Les associations immigrationnistes bientôt expulsées des centres de rétention ?

Un texte voté au Sénat menace la mainmise de la Cimade, France terre d’asile et autres assoces au sein des fameux CRA.
© Photo by JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP
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Un heureux coup de pied dans la fourmilière. Lundi 12 mai, le Sénat a voté à une large majorité un texte visant à retirer aux associations présentes dans les centres de rétention administrative (CRA) leur mission de conseil juridique aux étrangers retenus en vue de leur expulsion. Une initiative saluée par Bruno Retailleau, qui estime que ces organisations dites humanitaires « outrepassent » bien souvent leurs missions et « les retournent en réalité contre l'État ».

Actuellement, cinq associations sont mandatées par l'État pour intervenir dans les CRA. Il s’agit de la Cimade, France terre d’asile, Forum réfugiés, ASSFAM et Solidarité Mayotte. Leur mission est d’accompagner les personnes retenues en leur octroyant information et assistance juridiques. Si la proposition de loi est adoptée par l'Assemblée nationale, il reviendra désormais à l’Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII) d'informer les étrangers retenus et aux avocats de leur apporter une assistance juridique. En plus d’un gain « d'impartialité », ce changement permettrait une économie chiffrée à 6,5 millions d'euros.

Le militantisme des recours contentieux

À gauche, la pilule a du mal à passer. Menée notamment par le communiste Ian Brossat, l’opposition sénatoriale s’est inquiétée d’une proposition de loi représentant « une véritable régression », une atteinte « aux principes fondamentaux du droit ». Les associations concernées par ce texte sont elles aussi montées au créneau et ont signé, dimanche, une tribune dans Le Monde dans laquelle elles ont dénoncé « un coup fatal à l'exercice des droits des personnes privées de liberté ».

Il faut dire que la gauche a beaucoup à perdre, dans cette histoire. Elle s’était construit un joli petit système lui permettant de faire avancer son projet immigrationniste en captant, au passage, l’argent des Français. Le tout au nom de l’humanisme et de « l’État de droit ». Comme le dit la majorité sénatoriale, l’implication des associations dans les CRA a engendré une « systématisation » et une « massification » des recours contentieux. Songez que les litiges relatifs au droit des étrangers représentaient déjà, en 2019, plus de 40 % des recours déposés dans les tribunaux administratifs ! Quand vous entendrez parler d’une justice « surchargée », vous saurez désormais pourquoi…

Parmi ces cinq associations œuvrant au sein des CRA, la Cimade est sans doute la plus connue. Elle était, d’ailleurs, la seule habilitée à intervenir auprès des étrangers en instance d'expulsion jusqu’en 2010. Son militantisme ne fait guère de mystère. Si elle a été créée à la fin des années 1930 par de jeunes protestants dans l’idée d’aider leurs coreligionnaires d’Alsace-Lorraine fuyant l’avancée nazie, cette organisation de gauche se définit, désormais, comme une association de solidarité active aux « personnes migrantes, réfugiées et aux demandeur·se·s d’asile »… quitte à apporter son soutien à des personnes dangereuses.

Le cas Mogouchkov

En 2014, la Cimade s’était ainsi mobilisée pour empêcher, près de Rennes, l’expulsion des Mogouchkov, une famille originaire de Russie qui avait été déboutée du droit d’asile malgré ses nombreux recours. La pression ainsi exercée sur la préfecture et auprès du cabinet du ministre Manuel Valls avait porté ses fruits et les Ingouches avaient été libérés de leur centre de rétention administrative. « Les communistes rennais se réjouissent de la prompte mobilisation des associations qui a su faire reculer la préfecture d’Ille-et-Vilaine et libérer la famille Mogouchkov », s'était alors réjouie la section rennaise du Parti communiste, dans un communiqué.

Neuf ans plus tard, Mohammed Mogouchkov tua l’enseignant Dominique Bernard à Arras, au nom de l’organisation État islamique.

En 2021, plus de 750 millions d’euros ont été versés par l’État à près de 1.350 associations, au titre des crédits de la mission Immigration, Asile et Intégration. À elle seule, la Cimade compte pour plus de 6,5 millions d’euros de fonds publics. « Et le plus incroyable est que le montant le plus important vient du ministère de l’Intérieur, avec 2,6 millions d’euros, et des préfectures, pour le compte de l’État, avec 2,5 millions, s’indigne Agnès Verdier-Molinié, directrice de la fondation iFRAP. Des fonds publics qui aident notamment les familles à faire recours sur recours quand leurs demandes d’asile sont rejetées par l’OFPRA. » Et de se poser cette bonne question : « Quand arrêterons-nous de financer ceux qui empêchent d’expulser les terroristes ? »

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Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

33 commentaires

  1. Qu’elles soient chassées des CRA est une chose, les promesses politiques n’engageant que ceux qui y croient, mais leur couper définitivement toute subvention en est une autre : supprimez la cause, vous supprimerez l’effet … les pignoufs qui végètent dans ces officines ne risquant de continuer leurs activités néfastes avec leur propre pognon. Sinon, à l’instar de l’accueil des illégaux à propos duquel aucun n’en a jamais pris un seul chez lui pour donner l’exemple, cela se saurait !

  2. Petit à petit…le bon sens fait son nid. Pour ce qui est des Assos il serait sensé d’interdire tout financement public. « On » prétend que l’Etat les finance parce qu’elle font une partie de son travail. La bonne blague ! Que chaque contribuable concerné y aille de son obole et que l’Etat grand seigneur leur accorde les dégrêvements d’impôts correspondant.

  3. Tout à fait d’accord avec AopBlue : soit une Association est utile, et alors elle doit pouvoir vivre des cotisations de ses membres et éventuellement de donations. Soit une Association est parasite et donc n’a pas de membres ou pas assez pour la faire vivre, et alors elle doit être interdite. Mais dans tous les cas on supprime toutes les subventions à toutes les Associations quelles qu’elles soient.

  4. Ce sont des associations, donc pour les fonds elles peuvent se débrouiller avec les cotisations de leur membres et leur donateurs, ainsi en supprimant les subventions publiques elles pourront témoigner de leur contribution au redressement des finances publiques de la France; les exclure des CRA est un minimum, les avoir dans les CRA c’est un peu similaire à mettre des guetteurs des réseaux de drogues comme gardiens de prison.

  5. c’est déjà une chose d’en parler mais je crains que ce soit encore du bla bla. J’y croirais quand ce sera effectif.

  6. Excellente initiative du Sénat. Il faut espérer que cette PPL sera votée pour mettre fin au scandale consistant à PAYER LES INTERVENANTS QUI PERMETTENT DE S’OPPOSER A LA LOI !!!!!

  7. Et en plus « couper » les subventions !! Qu’ils se débrouillent à trouver des « sous »

  8. Ces associations devraient être « expulsées » des listes des bénéficiaires de subventions

  9. …une atteinte « aux principes fondamentaux du droit »…
    Et les nôtres ils sont juste de payer pour se faire massacrer ???

  10. votée « au sénat »… et ça suffit ça ? et aussi on leur coupe les vivres ( mon pognon!) aux assoss?..

  11. « L’Etat de droit », la belle excuse. Comme le rappelait le Général de Gaulle en 1962: « D’abord la France, ensuite l’Etat, et seulement après, le Droit »

  12. Ces organisations, voulues comme contre pouvoir humanitaire d’un État déconnecté voire masochiste, ne sont en réalité qu’un ramassis d’activistes gauchistes. Leurs cadres percevant de juteux salaires et bénéficiant fréquemment d’avantages toujours aux dépens du contribuable français. Machine mise en place pour recycler les copains faire de la propagande, soutenir les socialistes et leurs complices de LFI a chaque scrutin !

  13. Il conviendrait d’auditer la comptabilité de toutes ces assos subventionnées quel que soit leur objet, on y aurait des surprises. Pour rendre service à un ami, j’avais accepté d’aider une assos naissante dans sa gestion en général, lorsque j’ai demandé où étaient passés les dons et subvention à l’époque c’était énorme, là j’ai failli être mis à mal, pourtant c’était dans le cadre d’une conférence sur des généralités, je n’étais pas encore entré dans les détails. Des fonctionnaires envoyés par le ministère du commerce et de l’artisanat présents à la conférence n’ont même pas réagi alors que leur rôle aurait été de se poser des questions. Je n’y suis plus retourné, j’ai abandonné la mission, je n’avais pas de temps à perdre, je précise que c’était bénévolement que j’intervenais. Enfin j’ai retrouvé ma voiture, elle avait toujours ses 4 roues, elle n’était pas rayée, de ce côté c’était déjà un succès.

  14. Qu’attend on pour inculper la Cimade de complicité de meurtre dans l’affaire Bertrand ?

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