« Le fasciste Retailleau » : la presse algérienne se déchaîne contre le ministre

Quand elle ne s’en prend pas directement à Retailleau, la presse algérienne attaque Philippe de Villiers...
© El Moudjahid - La presse algérienne se déchaine contre Bruno Retailleau
© El Moudjahid - La presse algérienne se déchaine contre Bruno Retailleau

« Le nouveau fasciste Retailleau suit les traces du raciste Éric Zemmour. » Depuis le regain de tensions entre la France et l’Algérie, Bruno Retailleau est devenu une cible privilégiée des médias algériens. Affaires des influenceurs, arrestation de Boualem Sansal, fermeté sur la politique migratoire… tout est prétexte pour s’attaquer au ministre de l’Intérieur. Ce 28 janvier, les critiques des médias algériens contre le locataire de Beauvau se sont intensifiées. De l’autre côté de la Méditerranée, la presse algérienne s’est saisie du témoignage d’un producteur s’inquiétant du traitement des ressortissants algériens lors des contrôles douaniers à l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle pour accabler le ministre français. « Cynique », « raciste », « haineux »… En une des médias algériens, Bruno Retailleau devient l’ennemi numéro un.

« Figure haineuse et agitée »

C'est un incident, qui déclenche l’ire de la presse algérienne. Ce 24 janvier, Bachir Derrais, un producteur et réalisateur algérien, rapporte sur son compte Facebook - la publication semble, depuis, avoir été supprimée - ses mésaventures à la descente d’un vol Alger-Paris. Il raconte qu’alors que les passagers du vol se rendaient au contrôle de la police aux frontières, plusieurs guichets ont subitement été fermés, obligeant les ressortissants algériens à patienter. Le producteur dénonce également des procédures de contrôle d’une durée inhabituelle et un traitement qui se serait apparenté à un « affront ». Suite à cette affaire, Alger a décidé de convoquer l'ambassadeur de France. Beauvau reconnaît l’incident mais assure qu’il s’agit d’un événement « isolé ».

Il n’en faut pas moins à la presse algérienne pour se déchaîner et accuser Bruno Retailleau d'être à l'origine de ce contre-temps. El Watan dénonce ainsi une « démarche punitive » orchestrée par le ministre de l’Intérieur. El Moudjahid s’attaque, pour sa part, au « ministre cynique », à sa « figure haineuse et agitée » et à sa « rhétorique incendiaire ». Selon ce quotidien proche du gouvernement, « les voyageurs algériens munis de visas en règle [auraient] subi un calvaire » à cause du locataire de Beauvau et de ses « attaques sans répit contre l’Algérie ». Selon ces journalistes, cet épisode serait même la « manifestation de son racisme latent ». Ils concluent : « Il est à se demander si ce ministre n’est pas devenu un réel danger. » Même agressivité dans les colonnes d’El Khabar. Le journal décrit également le « calvaire » subi par les ressortissants algériens à leur atterrissage à Paris et la présumée « obsession » de Bruno Retailleau contre l’Algérie. Le quotidien ne mâche pas ses mots contre le ministre taxé d'« incompétence », de « racisme » et même de « fascisme ». Et le média en langue arabe Echorouk titre : « Une vengeance ignoble contre les Algériens ! » À les lire, attaquer l'Algérie serait la seule option de Bruno Retailleau pour continuer à exister sur la scène politique et conserver son ministère.

Tir perdu contre Philippe de Villiers

Cela fait maintenant plusieurs semaines que le locataire de Beauvau est la cible des médias algériens. Tous les superlatifs sont bons pour discréditer l’homme politique français. Bruno Retailleau se retrouve accusé de « diriger un mouvement raciste et haineux au sein du gouvernement », de « violer toutes les règles », d’être un ministre « pyromane qui déshonore la France » ou encore de propager une « haine » contre l’Algérie. Sans surprise, la presse algérienne s’est donc réjouie, ce 29 janvier, lorsque l’expulsion de l’influenceur Doualemn, demandée par Bruno Retailleau, a été suspendue. Une « humiliation » et un « revers majeur » pour Retailleau, pouvait-on lire dans leurs colonnes.

Et quand ils ne s’en prennent pas directement au ministre de l’Intérieur, les médias algériens décident d’attaquer son entourage. Philippe de Villiers, pourtant totalement éloigné de l'actuelle crise franco-algérienne, se retrouve ainsi, lui aussi, sur le banc des accusés. Son crime ? Avoir été le « mentor » de Bruno Retailleau. Le fondateur du Puy du Fou est accusé de « racisme », de « xénophobie » et de « haine de l’Algérie ». À l’inverse, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, qui ne manque pas de dénoncer la politique ferme de son collègue vis-à-vis de l’Algérie, est quant à lui encensé par la presse algérienne…

Picture of Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

173 commentaires

  1. Jusqu’à quand va t’on subir ces humiliations ?
    On attend qu’elle limite pour prendre des décisions fermes?

  2. Puisque nous sommes si détestables, pourquoi ne restent pas chez eux. La France a laissé un pays en bon état de marche en 1962, ils n’ont pas su le préserver. Tant pis pour eux. Nous n’avons pas à nous sentir coupables.

  3. Depuis quelques années nous constatons la montée d’une stratégie de déstabilisation de notre pays à travers d’actions malveillantes, voire dramatiques, et de provocations tous azimuts… Cette stratégie s’accélère car elle ne rencontre aucune résistance… Mais pourquoi s’arrêterait-elle en si bon chemin ?
    Notre ministre de l’Intérieur a bien tenté de freiner cette descente aux enfers, mais il semble rencontrer des vents contraires, et même (c’est un comble !) du côté de nos propres administrations. Cette situation ne peut qu’être jugée inadmissible par un président « normal ». On ne peut donc que s’interroger sur cette absence de soutien à son ministre ! Et quand on voit ce qui se passe aux USA on ne peut que regretter de n’avoir pas nous aussi un président qui clame haut et fort « La France d’abord ! ». Alors, la vraie question n’est-elle pas : quand nos responsables vont-ils enfin remettre le bon sens au pouvoir ?

    • Avez-vous essayé de courir un marathon avec les pieds liés ?… Alors, merci de ne pas jeter la pierre au seul ministre qui semble réellement « aimer son pays » !

    • Dans notre environnement politique et juridique nauséabond, rien n’est simple et facile, et je serais curieux de voir comment feriez quelque chose de mieux. Attendre pour voir venir semble la sagesse à adopter.

    • Ils fairaient mieux de commencer par balayer devant leur porte avant de toujours trouver des boucs émissaires.
      Avec le sous sol qu’ils ont, gaz et pétrole, aucun de leurs dirigeants n’a été capable de développer le pays, de donner du travail à la jeunesse, seulement remplir leurs poches.

  4. Comme je plains ce preux chevalier de la vertu , non seulement attaqué sur le front algérien mais avec des pleutres dans ses propres troupes.

  5. Il est à souhaiter que ces anathèmes lancés par des médias Algériens n’aboutissent pas à des actes envers nos responsables et autres personnages de droite…

    • Ceci pourrait enfin les décider à retirer les privilèges dont jouit l’Algérie , et de renvoyer les algériens façon Trump.

  6. Quand la presse Algérienne traite notre ministre de  » Fasciste  » pour nous Français de droite condamnons cette presse terroriste et approuvons notre Ministre de prendre des sanctions contre ce peuple qui ne respecte pas les lois de la France et insulte le peuple de France de l’enfant à la personne âgée !

  7. Il faut arrêter de verser une pension alimentaire à l’État algérien. Ses enfants (le peuple algérien) sont grands maintenant, ils doivent apprendre à se débrouiller tout seul.

  8. Bravo à Monsieur Retailleau c’est un ministre courageux et il 100% raison. Le gouvernement Algérien est paniqué d’entendre et voir pour une fois une personne qui n’a pas peur du FLN qui est toujours au pouvoir depuis 1962, alors ils font avec la presse d’état tout pour déstabiliser la France, même en maquillant la vérité historique.

  9. On pourrait croire, à la lecture de cet article, que, lorsqu’on arrive en Algérie, on ne patiente pas… Mais on patiente absolument partout en Algérie.

    • Je n’ai jamais mis les pieds en Algérie malgré les invitations insistantes de mes amis sur place. On doit patienter partout, même quand on rentre en France.

  10. Excellent !
    Se mettre le pouvoir Algérien à dos serait plutôt honorifique, mais si la pression pouvait continuer à monter et que l’on cessait toute relation avec ce pays serait la meilleure chose à espérer !

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

Il faut faire des confettis avec le cordon sanitaire
Gabrielle Cluzel sur CNews

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois