Le programme tronçonneuse de Ciotti pour « simplifier et libérer la France »

L’UDR veut simplifier l’appareil d’État, réformer l’organisation territoriale, supprimer les freins à la croissance.
ciotti

C’est devant une authentique tronçonneuse qu’Éric Ciotti annonçait, mardi 21 janvier à Paris, ses trente mesures pour « simplifier », « libérer » et, ainsi, relever la France. Tout un symbole que cet outil d’élagage pour le président du jeune parti de l’Union des droites républicaines (UDR) qui veut imposer des coupes radicales dans les budgets de l’État, à l’instar de l’Argentin Milei, le président à la tronçonneuse dont il n’a pas peur de s’inspirer. « Sous Javier Milei, en Argentine, précise Éric Ciotti, nous avons assisté à une réduction de 30 % des dépenses publiques, à une division par deux du nombre de ministères, et avec un résultat quasi instantané : une croissance de presque 5 %, en 2024. »

Un million de fonctionnaires en trop

« Il est temps que nous administrions, pour guérir la France, une thérapie de choc », a-t-il lancé, pour donner le ton de son discours, prononcé ce mardi 21 janvier devant une salle comble de militants et de sympathisants. Des mesures qui devraient permettre pas moins de « 600 milliards d’euros d’économie sur un quinquennat ». Et s’il était encore besoin de s’en convaincre, trois tables rondes réunissaient, ce soir-là, économistes, députés, ancien ministre et experts en tout genre chargés de brosser le tableau d’une France écrasée par les normes et étouffée par une bureaucratie devenue folle : « Nous avons un million de fonctionnaires en trop », a pointé Jacques de Larosière, ancien directeur général du Trésor et du FMI et ex-gouverneur de la Banque de France.

Une thérapie de choc

La « thérapie de choc » de l’UDR, détaillée dans le discours de Ciotti, s’articule autour de trois volets : « simplifier l’appareil de l’État, réformer l’organisation territoriale et supprimer les freins à la croissance ». Parmi les trente mesures proposées pour ce « choc de simplification » figure d’abord, pour l’État, une réduction drastique du nombre de ministères, porté à dix, et la suppression de nombreuses structures inutiles, selon lui, comme les ARS, l’OFP, « qui accablent nos agriculteurs », ou l’Arcom, « qui interfère avec la liberté des médias ». À l’échelle des territoires, l’heure est aussi aux mesures chocs, puisque l’UDR propose de supprimer les régions et les départements et leurs lourds appareils administratifs pour les remplacer par cinquante provinces avec, à leur tête, une administration unique. Et pour « libérer l’économie et les entreprises » (dernier volet de la simplification), l’accent est mis sur les 400.000 normes qui freinent l’activité des entreprises. Réduites de 25 %, elles devraient permettre, avec une simplification radicale du Code du travail et une baisse drastique des charges, de relancer les entreprises, premier maillon de l’économie.

Simplifier l’administration et libérer les Français d’une normalisation écrasante, c’est donc l’ambition d’Éric Ciotti et de son jeune parti, qui cherche à insuffler en France ce « vent de liberté qui souffle partout dans le monde, de l’Italie jusqu’aux États-Unis en passant par l’Argentine ».

Vos commentaires

60 commentaires

  1. Chiche !
    Je comprends qu’il ne veuille pas se mettre tous ses copains politiques à dos mais, en termes de simplification de l’Etat on pourrait enfin aborder la diminution du nombre de députés et la suppression du Sénat, du Conseil Constitutionnel, de la Cour des Comptes, etc …

  2. Il y a dans ce que propose M. Ciotti, des propositions de simple bon sens, donc il est fort peu probable qu’elles aboutissent dans notre pays, tel qu’il est piloté aujourd’hui.

  3. Sans doute plus facile à dire qu’à faire, mais si déjà l’intention est là, c’est un bon début pour ce jeune parti. Ceci dit, aucun parti de droite n’arrivera à faire le ménage nécessaire seul. Ce qu’a bien compris Eric Sioti.

  4. citation : Il est bien tard d’épargner sur le tonneau quand le vin est à la lie.
    le BLA BLA ne coute rien et ENFUME le « bon peuple « 

  5. la priorité c’est l’arrêt de l’immigration ; et pour faire des économies, il faut arrêter de pondre des lois, directives et procédures complexes qui nécessitent l’emploi de fonctionnaires

  6. Enfin des mesures profitables pour un état sclérosé et en mort cérébrale pour reprendre les mots du président.

  7. On va pas rechigner, pour une fois qu’un ex LR semble avoir trouver la voix de la raison et propose du concret, bon d’accord c’est pas lui qui est aux manettes, si il y arrive il faudra voir ce qu’il est capable de faire.

  8. Plusieurs millions de fonctionnaires mais on attend 18 mois pour toucher sa retraite et 5 mois pour un passeport, il y effectivement du ménage à faire.

    • Vous avez complètement raison. J’allais donner le même exemple. Récemment, avec mon épouse nous avons renouvelé nos passeports. Il se trouve que je suis polonais. J’ai dû donc me déplacer au consulat de Pologne à Lyon et ma femme à la préfecture. Deux heures de train pour moi et 15 minutes de voiture pour ma moitié. Sauf que moi j’ai passé moins de 15 min. sur place, la dame au guichet était particulièrement avenante et sympathique. Je suis ressorti avec un passeport provisoire et 10 jours après j’avais le biométrique à la maison. Côté préfecture : 3h d’attente, la dame était à la limite du désagréable et 2 mois après on attend toujours… ce n’est qu’en comparant qu’on se rends vraiment compte…

  9. Il a raison, Éric Ciotti, il faut trancher dans le vif, parce que ce n’est pas avec des mesurettes et autres réformettes qu’on peut redresser la France et son économie. On se demande pourquoi il y a un tel surplus de fonctionnaires… exemple : j’habite un tout petit village et dans la ville d’à côté, le bureau du Trésor Public a été supprimé il y a déjà plusieurs années. Tout se passe par internet. Donc on ferme l’accueil physique mais on ne vire pas le personnel qui assurait cet accueil ? Quant à la sous-préfecture, à une trentaine de kilomètres, elle n’est pas ouverte tous les jours !

  10. Nicolas Dupont Aigan de debout la France, propose 50 milliards d’euros par an d’économie.
    Dans son dernier livre

  11. Oulaaa on nous l’a change M Ciotti,ou il parle encore plus fort que quand il était LR et votait avec les macronistes..Si il continue,il va se faire virer de  » l’alliance » avec le parti de la dediabolisation..mais chacun sait que tout ça c’est paroles,paroles paroles…

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