Le chef Thierry Marx veut plus de travailleurs immigrés !

Ce dimanche 24 novembre, Thierry Marx, chef cuisinier de renom et président de l'UMIH (Union des métiers et des industries de l'hôtellerie), était invité sur le plateau de Focus dimanche, sur RTL. Il y a parlé immigration. Un sujet qu’il maîtrise et pour lequel il milite. En 2022, alors que le projet de loi sur l’immigration commençait à faire parler de lui, le chef étoilé avait fait savoir qu’il était favorable à la régularisation des salariés étrangers dans le secteur de l'hôtellerie et de la restauration. Il souhaitait que leur embauche soit facilitée. En ce mois de novembre 2024, il a une nouvelle fois déclaré sa flamme aux travailleurs étrangers en cuisine : « Si je regarde mon industrie, vous avez 20 % de travailleurs issus de l’immigration. S'ils ne sont plus là, je ferme un quart des établissements. »
L’utilisation de l’expression « issus de l’immigration » est tout à fait inappropriée. Si l’on en croit la définition adoptée par le Haut Conseil à l'intégration, l'immigré est une personne née étrangère à l'étranger et résidant en France. Au sein même de la population immigrée, deux catégories doivent donc être distinguées : les immigrés illégaux et les immigrés légaux qui peuvent englober des personnes devenues françaises. À quelle catégorie Thierry Marx faisait-il référence ? Sans aucun doute à la première, puisqu’il n’a jamais été question d’expulser des étrangers en situation régulière ou des Français. L'ambiguïté de la formule est néanmoins pratique. Elle donne plus de poids à l'argumentaire et brosse l’ensemble des immigrés dans le sens du poil, même ceux qui ne sont pas concernés. Mieux : elle permet au chef de dénoncer une situation qui le dérange personnellement sans pour autant révéler s'il emploie ou non des clandestins.
Peu de contrôles
Son intervention veut éveiller les consciences mais pas les contrôleurs de l'URSSAF. Ces derniers savent pourtant déjà que l'hôtellerie et la restauration sont des « secteurs à risque dans le cadre de la lutte contre le travail dissimulé », comme le confie l’un d’entre eux à BV. Les contrôles surprises sont fréquents. Pour autant, l’Union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d'allocations familiales est loin d’avoir les moyens de visiter tous les établissements.
Elle ne compte que 352 inspecteurs spécialisés dans la lutte contre le travail dissimulé chargés d'inspecter... 3,82 millions d'entreprises (dont 179.000 restaurants). Le bilan de l'URSSAF de l’année 2023 fait également état de 36.037 actions ciblées menées sur cette thématique. Si elles ont permis le redressement (et non le recouvrement) de 1,177 milliard d’euros, le faible nombre de ces actions concrètes laisse un gros doute : sont-elles un frein à l’emploi de personnes en situation irrégulière ? Les sanctions prononcées par l'URSSAF ne sont pas, non plus, nécessairement dissuasives. D’autant moins que « ceux qui fraudent s’organisent pour être insolvables et ne jamais avoir à payer les amendes », confie notre contrôleur URSSAF.
Reste donc le volet pénal. Lorsqu'un travail dissimulé est prouvé, les inspecteurs « transmettent un procès-verbal au parquet ». C’est alors au procureur de la République de poursuivre, ou non, l’employeur fraudeur. Au terme des poursuites, il peut être condamné à « 45.000 € d’amende et trois ans d’emprisonnement, 75.000 € d’amende et cinq ans d’emprisonnement pour un mineur, ou 100.000 € d’amende et dix ans d’emprisonnement en cas de bande organisée ».
Peu de condamnations
Aux dernières nouvelles, « en 2021, 7.056 infractions ont fait l'objet d'une procédure pénale ». Une goutte d’eau dans l’océan des travailleurs illégaux dont le nombre a été dernièrement estimé à 700.000 par la CGT. Notons que ce chiffre est d’autant plus insignifiant qu’il ne concerne pas uniquement l’emploi de travailleurs sans papiers. Le travail illégal de personnes en situation régulière ou les sous-déclarations sont aussi décomptés. Autrement dit, les employeurs de travailleurs clandestins n’ont pas grand-chose à craindre, ils ont toutes les chances de passer entre les mailles du filet.
Revenons à ce cher Thierry Marx et rappelons-lui qu’il y a, en France, 2,3 millions de chômeurs qui constituent un vivier très conséquent pour les 200.000 postes à pourvoir dans son secteur. Si les restaurateurs et les hôteliers ne parviennent pas à trouver de la main-d'œuvre légale et doivent avoir recours à des sans-papiers, n’y a-t-il pas un problème d’attractivité ? Quand seules les personnes vulnérables acceptent les conditions proposées, ces conditions sont-elles acceptables ? L’humaniste Thierry Marx ne semble pas voir les choses de cette manière, sans doute aveuglé par sa bienveillance et son altruisme. Entre l’amour du prochain et l’exploitation de la misère humaine, la limite est parfois ténue. Plus, encore, lorsque l'Ésurprisetat brouille les repères en créant une carte de séjour spéciale pour les métiers en tension : une filière qu'il n'est pas en mesure de faire respecter.

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86 commentaires
Une amie qui travaille à l’urssaf me disait qu’au moins 80% des restaurants emploient des immigrés et que 20% d’entre eux sont des clandestins…
Celui-là, à force de paraître sur les médias pour y faire de la mauvaise politique, il finira par faire de la mauvaise cuisine. Guy Savoy fait bien mieux car il sait où est son travail. Lui.
Il se moque ma poire. S’il ne trouve pas de main d’oeuvre qu’il ferme ses restos ou qu’il augmente les salaires de ses employés afin que leur métier soit attractif pour les nombreux Français qui ont un poil dans la main. Et si ces poilus de la paume ne prennent pas le travail ainsi revalorisé: coupure des aides. Il ne voit que son chiffre d’affaire et pas les conséquences désastreuses de l’immigration sur notre société.
Bonjour,
Quand je découvre de nombreux « chefs » commercialiser des hamburgers et des oeufs mayonnaise revisités, à prix d’or , je pense qu’il y a de sérieuses questions à se poser.
Quand au déficit de main d’oeuvre, il suffit de rémunérer le personnel, autochtone, à la hauteur du travail fourni, dans le plus strict respect de la loi.
Thierry Marx peut faire le généreux, il sait parfaitement que les clients de ses restaurants ne retrouveront jamais, au bas de leur immeuble ,ceux qui auront épluché leurs patates…
Si les salaires dans la restauration permettaient de vivre décemment, il n’y aurait pas besoin de ces immigrés ! Mais voilà, ces métiers font plutôt penser au retour de l’esclavage ….. Le boycott de ses restaurants est la meilleure réponse à apporter !
L’URSSAF est bien plus virulente et dévastatrice envers les entrepreneurs ou artisans qui ont d’immenses difficultés à payer des charges sociales de plus en plus lourdes, pour des personnels embauchés « légalement », que lorsqu’il s’agit de sanctionner les entreprises qui emploient « nos pauvres immigrés illégaux ». Pas touche à mon immigré, c’est sacré !!
Les hauts fonctionnaires de l urssaf sont complices et lors d un procès contre l urssaf que j ai eu ils mentaient délibérément à la barre du tribunal de la sécurité sociale Je les ai decribilise et dit à la présidente voilà des bandits
Ne soyez pas boulimiques ,Payez mieux les Français , réduisez vos marges sur les boisons et faites de la cuisine pas du coaching dans plusieurs restaurants à la fois et vous verrez ça s’arrangera .
On laisse venir des clandestins dont on ignore le passé judiciaire et la condition médicale.
Dites vous pour travailler au canada ou dans les pays du golfe.
Il faut passer une visite médicale et fournir un casier judiciaire.
Et trouver un emploi avant d’obtenir un visa.
Le visa doit être lié au contrat de travail.
Plus de travail ; ils repartent
Restaurants hors de prix, plats chichiteux et maigrichons, voire surgelés industriels réarrangés, je ne mets plus les pieds dans aucun restaurant.
Beaucoup de paramètres font que cette situation existe. D’abord les salariés immigrés sont payés au lance-pierre, si ce n’est pas au black, d’où l’intérêt de ces gens …
Ce cuistot ferait mieux de s’occuper de ses casseroles. Ensuite le laxisme volontaire des contrôleurs de l’état qui sont par ordre pro-migrants. Politique cachée de l’état faire travailler le peuple au rabais. Ils ont commencé d’ailleurs.suppression de jours fériés, pomper du fric pour la pseudo dette qu’ils ont créée, etc…..
Le coût de l’immigration est un sujet tabou.
Solution faire payer ces patrons .
Au congo, une entreprise doit payer 1000 euros par an en impôt par employé étranger embauché.
En Chine et Vietnam, Singapour les entreprises payent les impôts sur le revenus de leurs employés étrangers.
Dans les pays du golfe, les entreprises doivent loger les employés étrangers a leurs frais , et fournir un billet a-r par an
C’est tout simplement de l’exploitation. Payer des gens une misère pour faire les tâches que des millions de français refusent de faire car trop mal payées ?
Vous avez raison, mais en plus si on donne des allocations sociales qui rapportent plus que le travail, quand on est au bas de l’échelle, ça n’incite pas à sortir du lit pour travailler. Qui n’a pas dans ses connaissances des jeunes, en « couple » éphémère et renouvelable, ayant fait des enfants et vivant mieux que ceux qui travaillent au smic. Si on les mettait au travail, il y aurait moins besoin d’immigrés.
Mal payées car grosses charges sociales. Grosses charges sociales pour engraisser un système qui entretien les illégaux. La charité chrétienne des anti-cléricaux socialo-communistes montre ses limites.
Faire travailler plus ceux qui ont déjà du travail, çà peut être une mauvaise bonne idée mais faire travailleur ceux qui sont en état de travailler mais qui semblent ne pas trop vouloir çà c’est une bonne idée alors il est inutile d’amener d’autres migrants, mettons les au travail çà suffira déjà a résoudre le problème de ce gratte sauce. Mais ils viennent pour travailler ou percevoir le social ?
Dans nos campagnes,il existe beaucoup de restaurants avec du personnel français, dans lesquelles on trouve une cuisine extraordinaire, avec des prix correctes.
Pas besoin d’aller chez ces gens.
Notamment en Lozère !
Excellent … tout est dit
En accord avec vous