Le député Insoumis Léaument aime bien Robespierre

Antoine Léaument « aime bien Robespierre ». Ce n’est pas son idole (d’ailleurs, il n’a pas d’idole), mais le député LFI nous explique gentiment que, d’une façon générale, il aime bien les gens qui sont critiqués. On va dire ça comme ça : Robespierre est critiqué… La conversation sur le plateau de « Quotidien » se déroule de façon charmante. Sur le même ton qu’on emploierait pour parler de l’œuvre politique de Léon Blum, Charles de Gaulle, qui sais-je encore, Jacques Chirac... Robespierre a commis des erreurs ? Oui. Une qui fut « fondamentale », pour le délicieux insoumis, « c’est de ne pas avoir compris le rôle des femmes dans la Révolution ». Pas très féministe, l’avocat d’Arras. C’est là qu’on se dit que le monde est vraiment mal fichu. Sandrine Rousseau serait née autour de 1760, le problème eût été réglé vite fait. Elle te l’aurait déconstruit, le Maximilien, ça n’aurait pas fait un pli.
Robespierre s'est battu pour le droit de vote des juifs, pour le suffrage universel, pour l'abolition de l'esclavage, pour l'abolition de la peine de mort aussi.
Et c’est lui qui dit que « Nul ne peut entasser des monceaux de blé à côté de son semblable qui meurent de faim. » pic.twitter.com/6gfk6uZvWl— Antoine Léaument (@ALeaument) May 17, 2023
Bon, mais sinon, à part ça, Robespierre, qu’est-ce qu’on peut lui reprocher ? Rien, en fait. Léaument nous rappelle que « Robespierre s'est battu pour le droit de vote des juifs, pour le suffrage universel, pour l'abolition de l'esclavage, pour l'abolition de la peine de mort aussi ». C’est vrai. Que « c’est lui qui [a] dit que "nul ne peut entasser des monceaux de blé à côté de son semblable qui meurt de faim" ». C’est vrai aussi. Sinon ? La Terreur, tout ça ? Un « détail » de l’Histoire, sans doute, pour M. Léaument. Bien sûr, les historiens sont partagés sur le rôle de Robespierre dans le processus de la Terreur. Bien sûr, la patrie était en danger.
Il n’empêche que Robespierre déclara, dans un célèbre discours, le 5 février 1794 : « Si le ressort du gouvernement populaire dans la paix est la vertu, le ressort du gouvernement populaire en révolution est à la fois la vertu et la terreur ; la vertu, sans laquelle la terreur est funeste ; la terreur, sans laquelle la vertu est impuissante. La terreur n’est autre chose que la justice prompte, sévère, inflexible ; elle est donc une émanation de la vertu ; elle est moins un principe particulier qu’une conséquence du principe général de démocratie, appliqué aux plus pressants besoins de la patrie. » Des mots qui justifient toutes les horreurs et le terrorisme d'État.
Il n’empêche que si Robespierre n’est pas l’inventeur de la terrible loi du 22 prairial de l’an II (10 juin 1794), œuvre du sinistre Couthon et relative au Tribunal révolutionnaire, instaurant ce qu’on appelle la Grande Terreur, il en fut un ardent défenseur. Cette loi, rappelons-le, avait pour but d’accélérer les procédures du Tribunal révolutionnaire. Ça n’allait pas assez vite ! Extrait de cette loi, histoire de bien comprendre : « Le tribunal révolutionnaire est institué pour punir les ennemis du peuple… » Suit une longue énumération de ces ennemis du peuple qui fait froid dans le dos. Ainsi, était ennemi du peuple toute personne « persécutant et calomniant le patriotisme, soit en corrompant les mandataires du peuple, soit en abusant des principes de la Révolution, des lois ou des mesures du gouvernement, par des applications fausses et perfide » ou encore toute personne ayant « attenté à la liberté, à l’unité, à la sûreté de la République, ou travaillé à en empêcher l’affermissement ». Des motifs bien flous mais pour lesquels la peine était très claire : la mort.
La loi instituait une procédure expéditive qu’on vous invite à découvrir. L’une des plus emblématiques fut celle qui supprimait le droit des accusés d’avoir un avocat : « La loi donne pour défenseurs aux patriotes calomniés des jurés patriotes ; elle n’en accorde point aux conspirateurs. » Bien évidemment, il n’y avait qu’une alternative pour une personne jugée : l’acquittement ou la mort. Entre le 10 juin et le 27 juillet 1794, date de la chute de Robespierre, 1.376 personnes furent exécutées, 336 acquittées.
Enfin, comment ne pas rappeler que Robespierre est l’auteur de cette phrase, prononcée au début du procès de Louis XVI, en décembre 1792 : « Louis doit mourir, parce qu'il faut que la patrie vive. » Une logique implacable qui légitimait une sentence implacable, avant tout jugement. Si Léaument aime bien Robespierre, on est en droit de ne pas spécialement partager cet amour.
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30 commentaires
A chacun ses « idoles » ! Tous les dictateurs ont eu leurs porteurs de bannières.
Comment des républicains ou prétendus tels peuvent-ils se réclamer de ces assassins-bourgeois « révolutionnaires » ?
J’ai honte pour mon Pays d’avoir engendré ces personnages ignobles. Honte des années rouge sang 1792-1793-1794. Honte de ces pages d’Histoire écrites sous la terreur, pour en arriver aujourd’hui au saccage que nous subissons. Quatorze siècles d’Histoire avec nos rois ou Empereurs pour faire la France et moins de deux siècles (entrecoupé) pour la défaire avec la république… Pas de quoi pavoiser.
En souvenir de ce que nous fûmes, j’ai le coeur fleurdelisé !
En relisant les dires et écrits du citoyen Robespierre, on se rend vite compte que son esprit hante encore quelques têtes, bien vivantes celles là.
« Léaument nous rappelle que « Robespierre s’est battu pour le droit de vote des juifs, pour le suffrage universel, pour l’abolition de l’esclavage, pour l’abolition de la peine de mort aussi » »
La peine de mort aussi?
Ayant eu un arrière arrière arrière (j’ai peut être oublié un arrière – arrière ou deux?) grand père mort grâce aux révolutionnaires (j’ignore comment il est mort, la seule chose que nous savons est que les révolutionnaires l’ont tué et que son épouse a fait des ménages pour élever ses enfants) , j’avoue détester tous les révolutionnaires, qui tuent pour tuer, quelque soit l’humain qu’ils détruisent,sans procès ni autre argumentation qu’une particule de trop, une croyance qui n’est pas aux normes….
Je n’arrive pas à pardonner la douleur qu’aura eue cette grand mère et j’admire son courage pour s’en sortir.
Puisqu’il l’aime bien, il doit bien le connaître ainsi que sa fin sous le rasoir de la République. Il a de forte chance de finir comme lui. On ne reconnait les héros qu’une fois qu’ils sont morts.
En fait, Robespierre est le premier fasciste : l’intolérance, la violence, la terreur, au nom du peuple (tu parles Charles… ) et surtout, pour asseoir une autorité incontestable, sous peine de mort. Normal que des LFI l’aiment : c’est leur modèle fondamental. Plus tard il y aura Mussolini (de gauche, lui aussi, comme tous les fascistes). Aujourd’hui, j’ai l’impression que LFI trépigne de ne pas pouvoir faire pareil. Ah ! si l’on pouvait habiller les antifas de chemises noires…
Mussolini c’était plutôt l’huile de ricin et la matraque…
Dire que Robespierre s’est battu contre la peine de mort, faut oser:
Facho, idéologue, sanguinaire, intolérant il est à l’origine du génocide vendéen, de la terreur et de l’élimination de ses adversaire politique, ça fait des centaines de milliers de morts.
Il aurait dû être guillotiné bien avant.
En tout cas ça montre bien l’idéologie malsaine de gens de ce parti politique.
L’avantage c’est qu’il se diabolise lui même
Un homme très logique : il faut couper tout ce qui dépasse, à commencer par la tête. A force d’écerveler tout le monde, on en arrive à la situation actuelle.
Et encore, Robespierre n’est pas le pire de ceux que l’extrême gauche dont les soit-disants insoumis a idolâtre:
Staline, Trotsky, Mao, Castro avec Guevara… Pol Pot ;entre autres et leur
» terrible cortège »
Encore un fasciste imbécile de gauche. …
Exact. Et tous les fascistes sont de gauche, en fait et historiquement. La gauche est par nature un pouvoir autoritaire afin d’imposer ses contraintes, et le fasciste en est la dégénérescence. C’est aussi simple que cela.
« Si Léaument aime bien Robespierre, on est en droit de ne pas spécialement partager cet amour. » Et surtout, on peut avoir peur de ce qu’il adviendrait d’éventuels opposants si ces gens la arrivaient au pouvoir…
Justement, la même chose. Police politique, camps de concentration, élimination des opposants. Les neo khmers rouges, on a déjà les khmers. Verts, que d’idéologie mortifere
S’agissant d’un parti courroie de transmission du macronisme, merci, colonel, de ne pas omettre les guillemets à « insoumis » …
Robespierre disait « que la justice n’était pas assez expéditive ! Et bien « Léau-ment » et ses copains LFI (Les Français Inconscients), pensent qu’elle est trop punitive, aujourd’hui et qu’il faut vider les prisons des loubards et assassins en tout genre qui fréquentent ces lieux. Certains petits juges ne pensent pas autre chose d’ailleurs.
Disons pour faire simple que Robespierre était le modèle parfait du sociopathe, tout comme le sont ses contempteurs, n’est ce pas Léaumont.
Je suis en traine de lire le livre de Joachim Bouflet, le charnier de la république, la grande terreur à Paris (Juin Juillet 1794) éditions Salvator, et ne peux que conseiller à ce monsieur de le lire pour apprécier les valeurs humanistes de ce robespierre, de toute sa clique et de toute cette épouvantable révolution. Pour moi c’est vive le Roi.
Si Antoine Léaument, député LFI, aime bien les gens qui sont critiqués, alors il doit adorer Macron .
et Marine Le Pen