La restauration « n’a pas besoin d’immigration », selon Stéphane Manigold

« La restauration n’a pas besoin d’immigration ! » La phrase a des allures de pavé dans la mare. Elle a été écrite par Stéphane Manigold, restaurateur et fondateur du groupe de restauration Eclore, qui compte huit restaurants gastronomiques et six étoiles. Autrement dit, par un acteur du secteur qui sait de quoi il parle.
Cette phrase est le titre d’une tribune publiée dans Le Figaro, le lundi 24 mars, allant à contre-courant de ce qui a pu être dit jusqu’à présent sur le sujet. Le chef d'entreprise balaie d’un revers de main les discours immigrationnistes des Thierry Marx et autres restaurateurs qui réclament des régularisations massives, sous prétexte que le secteur de la restauration ne peut survivre sans main-d'œuvre étrangère.
Main-d’œuvre à gogo
Chiffres à l’appui, Stéphane Manigold démonte cette théorie. Il avance que « selon France Travail (anciennement Pôle emploi), notre pays dispose immédiatement de 45.241 serveurs et de près de 57.000 cuisiniers ». Il est même en dessous de la vérité. Les données publiées par France travail indiquent qu’en janvier 2025, 84.990 cuisiniers, 36.560 plongeurs en restauration et 68.370 serveurs étaient inscrits en tant que demandeurs d’emploi. Preuve qu’il y a déjà sur le sol de France de la main-d'œuvre à ne plus savoir qu’en faire.
Pourquoi les restaurateurs peinent-ils donc à embaucher ? Stéphane Manigold répond : « Nous faisons face à une nouvelle forme de chômage volontaire. » Dans ce secteur comme dans beaucoup d'autres, les employés s’offrent régulièrement des pauses aux frais de la princesse. Après avoir travaillé et donc cotisé pendant deux ans, ils s’arrêtent pendant la même durée en étant payés à hauteur de 57 % de leurs salaires de référence (les salaires brut perçus au cours des 24 derniers mois). Le système social français ne pousse pas à la reprise d’activité, au contraire.
Main-d’œuvre au dodo
Joint par BV, Stéphane Manigold exhorte : « Il faut casser ce système d'oisiveté. » Selon lui, « il est anormal, dans un secteur en tension, que des salariés puissent rester au chômage 18 ou 24 mois. Dans des secteurs où il y a une pénurie de main-d'œuvre, on ne devrait pas permettre à des gens de rester à la maison. »
Autre problème soulevé par l’entrepreneur : « Le coût du travail asphyxiant en France. » Difficile de lui donner tort. En France, les charges patronales sont, en moyenne, de 30 % (elles varient de 25 à 42 %) quand les charges salariales s’élèvent entre 22 et 25 %. In fine, lorsque le salarié touche un salaire net de 2.000 euros (avant imposition), l’entreprise a dépensé 3.356 euros. Plus de 40 % de la somme versée s’envole. Pour Stéphane Manigold, « il faut fracasser le coût du travail. C’est ce qui tue les entreprises. C’est pour ça qu’il y a des milliers d'entreprises défaillantes » qui n'embauchent plus et mettent la clef sous la porte. Faute de pouvoir augmenter les salaires, les entreprises ne sont plus attractives.
Pour sortir la tête de l’eau de son secteur et bien d’autres, le chef d’entreprise plaide en faveur d’une réforme conjointe de l’assurance chômage et du coût du travail. Avec ça, « pas besoin d’immigration », pas besoin d’aller chercher des étrangers pour mal les payer. Les propos qu’il tient sont loin « des discours convenus de salon » tenus par Thierry Marx, qu’il qualifie de « businessman de la misère ». Ça a le mérite d’être clair.

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63 commentaires
Tant que le travail ne sera pas assez rémunérateur certains préférerons toucher le chômage , et arrondir les fins de mois au black .
Il est vrai que le coût social du travail est trop important en France. Et l’immigration en est pour beaucoup, mais la mauvaise gestion de ce coût est également un problème. Pourquoi autant de caisses.
Les deux phénomènes nuisibles à l’emploi sont liés. Les charges exagérées sur les salaires financent le chômage trop confortable.
ne pas oublier tout de mème que manigold , macroniste intégral était partisan de la « vaccination » forcée….si ce qu il dit est évidement de bon sens il ne faut jamais oublier le passé…..
Oui, j’ai eu l’occasion de côtoyer des saisonniers et des frontaliers . Ils travaillent 6 mois dans l’année avec des très bons salaires, et touchent le chômage sur la base de ces salaires (en Suisse ils gagnent trois fois plus qu’en France, presque la même chose en Allemagne ), et touchent se substantiels indemnités de chômage. sans parler des conséquences a proximité de la frontière ou les tarifs des loyers explosent du fait de leurs gros moyens ,alors qu’ils ne cotisent pas en France…. Il y a des choses a revoir chez nous….Mais les Français qui travaillent honnêtement en France avec leurs petits salaires , ont du mal a suivre….
C’est simplement faire jouer l’offre et la demande. Mais dans un pays socialiste c’est difficile, on préfère se ruiner et vivre à crédit. Après nous le déluge…
Son analyse est intéressante, convaincante.
Faire de nouveau du travail la clé de voûte d’une société, au lieu de la laisser s’avachir dans le loisir et/ou la paresse, peut être un beau projet, constructif.
Il me semble bien avoir entendu le même Stéphane Manigold dire je contraire il y a quelques années, quand on le voyait souvent sur CNews. Depuis il s’est passé le 7 Octobre 2023. Est-ce la cause de ce revirement, car à l’époque les données économiques étaient les mêmes. BV devrait vérifier les archives. Je me trompe peut-être, mais je ne le crois pas.
L’avis de quelqu’un « qui sait de quoi y cause « fait plaisir à lire …mais il n’aura pas de tribune dans la PQR , le Monde , Le Figaro , Le Point …..et le troupeau de médias
Enfin un chef d’entreprise entrepreneur clairvoyant, la principale difficulté de l’emploi dans notre pays vient du fait que notre système exagérément généreux permet à des gens de vivre sans avoir besoin de travailler, et la période covid n’a fait que grossir le problème. Thierry Marx est un démagogie qui a trouver dans l’immigration le moyen d’exploiter de la MO bon marché, depuis ses déclarations je ne met plus un pied chez lui
Très bien.
Enfin un restaurateur honnête, ça devenait insupportable d’entendre les avis d’un Thierry Marx sur cette question .On sait très bien que sur ses airs « très humaniste » , monsieur Marx oeuvre pour sa paroisse comme d’autres d’ailleurs qui contribuent avec leur immigrationisme à vouloir faire baisser les salaires pour renforcer leur empire et leur domination dans ce secteur économique, c’est à n’en pas douter.
Pourquoi la restauration aurait- elle besoin de l’immigration ? MAIS que fait on alors des chômeurs ? On entend que » immigration , immigration , immigration et on n’entend plus parler du chômage et des chômeurs ! .La FRANCE est exsangue , il serait peut-être temps de stopper cette immigration mortifère .
Stéphane Manigold a parfaitement résumé la situation n en déplaise aux mondialistes esclavagistes Les idéologies oublient simplement qu on a 5 millions de chômeurs J en connaît qui sont au chômage et bossent au noir dans la restauration
Les entreprises des secteurs à faible marge bénéficiaire sont étouffés par les charges salariales et la pression fiscale. Les salaires ne sont pas augmentés, les investissements non réalisés. Les entreprises meurent. Le « business plan » des entreprises de ces secteurs ne sont plus valables et viables dans un Etat socialiste.
Je n’ai jamais compris pourquoi l’on continue à asseoir les charges sociales sur les entreprises et notamment sur le coût du travail. C’est une aberration économique. Elles devraient l’être sur la tva, par exemple : c’est l’ensemble de la société qui paierait la protection sociale.
« il faut fracasser le coût du travail. C’est ce qui tue les entreprises… » Même les entreprises qui paient bien leurs salariés peinent à recruter et à fidéliser. Ce qui tue vraiment les entreprises c’est qu’il soit possible de vivre sans travailler et que l’on puisse quitter son emploi du jour au lendemain sans s’inquiéter de ce que l’on va devenir. Plus globalement, le chômage technique des confinements Covid et le télétravail sont venus cumuler leurs effets à ce qu’avait déjà produit la mise en place des 35 heures à savoir, ramener l’activité professionnelle à quelque-chose de secondaire dans la vie de chacun. Et ce constat ne vaut pas que pour la restauration, c’est un phénomène global de société qui touche tous les secteurs d’activité.