La priorité d’Élisabeth Borne : l’éducation sexuelle, sans grande surprise

[Mise à jour ] Jeudi 30 janvier, le programme d'éducation affective et sexuelle a reçu à l'unanimité le soutien du Conseil supérieur de l'éducation (60 voix pour et 0 contre). Après des échanges qualifiés par E Borne de « vifs et pertinents » quelques modifications ont été apportées concernant notamment l'information obligatoire des parents qui ne seront plus informés « de la tenue et du contenu des séances » mais simplement « des objectifs d'apprentissage de cette éducation ».
Les mots "homophobie" et "transphobie" qui avaient disparu de la nouvelle mouture ont réapparu. Ils seront évoqués en classe de 5ème et la notion d'intersexualité a été ajoutée au programme de 4ème. De quoi réjouir les syndicats. Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, s'est en effet félicitée de ce que «le texte a retrouvé pleinement l'esprit de l'Evars; la discussion a permis de faire entendre notre voix syndicale, la voix des personnels face à ce qui reste d'influence de l'extrême droite et des réactionnaires » .
Ce mercredi 29 janvier, Élisabeth Borne présentait donc la troisième version du programme d’éducation à la vie affective et relationnelle et à la sexualité (EVARS) devant le Conseil supérieur de l'éducation. Pour simple avis consultatif, car c'est en Conseil des ministres que sera réellement décidé à quelle sauce seront mangés les écoliers à la rentrée 2025. Ce texte, légèrement remanié par rapport aux versions précédentes ayant suscité une levée de boucliers des associations familiales dites « conservatrices », tente d'apaiser les tensions entre parents inquiets et syndicats de l'Éducation nationale relayés par le Planning familial déterminés. Ce n'est manifestement pas gagné.
« On est loin du compte »
Le programme jugé « absolument indispensable » par Élisabeth Borne (le classement PISA attendra) pour « transmettre des valeurs fondamentales, prévenir les discriminations, promouvoir l'égalité entre garçons et filles, lutter contre les stéréotypes et contre les violences et le harcèlement » est estimé, par le Syndicat de la famille, « très loin du compte pour être bénéfique, constructif et répondre à ses objectifs ». Juristes pour l'enfance « renouvelle les mises en garde (déjà exprimées lors des versions précédentes) », tandis que Pascale Morinière, la présidente des Associations familiales catholiques (AFC), exprime son désaccord sur certains aspects du programme qui « doivent être retravaillés ».
Non-respect des stades de développement de l'enfant
L'inadaptation des contenus pour les enfants de maternelle est unanimement dénoncée par ces associations. Dès l'âge de quatre ans, en effet, seront enseignés : « la liberté d'être soi-même ; un vocabulaire spécifique des parties intimes ainsi que la découverte de la grossesse et de la naissance alliée à celle des "différents types de famille", sans compter l'identification d'une personne de confiance qui peut être un enfant en cas de besoin ». Outre cette dernière assertion qui fragilise les repères de l'enfant, ce programme est considéré comme « idéologique et inadapté » par les Juristes pour l'enfance et SOS Éducation, qui rappellent inlassablement les chocs traumatiques, les graves désordres psychologiques et les entraves au développement auxquels sont exposés ces plus jeunes « qui n'ont pas la maturité suffisante pour aborder la sexualité des adultes », travaux d'experts à l'appui (voir l'ouvrage de Maurice Berger et de Sophie Audugé, aux Éditions Artège, L'Éducation sexuelle à l'école).
L'enseignement de la théorie du genre toujours présente
Parce qu'elle est « une notion qui figure dans le Code pénal, qui réprime les discriminations selon le sexe, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle », l'enseignement du genre à l'école est maintenu par le ministre Borne, mais cette mention ne sera plus faite que sept fois (le mot « identité de genre » revenait dix-sept, fois dans les versions précédentes). Personne n'est dupe. Pascale Morinière s'inquiète de ce « primat donné aux émotions de l'enfant qui encourage à se déterminer en fonction de ce qu’on ressent et non de la raison », tandis que le Syndicat de la famille dénonce « l'absence compète de prévention vis-à-vis des bloqueurs de puberté, des hormones de transition et des recours de chirurgie qui consistent en l'ablation des parties génitales » pour « des adolescents fragiles qu'un tel programme peut inciter à changer de sexe ». Et note « l'insuffisance très nette du texte sur les sujets de pornographie ».
URGENT > Demain le projet de programme d'éducation affective et sexuelle sera présenté au CSE. Nous, le @SyndicatFamille, avec des parents, des professionnels de la petite enfance, des pédopsychiatres, de nombreuses associations, dénonçons ce programme idéologique et inadapté. pic.twitter.com/WfDBKxdMhc
— Le Syndicat de la Famille (@SyndicatFamille) January 28, 2025
Le retour des traditionalistes et réactionnaires, vraiment ?
Pour rassurer son aile droite, Élisabeth Borne tente un numéro d'équilibriste : « L'enseignement à la sexualité obligatoire ne doit pas se substituer au rôle des parents et des familles qui seront informés de la tenue et du contenu de ces séances », mais se fracasse sur le mur des syndicats, outrés de la voir « céder du terrain aux associations souvent traditionalistes et réactionnaires » qui craignent « des absences des enfants, des manifestations comme certaines associations sont capables de le faire, comme c'était le cas notamment, il y a dix ans, au moment des ABCD de l'égalité ». En revanche, la présidente du Planning familial s'estime quant à elle satisfaite « du programme qui lui va bien et salue à l'avance une victoire historique s'il sort ».
Elle aurait tort de faire grise mine. Son association Planning familial, qui promeut « l'homme enceint », au même titre que SOS Homophobie qui, entre deux cours aux élèves, vient de faire suspendre ce gynécologue de Pau accusé d'avoir refusé un trans en consultation, sont encore et toujours les bienvenues dans les salles de classe, associations agréées par l'Éducation nationale. Un ordre bien établi qu'Élisabeth Borne n'a manifestement aucune intention de bouleverser.
Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
Popular Posts

77 commentaires
Madame Borne pour nous montrer le bon exemple devrait nous faire une conférence sur sa sexualité pour qu’on puisse juger de ses compétences. Mais ce qu’on demande à l’école ce n’est pas d’apprendre la sexualité, mais les fondamentaux, j’espère qu’au programme ne sont pas prévus de exercice pratiques
CONSTERNATION ! c’est le moins qu’on puisse dire !
Ces politiques Borne en particulier ont l’art de vouloir traiter le superfétatoire afin d’éviter d’avoir à traiter l’indispensable
Très juste Tarelcire !
Ces syndicats de « l’Education Nationale » sont une véritable gangrène idéologique ! Ils ne tiennent compte ni de l’intérêt bien compris de l’enfant ni des parents qui sont là pour assurer leur éducation, et non une participation au délitement de la civilisation. Oui, nous en sommes là. Les enfants, c’est l’avenir de la société et de la civilisation ! C’est tout bonnement dramatique.
Que fait cette femme à l’Éducation nationale ?
Rien !
Encore une fois des lois progressistes alors que nous demandons a nos « Enseignants » d’apprendre a nos enfants le Français, les Mathématiques , les Sciences ,la Géographie .Histoire et les Institutions politiques tout cela dans le primaire viendra dans le secondaire les langues ,la philosophie ,l’Art d’écrire ou les
Mathématiques supérieures tels étaient nos études avant toutes ces réformes qui ont tué l’excellence de notre système d’éducation . Tout le reste est a la convenance de la sphère familiale ,si cette sphère n’existe pas ou si elle n’est pas dans le vivre ensemble avec des dogmes communautaires ou religieux ce n’est pas nos enfants qui doivent être sacrifiés.
Quand on voit à qui est confié l’éducation sexuelle de nos enfants, on comprend mieux pourquoi les français ne souhaitent plus se reproduire !
C ‘ est sûr que ces imbécilités sont prioritaires sur le français , les maths et l ‘histoire de France !!
Ah! La gauche et sa sensibilité pour des sujets secondaires. Elle s’englue dans des projets hautement improbables car elle n’a jamais su gérer les vrais problèmes : l’économie ? aucune importance; l’éducation ? pas essentielle. Elle tourne en rond et ce serait risible si elle n’avait fait autant de mal à notre pays. Et toujours, elle persiste et signe.
Est-ce un regret de ne pas avoir eu cette éducation qu’elle exprime ? Qu’elle ne compte pas sur moi pour les cours de rattrapage.
l’entreprise de « destruction des cerveaux, et de l’équilibre des enfants continue de plus belle , et les « Veaux » ne disent rien ; à frémir
Mamy vapote doit avoir quelques regrets sur sa jeunesse passée, ce qui pourrait expliquer une telle obstination.
Laisser « la nature » faire son travail d’enseignement sur le temps long. Chaque individu abordera le sujet à sa manière, en fonction de son évolution personnelle, de son milieu, de sa culture et de sa religion. Il aura à se confronter à « l’autre », qui ne sera pas de la même sensibilité que lui. L’émerveillement se fera avec la découverte de cet « autre » . Prétendre « enseigner » ça est une hérésie. Une de plus !
Une fois de plus, on constate avec effroi les conséquences de la consommation de drogue. Ce coup ci, le criminel n’a pas de nom ; il ne s’appelait pas Pierre Palmade … Alors, plutôt que d’imposer l’éducation sexuelle dès la maternelle dans nos écoles, ne serait-il pas grand temps que l’on s’attaque sérieusement à la prévention de la consommation de drogue ? Notre ministre ne connaît-elle donc pas le nombre de morts et autres victimes liées au trafic et à la consommation de drogue dans notre république bananière ?
Que Madame BORNE s’occupe de sa sexualité au lieu de celle des enfants des autres.
Qu’elle s’occupe de l’état désastreux des toilettes , tellement immondes que les enfants se retiennent provoquant des constipations rebelles et douloureuses .
Borne… elle a tout foiré alors on lui confie nos enfants. Pôv’pays !