Le Conseil d’État à la rescousse pour censurer CNews

La couverture médiatique de certains événements n’est pas du goût de tous les défenseurs de la liberté d’expression...
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Reporters sans frontières contre CNews : épisode 2. En novembre 2021, RSF avait saisi le CSA et demandé l’engagement d’une procédure de mise en demeure à l’encontre de la chaîne du groupe Canal+. L’ONG gauchiste - qui prétend fallacieusement œuvrer pour « la défense de la liberté d’informer » - lui reprochait « la diffusion massive d’opinions subjectives orientées » au mépris du pluralisme auquel est tenue toute chaîne d’information. En réalité, elle ne supportait pas de voir les audiences du média conservateur monter en flèche et souhaitait ardemment y mettre un terme.

Le CSA - devenu, entre-temps, l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) - rendit son verdict quelques semaines plus tard : demande rejetée. Malgré toute la bonne volonté du monde, le gendarme des médias ne trouvait rien à redire à CNews. « La chaîne respecte strictement le pluralisme politique », reconnut Roch-Olivier Maistre, le président de l'Arcom. Affaire classée.

RSF en appelle au Conseil d’État

Dépité, RSF ne s’avoua cependant pas vaincu. L’ONG se tourna vers le Conseil d’État et le saisit en avril 2022 d’un recours pour contester la décision de l’instance de régulation. « De notre point de vue, l’Arcom peut faire plus que ce qu’elle fait aujourd’hui. On veut qu’elle soit à la hauteur de son rôle. »

La décision du Conseil d’État ne sera pas connue avant le mois de février, mais déjà un premier avis semble aller dans le sens de RSF. Vendredi 19 janvier, le rapporteur public Florian Roussel, membre du Conseil d'État dont le travail est censé éclairer le jugement final de la juridiction administrative, s’est en effet rangé du côté de l’ONG et a déclaré fondée la requête de RSF concernant le manque de pluralisme reproché à CNews. Il estime que l’Arcom ne devrait pas se borner à faire respecter l’expression pluraliste des courants de pensée aux seules personnalités politiques.

En clair, si le Conseil d’État confirme l’avis de son rapporteur, il reviendra désormais à CNews d’avoir davantage d’éditorialistes et de chroniqueurs de gauche et d’extrême gauche sur ses plateaux.

Autre reproche fait à la chaîne : les sujets traités à l’antenne. « Il ne s’agit pas seulement de qui parle, mais aussi de quoi on parle », affirme ainsi Thibaut Bruttin, adjoint au directeur général de Reporters sans frontières. Il faut croire que la couverture médiatique accordée à certains événements déplaisants (Crépol, affaire Lola, etc.) n’est pas du goût de tous les défenseurs de la liberté d’expression…

CNews censurée, la gauche en rêve la nuit

Attendant avec impatience le verdict du Conseil d’État, la gauche médiatique se réjouit déjà d’une possible censure de CNews. Libération, notamment, se montre particulièrement satisfait de voir sanctionné un média qui avait « perturbé le paysage télévisuel ces dernières années » avec ses affreux « commentateurs d’extrême droite ». Son chroniqueur Daniel Schneidermann semble vivre un rêve éveillé. « Enfin ? On n'ose y croire », s’émerveille cette grande conscience de la gauche morale. Même soulagement du côté du Monde, qui enrageait, hier encore, de voir « les idées d’extrême droite » se diffuser dans l’opinion. La faute, évidemment, à CNews et à « la place énorme » accordée à des faits divers repérés par la « fachosphère ».

La joie de la gauche pourrait cependant être de courte durée. Car ce que décidera le Conseil d’État ne concernera pas seulement les chaînes du groupe Canal+ mais l’ensemble des médias qui sont tenus de respecter le pluralisme des opinions. Il en va ainsi, par exemple, des chaînes et radios de service public. Par une sorte de retour de bâton cosmique, les manœuvres de Reporters sans frontières pourraient alors conduire à l’arrivée indésirée de journalistes de droite sur des plateaux penchant actuellement très à gauche. Charlotte d'Ornellas chez Léa Salamé, le samedi soir, sur France 2, vous en rêviez ? RSF l’a peut-être fait !

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Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

93 commentaires

  1. Retour de bâton bien mérité et face à certains chroniqueurs dits de droite les petits chroniqueurs socialos ne feront pas le poids. On rigolerait bien!

  2. Je ne comprends pas, il y a une mauvase foi évidente de la part de la gauche, il est pourtant facile de démontrer que beaucoup d’intervenants sur CNEWS ne sont pas de droite « Zeribi, dartigole, gaubert, dray, devers, rost particulièrement agressif et qu’on laisse s’exprimer largement, idem pour zeribi … et tant d’autres qui interviennent sur la chaine CNEWS » et ce, tous les jours à toutes les heures de la journée, ce qui n’est pas le cas des autres chaînes infos qui eux sont quasiment sectaire où majoritairement tous les intervenants sont de gauche et de plus en famille comme c’est le cas sur LCI. Le pire c’est quant BFM ou LCI invite un opposant à macron alors là les interviews sont souvent piègeux, agressifs, voir insultants et là bizarrement l’arcom est aveugle. Il ne fait pas bon dans ce pays ruiné par la macronie, de montrer voir démontrer la réalité de ce que subissent les français, de parler vrai, de dire les choses telles qu’elles sont sans chercher à triturer, dénaturer, l’information.

  3. J’ai bien peur, contrairement à l’auteur de cet article, qu’une décision du C.E. contre Cnews ne produise aucun effet boomerang. Si l’odieux visuel de sévice public devait respecter la loi on le saurait depuis longtemps. Or ces gens s’assoient allègrement sur leurs obligations de pluralisme depuis, au moins le 10 mai 81 !!!! En fait ça a commencé bien avant, sous la 4ème république qui était un nid de socialos. La droite gaullo-pompidolienne n’a pas pu redresser la barre. Mai 68 aura d’ailleurs révélé que l’ORTF, mais également les radios périphériques étaient totalement phagocytés par la gauche et l’extrême gauche.
    à l’instar de Moscovici à la cour des comptes qui a osé prétendre avoir pris seul la décision de ne pas diffuser son rapport au risque de perturber ces députés bas de plafond qui auraient pris une mauvaise décision, il est évident que le président du Conseil d’Etat, lui aussi, va recevoir un coup de fil de Narcisse 1er lui intimant l’ordre de couper le sifflet de Cnews d’une manière ou d’une autre. En effet, Choupinet vit dans la hantise des prochaines européennes, mais surtout dans la hantise de devoir voir lui succéder Marine Le Pen rue du Faubourg Saint-Honoré.

  4. RSF vit dans une bulle idéologique et est aveugle aux réalités vécues par les français tous les jours. Les vies de  »monsieur & madame tout le monde » ne les intéressent pas. RSF se voit mener sa révolution sur le dos du peuple. Espérons que le Conseil d’État assumera ses responsabilités en rejetant cette requête frivole.

  5. Il est temps, grand temps de mener la révolte contre les dictats de la doxa wokiste et gauchiste… Il faut soutenir Cnews ! J’aimerais aussi que la chaîne, dans le contexte actuel, s’emploie beaucoup plus à nous donner des nouvelles à l’international et notamment, des pays où la résistance à la dinguerie Bruxelloise, au Wokisme, s’organise aussi… Je les trouve beaucoup centrés sur le Franco Français. Il serait bon qu’ils fassent un peu de concurrence à LCI et sa propagande de la bien pensance…

  6. Lors de la campagne présidentielle de 2017, le parti pris de BFM m’a mis profondément mal à l’aise. Et il ne s’agissait pas d’une émission consommée/oubliée mais d’une élection déterminante.

  7. Charlotte d’Ornellas chez Léa Salamé, j’en ris d’avance. Elle ne s’en laisse pas conter Charlotte. Ou Mathieu Bock-Quotté, pourquoi pas ? Assurément, CNews a d’excellents reporters et intervenants. Dans cette dernière catégorie, on compte pourtant pas mal de gauchistes qui ont le don pour certains de me faire faire des bonds sur ma chaise. Il me semble que la parité est respectée, y compris en ce qui concerne les hommes politiques qu’on voit peu sur cette chaîne. L’ARCOM veille au grain avec les chaînes privées et RSF devrait lui faire confiance pour sa stricte surveillance. Alors ne serait-ce pas de l’acharnement ?
    En ce qui me concerne, je ne regarde plus que CNews parce-qu’on n’hésite pas sur cette chaîne à appeler un chat un chat et qu’on révèle au grand jour des sujets qui ne sont pas traités par le secteur public parce-que pas politiquement corrects. C’est l’équivalent télévisuel de Bd. Voltaire ou du JDD. La guerre privé/public va-t-elle s’étendre aux médias ?

  8. Chouette, on va pouvoir écouter sur France inter, Zemmour, sur BMF, Bigot, Onfray, au moins une fois par semaine, Marion Maréchal. Bock va avoir droit à des articles sur Médiapart, la pluralité quoi…
    Amoins que le Conseil d’État ne les autorise pas, dans un régime autoritaire, on ne sait jamais…

  9. Libération, 15 avril 2020 : « Il reste une bombe à retardement au sein de l’Europe en pleine pandémie de coronavirus. Pas de fermeture des écoles, restaurants, bars, boîtes de nuit, centres commerciaux, stades de foot malgré les graffitis qui s’étalent sur les murs du pays et réclament un même mot : «confinement». Pour Libération, le Belarus est une dictature. Le drôle c’est que Libération reproche au Belarus de n’avoir pas enfermer sa population et d’avoir laisser la liberté à chacun de vivre. C’est ça la gauche : enfermer les populations au nom de totalitarisme droit de l’hommiste. Et ils sont nombreux les français à suivre ce schéma mortifère.

    • En ce cas la Suède est un modèle de liberté . Les résultats de son économie y sont meilleurs que chez les « contraints »

      • Je ne comprends pas où vous voulez en venir avec votre commentaire? La Suède n’est considéré par personne comme une dictature? Je dis que le Belarus, considéré comme une dictature, a été un pays qui a préservé la liberté pendant que d’autres, en occident, enfermaient leur population. Libération et la gauche étaient pour l’enfermement (les socialistes voulaient même rendre l’injection obligatoire…). La liberté est en train de changer de camp. Cela me semble logique puisqu’en UE plus grand monde ne la défend. On préfère, ici, être confinés et injectés plutôt que libres.

  10. Nous entrons clairement dans une nouvelle ère de restriction des libertés individuelles en particulier la liberté d’opinion. Serions nous dans un système totalitaire ?

  11. Les mots ne sont pas assez puissants pour qualifier ces attaques, à moins d’utiliser des termes que la décence ne peut admettre. Depuis que je suis les émissions sur Cnews (plusieurs saisons ) il me semble avoir vu défiler des chroniqueurs de tout bord , des politiques d’horizons différents , des invités de marque comme de simples citoyens, on peut appeler cela de la « diversité dans l’information » ; or sur certains médias privés aucun des faits divers qui peut heurter le public n’est jamais abordé ou très succinctement , la vie des gens est comme la rivière qui coule paisiblement au milieu d’une vallée verdoyante; sans oublier les médias du service public , qui choisissent avec tact et surtout affinité leurs invités (et tout particulièrement dans les émissions politiques sur France 3 , France 5 ) , et lorsqu’une personnalité politique non fréquentable y est invité (pour donner le change) les attaques en règle sont légion (ce qui a fini par me détourner depuis plusieurs années de ces médias de la bien-pensance) . Quant à Bd Voltaire que je parcoure quotidiennement les chroniques sont diverses et variées et retracent dans une juste mesure les faits tels que le citoyen lambda peut les ressentir au travers des écrits et du petit écran . Alors si les mouvances gauchistes et leurs cohortes d’associations lucratives avec notre argent se prennent à rêver de vouloir interdire la liberté d’expression de certains médias comme Cnews , il nous faut taper du poing sur la table et faire savoir aux membres du Conseil d’ Etat que le bolchévisme n’est plus d’époque.

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