Le gouvernement aux abois : Gabriel Attal en one-man-show au Parlement

Gabriel Attal, c’était le joker d’Emmanuel Macron. L’homme qui, une fois propulsé à Matignon, devait redonner du lustre à la fonction de Premier ministre et enrayer la spirale infernale des sondages. Mais dans ce plan brillant, les deux hommes semblent avoir négligé un menu détail : l’équipe gouvernementale, ou ce qu’il en reste.
Ainsi, hormis Bruno Le Maire, Gérald Darmanin et Rachida Dati, dans une moindre mesure, leurs autres collègues demeurent de parfaits inconnus, régulièrement remplacés par des anonymes, à chaque remaniement ministériel. Résultat ? Macron comme Attal tentent d’emplir ce vide, par leur propre soin créé.
Du coup, le Premier ministre innove, annonçant remplacer, le 3 avril, ses ministres en question lors des traditionnelles « questions au gouvernement » posées chaque mercredi dans l’Hémicycle. Notons que cette idée lumineuse est le fait de la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet. Concept qui avait déjà été proposé à Élisabeth Borne ; laquelle, pas folle, avait refusé cet exercice inspiré du Prime Minister’s Questions de la Chambre des communes au Royaume-Uni.
Faire « américain », faire « anglais », mais jamais « français »…
Il y avait déjà eu Nicolas Sarkozy, surnommé « Sarko l’Américain » par ses adversaires de droite comme de gauche. Puis Emmanuel Macron et sa « start-up nation ». Serait-ce trop demander à nos Présidents de vivre à l’heure française plutôt qu’à celle de la Maison-Blanche ou du 10 Downing Street ? Il semble que oui.
Alors, bien sûr, Gabriel Attal maîtrise le verbe comme personne, point commun qu’il a avec Emmanuel Macron. Mais il devrait aussi savoir que plus la parole est rare, plus elle est précieuse. D’où l’insidieuse impression que cette omniprésence langagière ne sert finalement qu’à dissimuler la pagaille et l’improvisation permanentes régnant dans les plus hautes sphères de l’État. Et pourrait même se révéler singulièrement contre-productive, sachant qu’en politique, on perd le plus souvent à vouloir trop se surexposer.
Ce que confirme Émilie Zapalski, spécialiste en communication politique, citée par Le Huffington Post : « Gabriel Attal est quelqu’un de très volontaire et ambitieux. Il a envie d’occuper le terrain, quitte à être partout et à la place des uns et des autres. […] Sa communication politique est tellement poussée à l’extrême que ça risque de se voir. »
La preuve en est que ce projet est déjà raillé par l’opposition parlementaire, ce qui est logique ; mais également dans les rangs d’une majorité présidentielle toute relative : « Ce n’est peut-être pas une bonne idée. […] Chaque ministre doit rendre des comptes », estime Ludovic Mendes, député mosellan et macroniste historique. Même son de cloche chez les alliés du MoDem, dont Jean-Paul Mattéi, son président au palais Bourbon, qui affirme : « Pour moi, un gouvernement, c'est une équipe. » Charmant garçon, encore bercé d’illusions, qui fait semblant de croire que le Château puisse être suspendu à la parole d’un François Bayrou depuis longtemps démonétisé aux yeux de l’opinion publique…
Ensuite, il est licite de se demander comment et pourquoi une telle initiative a bien pu germer en des cerveaux donnés pour supérieurs par ces mêmes médias tenant naguère un Bruno Le Maire ou un Emmanuel Macron pour des « Mozart de la finance ». Vu l’actuel état des comptes publics, nous sommes en droit de nous interroger.
Le pouvoir en place tétanisé par le RN ?
La réponse est peut-être toute simple : de Matignon à l’Élysée, ceux qui font mine de nous gouverner sentent bien que le sol se dérobe sous leurs pieds. Et ce besoin compulsif de se mettre en avant pourrait aussi dissimuler une sorte de fuite… en avant. Pourquoi ? Parce que Gabriel Macron et Emmanuel Attal, ludions parfaitement interchangeables, sont tétanisés par deux choses : le triomphe possible de Jordan Bardella aux prochaines élections européennes et la potentielle arrivée de Marine Le Pen à l’Élysée.
Il est vrai que Gabriel Attal - magie du verbe oblige - est l’un des seuls à souvent faire jeu égal avec Jordan Bardella sur les plateaux télévisés. On remarquera pourtant que le second, tout aussi au fait des subtilités politico-médiatiques que le premier, a le verbe économe, envoyant tour à tour un Thierry Mariani, ancien du RPR, ou un Fabrice Leggeri, ancien patron de Frontex, débattre à sa place avec ses adversaires du scrutin de juin prochain.
Soit le signe que derrière lui existe une stratégie et, surtout, une équipe, au contraire d’un Gabriel Attal en passe de se reconvertir dans le « seul en scène ». Rien d’étonnant, quand on sait que « seul », il l’est tout autant à Matignon que son mentor à l’Élysée.
Avec un pouvoir réduit à de tels expédients médiatiques censés nous faire croire que le roi n’est pas nu, ne manquerait plus qu’un Jamel Debbouze vienne porter plainte pour concurrence déloyale. Car comique, c’est un métier, même si Gabriel Attal paraît insurpassable dans le registre de l’humour involontaire.
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37 commentaires
Il « partait » bien ,mais il va finir par se « noyer » par trop de Bla Bla et pas assez d’actes concrets !!
Comique debouze ? Que d’honneur superflus !
Pourquoi tant de ministres si le premier d’entre eux suffit ?
Le temps est compté pour les Français, chaque jour nous rapproche vers la dépossession de notre pays par une autre culture.
Le 9 juin 2024 doit mettre un coup d’arrêt à l’anéantissement du peuple français par les dirigeants de l’Union.
C’est fini pour Atal, la période de rémission grâce a son passage au ministère de l’éducation national est terminé même avec son charme proche de l’empathie avec ses interlocuteurs, première erreur avoir placé à sa suite au ministère une islamo-gauchiste destructrice de les établissements privés seul à sortir des étudiants instruits et a même de rendre l »école publique au dernier rang du classement PISA et également incapable de régler les énormes problèmes de la France quitte à laisser le RN dans ses fonctions démocratiques. C’est foutu chérubin.
La seule question est : comment les français peuvent ils accepter cette situation. Des comiques sans aucun doutes mais qui depuis des lustres connaissent bien la naïveté et la faiblesse des français.
Le joker est pipé l’ego surdimensionné ne suffit on voit les limites ….À boycotter.
Vraiment ?
… « Gabriel Attal, c’était le joker d’Emmanuel Macron. L’homme qui, une fois propulsé à Matignon, devait redonner du lustre à la fonction de Premier ministre et enrayer la spirale infernale des sondages. »…
Mais non voyons !
Macron détecte tous ceux qui lui font, ou qui peuvent lui faire, de l’ombre, ce qu’il déteste au plus haut point.
Attal, et c’était à prévoir, n’est que la dernière victime de Macron à qui il est interdit de voler la vedette.
Macron l’omniprésent, l’omniprésident qui est, et doit être, l’unique centre du monde de la Macronie.
Attal n’est qu’un pion au service de Macron, un numéro de plus sur la liste de ceux qui « pourraient » être dangereux, CQFD !
Cette nouvelle « adaptation » du modèle démocratique à la sauce « macron » est une énième preuve de ce fait le « Président-des-cercueils » à la FRANCE ! … Mettez toutes ces actions bout à bout et vous ne pouvez pas dire que c’est une démocratie ! …
Il faut effectivement appliquer ce qu’ils clament pour « combattre » le trafic de drogue : faisons PLACE NETTE XXL lors des prochaines élections ! …
Moi, je trouve qu’Attal a raison. L’Assemblée est un théatre et plutôt que de passer 3h. à glander dans un hémicycle en répondant à une question par ci par là, les ministres ont mieux à faire pour gouverner leur ministère et impulser les changements. Il en reste un (le 1er) pour se dévouer à « faire le show » et se plier à répondre à des questions convenues à l’avance. Dans une vie antérieure, j’ai utilisé la même méthode, seul à « rendre des comptes » pendant que mes collaborateurs bossaient efficacement.
J’ai connu des responsables qui utilisaient la même méthode que vous car ils redoutaient que leurs collaborateurs soient meilleurs qu’eux et que ça finisse par se voir !
Ma remarque ne s’applique évidemment pas à la plupart des nos ministres, dont certains ont l’air beaucoup moins bêtes qu’ils ne sont réellement !
Des cerveaux superieurs vous avez dit ?! supererieurs en quoi…mepris,imbecilité,mauvaise foi,incompetence…?
C’est sûr ,ils resteront dans l’hitoire »des heures les plus sombres »comme ils aiment nous sâouler
Tout à fait ! I un gamin, premier ministre ! Il possède l’art de la communication, c’est-à-dire l’art de l’enfumage !
Tous des clowns tristes.
Une certaine manière de tuer la prochaine investiture pour la présidentielle, entre lui, l’homme de Bercy qui vaut milles milliards, Phillipe le Bel, et le tonton de Kevin et Mathéo, la bataille fera au minimum rage. La meute macronnienne va nous offrir un modèle de déchirement, premier acte aux prochaines municipales puisque Clément Beaune le magnifique, conteste la candidature prédéfinie de sa nouvelle amie Rachida. D’ailleurs se revendiquer de l’appui du président sortant pour lui succéder me parait hasardeux, imaginons l’ange Gabriel en débat face à Marine « Je suis le successeur naturel de macron et je suis fier de porter son bilan, et mieux encore je promet de poursuivre son action » Cet héritage sera le costume gris de Nixon face à JFK, dans le débat pour la présidentielle US en 1960. J’encourage donc vivement notre jeune premier ministre de l’endosser pour la circonstance, au moins tout ne sera pas perdu pour lui puisque il viendra en costard et repartira avec une veste.
Comique oui nous sommes gouvernés par des comiques mais surtout nuisibles en tout point , des incapables sur tous les sujets . Et il est exact qu’à part les quelques incompétents que vous citez tous les autres sont de parfaits inconnus et le bonheur c’est que nous n’apprendrons jamais à les connaitre ils vont passer tellement vite . Quand Attal et Macron parlent ils ne brassent que de l’air pour les quelques électeurs qu’ils leur reste .
Nous n’apprendrons jamais à les connaître, mais ils puiseront l’argent dans nos poches leurs vies durant sans que nous ne recevions le moindre reçu.
Bruno Le Maire et Emmanuel Macron, plutôt des tocards de la finance comme dit Dupont Aignan. Et bientôt des Mozart de la banqueroute !