Lampedusa : Scholz juge la pression migratoire « insoutenable » ! Meloni aussi !

Que le social-démocrate allemand se mette à parler comme l'extrême droite italienne est un signe encourageant.
SCHOLZ

Les étés européens furent les périodes de déclenchement des guerres mondiales. Au XXIe siècle, ce sont les périodes où le chaos migratoire explose, un coup en Grèce, un coup à Lampedusa, un coup à Gibraltar. Souvenez-vous : 2015 et ce 31 août où la chancelière Angela Merkel prononça son célèbre : « Wir schaffen das! » (« Nous y arriverons ! »). Une formule qu'elle renia en partie par la suite, mais sans jamais remettre en cause la folle politique d'accueil qui conduit l'Europe dans le mur en dénaturant sa démographie et son identité et en important en prime de l'insécurité. Huit ans après, c'est Lampedusa, débordée tout cet été par des arrivées massives de migrants, qui vient de nouveau infliger un camouflet à la politique d'accueil des Merkel, von der Leyen et Scholz.

C'est, paradoxalement, le chancelier social-démocrate qui vient d'acter en catimini la faillite du système immigrationniste mis en place par l'Union européenne. En effet, on a appris, ces jours-ci, que l'Allemagne refuse depuis fin août d'accueillir les migrants d'Italie, comme elle devrait le faire en application du mécanisme volontaire de solidarité européen qui consiste à relocaliser dans un pays tiers une partie des migrants arrivés dans un État de l'Union européenne. Les justifications de Berlin sont intéressantes. L'une, diplomatique, est un classique de la belle solidarité européenne : Berlin accuse Rome de ne pas reprendre les demandeurs d’asile installés en Allemagne, mais dont le dossier devrait être traité en Italie, où ils sont d'abord arrivés, en vertu de l'accord de Dublin. Sur 12.452 migrants en 2023, l’Italie n’en aurait repris que dix, selon le ministère de l’Intérieur allemand.

Mais l'autre motif invoqué par l'Allemagne de Scholz est beaucoup plus intéressant : en effet, le ministère de l’Intérieur allemand évoque « la forte pression migratoire actuelle vers l’Allemagne ». Intéressant car Giorgia Meloni vient, ce vendredi soir, d'employer la même expression dans un message vidéo, en mettant l'Union européenne au pied du mur !

Que le social-démocrate allemand se mette à parler comme l'extrême droite italienne est un signe encourageant.

Mais qu'est-il donc arrivé à Scholz, alors qu'il fait l'actualité pour son cache-œil après une légère blessure durant son jogging ? Un soudain accès de lucidité devant la réalité migratoire dans son propre pays ? Peut-être. En effet, selon l'Office fédéral allemand de l'immigration et des réfugiés (BAMF), 162.271 migrants ont déposé une demande d'asile, un chiffre en augmentation de 77,5 % par rapport à 2022 - pourtant une année record ! Mais cette lucidité est sans doute favorisée par des sondages donnant la droite et l'extrême droite allemande (AfD) en forte hausse. De nombreux élus locaux, confrontés aux conséquences concrètes de cette folie migratoire, notamment en termes sécuritaires, mettent la pression sur le gouvernement. Et le ministre de l’Intérieur allemand, Nancy Faeser, est en campagne comme tête de liste du Parti social-démocrate (SPD) pour les élections régionales en Hesse du 8 octobre. Or, l'AfD est régulièrement donnée au même niveau que le SPD. Après les défaites historiques de la CDU à la fin du règne Merkel, ce serait au tour du SPD de mordre la poussière.

Si cet énième chaos de Lampedusa permet aux dirigeants européens, sous la pression des partis de droite en campagne pour les européennes, de prendre enfin conscience que les problèmes d'immigration ne sont pas d'abord des questions de répartition à négocier mais bien de flux à interrompre, de sources à tarir, alors il n'aura pas été inutile. Bien sûr, cette révolution copernicienne nécessitera une autre détermination que les pas de deux d'un Scholz ou d'un Macron. Et la première condition en est le basculement de l'Union européenne vers une droite Orbán-Meloni. Oui, Lampedusa constitue bien le premier round de la campagne pour les élections européennes, comme l'écrit Marc Baudriller. Et une chance historique de ressaisissement.

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Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire

Vos commentaires

59 commentaires

  1. Lampedusa serait « une chance historique de ressaisissement » croit savoir M. Sirgant. Voire … Mais je ne suis absolument pas d’accord lorsque le chroniqueur qualifie l’AFD « d’extrême droite allemande » !

  2. Il suffit à Sholtz de se déguiser en Le Pen des années 70 avec un bandeau sur l’œil , pour retrouver la lucidité , comme quoi Jean Marie a eu 50 ans d’avance sur la médiocre et tordue classe politique européenne .

  3. On voit surtout que la conjoncture industrielle en Allemagne étant en baisse , seule la France maintient un pouvoir d’attraction important pour le migrant de base lequel non concerné par une intégration au pays  » des lettres des arts et des lois » préfère une installation au pays du RSA , patrie des multiples aides en tout genre , soins gratuits , distribution de billets sans contrepartie. Le tout payé par le français classe moyenne écrasé de taxes et d’impôts.

    • Viendra un jour où la classe moyenne sera exsangue et ne pourra plus financer cette gabegie. Le petit comptable ne réalise même pas le problème. Et de toute façon, grâce à son petit violon magique de petit Mozart de la finance, il résoudra toutes les situations, enfin, c’est ce qu’on peut lire dans sa p’tit tête…

  4. D’ou l’importance de voter en masse parce que Macron on ne l’entend pas beaucoup sur le sujet et de toute façon nous ne pouvons pas compter sur lui pour stopper cette immigration bien au contraire il en redemmande , il est soumis à l’Europe qui compte sur lui pour détruire notre pays .

  5. Wir schaffen das disait son prédécesseur au pouvoir , pourtant jamais critiquée . il y a quelques décennies les mêmes disaient : plutôt rouges que morts …

  6. Scholz juge la pression migratoire « insoutenable » ! Je ne voyais pas le Chancelier Allemand sous les traits d’un humoriste…

  7. Il devient plus qu’urgent de virer tous ces « bras-cassés », destructeurs des nations européennes. Scholtz, comme McRond, changera d’avis demain matin, et les matins suivants.

  8. Il faut que l’Europe déploie ses bateaux pour empêcher les départs de tout le Maghreb pour les obliger à retourner dans leurs pays .
    Si rien n’est fait c’est la fin de l’Europe .

  9. Encore un excellent article de Frédéric Sirgant.
    Oui, il faut absolument que le parlement européen bascule à droite, la vraie droite, celle d’Orban, de Meloni et de… Zemmour. J’espère que le RN et les LR de droite comprendront qu’il conviendrait d’avoir une liste commune R! / RN / LR avec des représentants de chaque parti et une tête de liste à trois têtes : Marion Maréchal (ma préférée), Jordan Bardella et François-Xavier Bellamy. L’union des droites appelée par R! est plus que jamais indispensable !!!

  10. Quand la tête du pays n’a ni courage, ni volonté il est inutile de se battre contre un mur; le seul moyen c’est d’abattre le mur.

  11. Puisque l’Allemagne refuse depuis fin août d’accueillir les migrants d’Italie, la France doit sortir du marché européen de l’énergie. Question de volonté et de courage.

    • Quand la tête du pays n’a ni courage, ni volonté il est inutile de se battre contre un mur; le seul moyen c’est d’abattre le mur.

  12. Du blabla que du blabla. Il est faux de croire que le vote aux européennes va changer quelque chose. Scholz comme Macron parlent d’immigration avant les élections pour retenir les voix susceptibles de partir à l’AFD ou au RN et une fois réélus, ils encouragent l’immigration. L’UE sera immigrationniste jusqu’au bout car cela permettra d’assoir la domination des élites sur un peuple divers, divisé, en s’appuyant à tout de rôle sur telle ou telle communauté pour instaurer leur totalitarisme. Malheureusement pas grand monde ne comprend ça. La seule issue est le frexit.

    • On n’est pas sûr que la population européenne-musulmane-africaine, dont Macron, Van der, Scholz, rêvent de peupler l’Europe et qu’ils pensent manipuler, amener à leur vision mondialiste, soit si malléable que ça. Si cela se réalisait, de grosses déconvenues les atteindraient.

  13. Les Allemands sont les premiers bénéficiaires d’une Europe taillée sur-mesure, souvent au détriment des autres partenaires. Ils règnent en maîtres égoïstes et capricieux. Qu’ils prennent garde, la germanophobie est en train de renaître sur le continent.

    • Trois guerres en moins d’un siècle contre nos « bons amis », ils nous dominent toujours économiquement, nous ne sommes à leurs yeux qu’une sous catégorie et n’accepteront jamais d’être leur égal…

      • Les allemands sont un danger pour l’Europe. Ils sont avides de revanche. Nos véritables ennemis sont bien l’Allemagne et les USA ; pas la Russie. Malheureusement, on s’est sacrifié économiquement, militairement et politiquement au nom des USA et des allemands…jusqu’à se ruiner.

  14. Les Allemands sont les premiers bénéficaires d’une Europe taillée sur-mesure, souvent au détriment des autres partenaires. Ils règnent en maîtres égoïstes et capricieux. Qu’ils prennent garde, la germanophobie est en train de renaître sur le continent.

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