Les IVG remboursées à 100 %, pas les soins liés à la grossesse

« Il y a une politique qui ne pousse pas les couples à garder leurs enfants. Il y a même une pression inverse. »
Capture écran France Télévisions
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Dans son discours de politique générale, le 14 janvier dernier, le Premier ministre François Bayrou a longuement parlé des retraites. Ce, sans jamais aborder la question de la démographie. Pourtant, dans le système français de retraite par répartition, la courbe démographique a une importance capitale. Pour que l’équation fonctionne, il faut nécessairement qu’il y ait un nombre suffisant d’actifs par rapport au nombre de retraités, les actifs payant pour les retraités à l’instant t.

C’est bien là où le bât blesse. La pyramide des âges française s’effrite par le bas. Autrement dit, les Français ne font plus assez d’enfants. L’indice de fécondité n’a pas été au-dessus du seuil de renouvellement de la population de 2,1 depuis les années 1980. En 2023, il est même descendu à 1,69 enfant par femme, un score historiquement bas. Pourquoi ?

Démographie en berne

La réponse est évidemment complexe et de nombreux facteurs entrent en ligne de compte. Parmi eux, nous pouvons noter l’absence d’une politique familiale digne de ce nom, voire la mise en place d’une politique anti-famille. Aliette Espieux, membre de la Marche pour la vie, « une association qui organise chaque année une manifestation en vue de rappeler la dignité et la valeur de chaque vie humaine », le confirme à BV : « Il y a une politique qui ne pousse pas les couples à garder leurs enfants. Il y a même une pression inverse. »

La grille de remboursement des soins de la Sécurité sociale en témoigne. Dans le cadre d’une grossesse, période qui nécessite des rendez-vous médicaux mensuels, l’assurance maladie prend en charge à 100 % les consultations obligatoires à partir de la fin du troisième mois. En revanche, « les 2 premières échographies réalisées avant la fin du 5e mois de grossesse sont prises en charge à 70 % ». Pour la femme enceinte, il y a un reste à charge. L’assurance maladie est excessivement pointilleuse pour ce qui concerne les grossesses. Sur le site Ameli, le moindre rendez-vous est détaillé. Certains sont jugés obligatoires, d’autres non… Leur remboursement en dépend.

A contrario, pour ce qui est des avortements, l’assurance maladie ne fait pas dans le détail : « Toute femme enceinte, y compris mineure, qui ne souhaite pas poursuivre une grossesse peut demander à un médecin ou une sage-femme l'interruption volontaire de sa grossesse (IVG). Les frais relatifs à l'IVG sont pris en charge en totalité par l'assurance Maladie. » En 2023, il y en a eu 243.623, soit 8.600 de plus qu'en 2022.

Avortements en vogue

Pourquoi une telle différence de traitement ? Évidemment parce que le droit à l’IVG est une chose sanctuarisée, son inscription dans la Constitution en est une preuve irréfutable. Les lobbies pro-avortement ont bien travaillé, à grands coups d’arguments écologiques, financiers et féministes, pour faire pencher l’opinion en leur faveur.

La Marche pour la vie a une démarche moins populaire. Aliette Espieux raconte : « C’est difficile de s’engager sur ce sujet. On est la bête noire désignée. Il est beaucoup plus simple, aujourd’hui, de s’engager sur d’autres questions que sur l’avortement. » Le combat est difficile mais il est mené depuis 50 ans. « La logique de la Marche, c’est de montrer qu’il existe plein de moyens pour accompagner les couples, pour les aider à avoir des enfants et aussi pour les aider à espacer les grossesses. » Aliette Espieux ajoute : « On veut qu’il y ait plus d’aides pour aider les femmes à garder leurs enfants. » Avouez qu’on a déjà vu pire, comme démarche.

L’argument s'entend, il sera répété, sur la place du Trocadéro ce dimanche 19 janvier, à partir de 14 heures. Comme chaque année, l’association investit ce lieu emblématique pour faire entendre sa voix, une voix pro-vie qui tranche dans une société où l'on accorde parfois plus d’importance au droit à mourir qu’au droit de vivre, une voix qui pourrait, entre autres, si elle était écoutée, sauver le système de retraite par répartition. À bon entendeur…

 

Vos commentaires

43 commentaires

  1. la démographie baisse en France,le gouvernement devrait s’en occuper rapidement, encourager,les femmes et futurs parents par des mesures,fortes d’aides divers ,l’avortement ne devrait plus être une mesure contraceptive, et de reculer le délai légal sans arrêt, contribue à amplifier cela, il faudrait savoir pourquoi tans de femmes y ont recours, sans doute un gros pb dans cette sté, qui les laisses, dans le désarroi.
    Ce qui cause problème ,c’est la sté qui de plus en plus ne donne pas envie de se projeter dans l’avenir, quand nous voyons la France aussi male gérer ,il serait temps de réagir, et de donner une perspective à notre jeunesse.

  2. Sans compter les chirurgies transgenres aussi remboursées par la sécu et on dérembourse des médicaments, combien de fois, mon médecin me prescrit un médicament en se disant désolé mais il n’est pas remboursé ! Un scandale !

  3. Un enfant doit être désiré. Les femmes ne sont pas des fabriques et les enfants ne doivent pas être pris comme moyens pour régler les problèmes. C’est l’éducation, la morale et le respect qu’il faut rétablir. On ne devrait pas « faire » d’enfants pour les « allocs » ou éponger une dette etc…Désolée de dire ce que je pense.

  4. Tous n’ont pas la démographie en berne. Certaines maternité de France ne chaument pas.
    J’ai rencontré pas mal de couples « européens » qui se « satisfont » d’un seul enfant. La discussion donne le sentiment que c’est plus l’accès à un statut social qu’à un désir de parentalité qui les animent.
    Les arguments sont toujours un peu les mêmes au final, la planète, les contraintes, le logement, les finances ne sont finalement pas si déterminantes que ça. J’en ai même entendu dire qu’ils ne se voyaient pas partager cet amour entre deux enfants. (sic)
    Je trouve que de plus en plus, l’enfant est gadgétisé, toutes ces histoires de PMA pour toutes n’arrangent rien, et que les discours féministes 2.0 ont trop tendance à stigmatiser l’utérus en tant qu’organe reproducteur… C’est presque devenu mal de faire des enfants pour une femme émancipée.

  5. On peut d’ores et déjà être certain que l’euthanasie pour les malades et pour les vieux sera prise en charge à 100 %.Et que restera t’il ru règne Macron : une loi favorisant l’avortement et une loi favorisant l’euthanasie ? Quel bilan morbide …

  6. Aucune politique de natalité.
    1) Supprimer le droit du sol.
    2) pour les Français :
    1er enfant une petit aide CAF
    2ème enfant une grande aide CAF
    3ème enfant une aide CAF
    Après plus rien pour les suivants !

  7. Il n’y a pas que la question financière qui met un frein ..il y. a la société . Pour schématiser on peut dire qu’autrefois les hommes s’adressaient gentiment aux femmes , faisaient la cour et comme dans le règne animal apportaient quelquefois des cadeaux…maintenant ce sont les insultes les viols les coups …. Et pour couronner le tout ils vous laissent tomber avec votre marmaille.
    Un peu réducteur c’est vrai..mais pas dénué de vérité et ça peut expliquer un manque d’enthousiasme..

  8. L’IVG remboursée doit être celle dont la nécessité est prouvée… grossesse par viol, danger pour la santé confirmé médicalement … sinon la pilule et autres moyens contraceptifs existent ! Malgré ces moyens comment se fait-il que de.nos jours tant de jeunes « tombent » enceintes ?? On se pose la question!

    • Je pense également que l’on devrait limiter le nombre d’IVG pris en charge à 100% … 2 fois maximum, pas plus…ensuite à la charge de la patiente, ca lui apprendra a faire attention!
      Ok chacune est « libre » de son corps, mais c’est à elle d’assumer, pas à la société…

  9. N’ayons pas peur des mots : l’Etat paye pour tuer. Euthanasier sera très certainement considéré de la même façon, gratuit. Les français ne font plus d’enfants, la retraite par répartition aura des difficultés de financement. Des solutions existent mais faudrait-il encore qu’elles soient appliquées. La première, pourquoi obliger à prendre sa retraite à une date ou à un âge donné. Laissons toute liberté de choix aux français. Laissons leur la responsabilité de leur décision. Les français ne font plus d’enfant. Calculons la pension de retraite en fonction du nombre d’enfants élevés. Cela se fait déjà à la marge. Il suffit d’accentuer significativement cette démarche.

    • Rien n’oblige une femme d’avoir recours à l’IVG, ce n’est pas parce que c’est légal qu’elles le feront plus… si le nombre (statistique) augmente je pense que c’est parce que la population de femmes fertiles (toutes origines confondues) augmente aussi. Que les jeunes filles ont des rapports sexuels de plus en plus jeunes donc augmentation de la catégorie fertile. Les français ne font plus d’enfant? parce que la France n’a jamais estimé utile d’accompagner les familles françaises… jamais!
      Après guerre en plein « babyboom », en « plein trente glorieuses » les hommes politiques on a su faire une politique sociale… Mais ils n’ont jamais pensé aux femmes, aux mères, aux grands mères… Les femmes ont du travailler- en usines, au bureau- , élever les enfants, s’occuper de la famille, faire double journée… pas de crèche, pas d’allocations familiales (moins de 3 enfants) et comment voulez-vous qu’elles travaillent avec 3 enfants?… les femmes ont du toujours tout assumer… Arrivées à la retraite elles n’ont même pas droit à une compensation si elles ont élevé moins de 3 enfants… imaginez le sort de toutes celles abandonnées par leur mari ou compagnon qui ont du assumer seules durant des années… La « politique familiale » a été essentiellement en faveur des familles immigrées, regroupement familial, culture de la famille nombreuse, certainement pas la culture du travail…

  10. La France d’aujourd’hui est tout simplement un pays où la culture de la mort est financée et la culture de la vie pénalisée. Et on s’étonne du problème démographique actuel…

  11. Il faut garder en mémoire que pour les bons progressistes , une femme qui avorte est une héroïne qui résiste contre l’agression subie de la part d’un mâle blanc tandis qu’une femme qui garde et éleve un enfant est une complice des réactionnaires d ’extrême droite. Et on rappellera que la Sécurité Sociale est dans les mains des syndicats dont on connaît l’ideologie.

    • Sauf si le futur est de couleur , elle devient alors une héroïne de la progression du métissage et de la disparition de l’homme blanc coupable de tout les crimes de la terre.

    • Il faut aussi garder en mémoire le sort qui fut réservé pendant des siècles à toutes ces femmes subissant le droit de cuissage, le viol de leur mari ou père, ou voisin, les abus sexuels… pendant toutes ces périodes des femmes sont mortes en avortant clandestinement. Elles risquaient autant leur vie que la prison… Pas si vieux, il y a à peine 50 ans, nous mêmes, nos mères, nos grand mères l’ont connu… aucune femme n’avortera jamais par plaisir… Les femmes ont toujours du subir toutes les pressions de toutes parts société, familiale, religieuse… alors maintenant c’est le mâle blanc qui vient se plaindre?

  12. Simple constat : Entre 210 et 830€, soit une moyenne de 540€ x 220000 avortements par an = 118 800 000 € !! Avec ce pognon de dingue », combien de patients pourrait-on soigner qui n’en ont pas les moyens ? Simple question qui devrait me mener devant les tribunaux mais que j’assume.

  13. La sécurité sociale a été créée pour permettre à toutes personnes atteintes de maladie de se faire soigner pour que la population soit en bonne santé pour une vie agréable et que l’économie dispose de travailleurs en bonne santé. L’accompagnement de la grossesse relève aussi de l’intérêt collectif en aidant la pérennité du peuple français. Si des personnes considèrent que l’avortement doit être remboursé, elle doivent créer des associations pour assurer à leur frais cette démarche. C’est la que nous pourrons apprécier
    l’importance l’engagement de ces « militants ».

  14. J’avais toujours pensé que les hommes étaient pour quelque chose dans la venue au monde des enfants .Apparemment non puisqu’on n’entend que les femmes, les femmes ,les femmes.
    Ils ont fait un grand sacrifice en accordant le droit à l’avortement ,ce qui leur permet de ne se préoccuper de rien et ce gratuitement pour eux .Ah si ,ils demandent un congé parental ! Il faut bien ça pour compenser leur fatigue .
    Quelle horreur ,les Français ne font plus d’enfants !Si, si, ils en font .Simplement ils en jettent 250000 à la poubelle chaque année. Sous vos applaudissements ,mesdames et messieurs .Et accessoirement avec vos impôts .

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