Le LFI Paul Vannier fait le procès de la fameuse gifle de Bayrou…

Vingt-trois ans plus tard, le député se sert de ce geste pour faire de Bayrou un bourreau d’enfants...
Capture d'écran
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La dramatique affaire Bétharram et l’audition du Premier ministre François Bayrou devant la commission parlementaire dont le député LFI Paul Vannier est le rapporteur, ce 15 mai, est l’occasion pour la gauche LFI de manipuler tranquillement un épisode qui avait marqué l'opinion.

Pour Mediapart, Bayrou a bien sûr « sombré », ce 14 mai, « lorsqu’il a été questionné sur la gifle qu’il a donnée à un enfant à l’occasion d’un déplacement en 2002, lorsqu’il était candidat à l’élection présidentielle ». Ce 15 mai, Paul Vannier en remet une couche en conférence de presse à l'Assemblée : « Le Premier ministre est emprunt d'une culture de la violence et d'une culture violente sur les enfants. » Accusation gravissime...

Retour en arrière. Au cours d’un déplacement à Strasbourg, le candidat à l’Élysée Bayrou tente un dialogue avec des « jeunes » dans le quartier « difficile » de la Meinau, après qu’une annexe de la mairie a été caillassée. Soudain, « j’ai trouvé la main d’un petit garçon qui était en train de sortir mon portefeuille de ma poche et je lui ai donné une tape, se souvient Bayrou, face à la commission. Pas une claque. Pas quelque chose de brutal. Je lui ai donné une tape. » « Tu me fais pas les poches ! », avait grondé le Bayrou de 2002.

« La gifle, Yacine l'a méritée »

Vannier tente de retourner la leçon de cet épisode qui avait fait tous les journaux télévisés. En 2002, l’entourage de Bayrou craint la polémique destructrice après la claque, mais le candidat reçoit 500 à 600 mails de félicitations par jour, bondit dans les sondages, gagne 10 % en une semaine et intègre le trio des favoris de la présidentielle. À l’époque, personne ne se scandalise de la tape de Bayrou. Dans Libération, la mère du jeune indélicat, prénommé Yacine, en rajoute : « La gifle, dit-elle, Yacine l'a méritée. Et il en a une de moi et une de son père en rentrant à l'appartement. Il a fait une bêtise, d'accord. Mais que M. Bayrou s'en serve pour faire sa campagne, c'est dégueulasse », fulmine-t-elle.

Vingt-trois ans plus tard, Paul Vannier se sert de ce geste pour faire de Bayrou un bourreau d’enfants. « Je voudrais vous interroger sur votre rapport à la violence faite aux enfants », lance Vannier, qui évoque la « conception éducative de la gifle » de Bayrou. De la part du responsable du pôle élections au sein de LFI, de l’homme qui avait validé, en 2024, l’investiture du gifleur Adrien Quatennens, condamné en décembre 2022 à quatre mois de prison avec sursis pour « violences sur conjoint », cela vaut son pesant de cynisme. « Pas une gifle, une tape de père de famille », prend soin de préciser l’actuel Premier ministre. « Pour moi, ce n’est pas de la violence. C’est un geste éducatif », dit-il. Du bon sens.

« Il y a donc, pour vous, des tapes éducatives »

Il y a là, au-delà de l’entreprise de démolition lancée contre le Premier ministre, le résumé de la vision éducative de la gauche et de l’extrême gauche. Alors que d’innombrables violences découlent de la disparition de la notion même d’autorité (celles du gendarme, du maire, du professeur, du prêtre, etc.), alors que l’immigration incontrôlée porte avec elle son flot de violences, LFI assimile au pire une simple tape à un gamin assez impudent et mal élevé pour faire les poches d’un responsable politique français.

Au jeune sauvageon, tout est permis. Aux victimes (en 2002, Bayrou est tout de même victime d’un vol…), toute défense est non seulement interdite, mais retenue comme la preuve d’une violence malsaine, disproportionnée, pathologique. « Il y a donc, pour vous, des tapes éducatives et des claques non violentes, lance Paul Vannier à Bayrou, avec le culot des idéologues. Je crois que ce sont des éléments importants qui vont nous accompagner dans la suite de cette audition. »

LFI choisit ses violences et ses violents. Comme si la banlieue ne connaissait aucune violence, qu’on s’y aimait « d’amour tendre », comme Les Deux Pigeons de La Fontaine, sans coups de feu, sans incendies, sans tentatives d’enlèvement, sans rackets, sans bandes, sans attaques de policiers ou de pompiers, sans trafics, sans prostitution. Le problème, la violence, ce ne sont pas les policiers et les innocents tués, blessés, violés. C’est Bayrou, c’est le catholicisme, c’est le fameux « patriarcat ». Pour que vive le paradis diversitaire cher à LFI, il faut repeindre la France d’avant en enfer. La fin justifie les moyens. Paul Vannier n’enquête pas sur Bétharram, il s’en sert.

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Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

137 commentaires

  1. Je me souviens de cet « incident » pour remarquer la mollesse de ce ministre … Si c’ est comme ça qu’ il veut diriger la France nous ne sommes pas sortis de l’ auberge actuelle .
    De l’ audace ,toujours de l’ audace pour sauver la France ; il nous faut un Danton et non un Bayrou

  2. De la basse politique politicienne alors que la France et le peuple sont en train de crever !

  3. Tout dans cette audition montre un mépris total pour les victimes et juste le souhait de coincer Bayrou. Je ne suis pas pour les châtiments corporels mais avouons que aujourd’hui beaucoup de parents copains n’éduquent plus. L’éducation dite positive est une catastrophe. La réaction de Bayrou consistant à donner une tape à un gamin qui vous fait les poches n’a rien de dramatique et ne prouve absolument pas qu’il est pour frapper les enfants et qu’il aurait fermé les yeux sur ce qui s’est passé dans un établissement où étaient scolarisés ses enfants. LFI, vraiment pas au niveau, une fois de plus.

  4. bayrou a fat en sorte par l ensemble de son action politique que le laxisme s installe partout , y compris dans l interdiction des chatiments corporels …il est donc normal qu on lui reproche d avoir eu une action qui ne correspond pas a ce qu il a proné…
    par ailleurs j ai du mal comprendre ce qu a dit bayrou qui assure na voir su de betharam « que ce qui était écrit dans la presse ».il aurait donc rencontré le juge mirand a son domicile (pas a son cabinet , pourquoi) et le juge mirande et lui aurait parlé des articles de presse ? quelle idée étonnante pour un ministre de se rendre au domicile d un juge d instruction pour parler de ce que la presse a écrit……..

    • Exact. Bayrou, grand maître de la nuisance politique, fait partie du club des torpilleurs et des destructeurs. De tous ceux qui « ont fait le jeu » de la gauche. Le boomerang lui revient en pleine figure. Il faudrait que la leçon profite à toute cette fausse droite qui va se retrouver rapidement face au vrai choix : la gauche et la porte grande ouverte à la Grande Islamisation ou le sursaut patriotique français. Car Bayrou, c’est bien l’incarnation de LA contradiction fondamentale : Un père de famille français catholique attaché à son territoire dont TOUTE l’action politique (roublardise, ambition, capacité de nuisance, girouette centriste à balancier, duplicité, etc.) participe à la promotion de tous ceux qui se sont appliqués à détruire les vertus et valeurs morales qui faisaient la force et la cohésion nationale. Les retournements de ses jugements sur Macron sont accablants. Le fait qu’il se maintienne grâce aux « qualités » que nous venons de rappeler ne peut mener qu’à une seule issue : le chaos.

  5. Si les parents faisaient leur travail éducatif l’enfant n’aurait pas eut cette tape j’estime qu’il a rendu service a cet enfant pour son avenir. Les principes d’éducation ne sont pas l’apanage des LFI qui s’érigent en procureurs loin de sans faut.

  6. Le citoyen commissaire accusateur Vannier, a moins qu’il ne s’agisse du camarade Vannierovitch, commissaire du peuple, devrait nous parler avec autant de convictions, de la carrière de délinquant de la petite victime nommée Yacine.

    • Et pourquoi pas Fouquier Tinvillovitch ? Soyons fier de ce que nous avons apporté à l’Humanité… Que cet individu soit en mesure de diriger une commission d’enquête est un succès de plus à l’actif de la dissolution de Macron premier et du fameux « Fronr républicain » qui a suivi. Y en aurait-ils des qui s’en mordraient les doigts…

  7. On se croirait revenu au temps des procès de Moscou sous Staline. Il faut lire le livre « La meute » et tout s’explique

  8. Dire que Médiapart est puant, c’est enfoncer une porte ouverte, mais retourner cette gifle, approuvée alors par tous les Français, pour « une culture violente sur les enfants » c’est innommable !
    Sur du velours, le pauvre Bayrou n’est sûrement pas en condition de porter plainte.

    • Et encore Bayrou s’en sort bien. A la primaire de son village il a volé une sucette à une petite fille puis comme elle a protesté, lui a tiré sur ses nattes. CHUT sinon le gouvernement tombe.

  9. Et quand c’est Mr Quatenens, un député LFI qui gifle sa femme ce n’est pas plus grave qu’une gifle à un gamin qui fait les poches d’un ministre ?

  10. Le Nouveau Front Pédant se fissure de l’intérieur!
    La « macrologie » s’est trompée d’allié pour conserver le pouvoir, et ce sera tant mieux au final!
    L’extrême rien est sans limite dans ses déviances.

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