Boualem Sansal arrêté : les violentes attaques antifrançaises de l’Algérie

Dans un communiqué au vitriol, les autorités algériennes se disent victimes d'un « Bottin pro-sioniste ».
macron tebboune

Nouveau rebondissement dans l’affaire Boualem Sansal. Via l’APS, son agence de presse officielle, l’Algérie a confirmé, vendredi 22 novembre, avoir arrêté l’écrivain dont les proches étaient sans nouvelles depuis plusieurs jours. « L'arrestation de Boualem Sansal, pseudo-intellectuel, vénéré par l'extrême droite française, a réveillé les professionnels de l'indignation », ricane Alger, accusant l’écrivain d’être « un négationniste, qui remet en cause l'existence, l'indépendance, l'histoire, la souveraineté et les frontières de l'Algérie ». Poursuivi pour atteinte « à la sûreté de l’État, à l’intégrité du territoire, à la stabilité ou au fonctionnement normal des institutions », Boualem Sansal sera présenté devant un juge, ce dimanche 24 novembre. Il risque la réclusion criminelle à perpétuité.

https://twitter.com/APS_Algerie/status/1859994220427358342

Mais l’auteur franco-algérien, accusé ici aussi bien de plagiat que de révisionnisme, n’est pas le seul à en prendre pour son grade. Véritable libelle, le communiqué de presse étrille surtout la France. « L'agitation comique d'une partie de la classe politique et intellectuelle française sur le cas de Boualem Sansal est une preuve supplémentaire de l'existence d'un courant haineux contre l'Algérie », débute l’APS, dans une envolée conspirationniste. Et l’agence gouvernementale de dénoncer un « lobby » qui ne raterait pas une occasion de remettre en cause la souveraineté de l’ancienne colonie. Un « Bottin anti-algérien et accessoirement pro-sioniste de Paris » qui réunirait en son sein Éric Zemmour, Mohamed Sifaoui, Marine Le Pen, Valérie Pécresse ou encore Nicolas Dupont-Aignan.

La France est-elle réellement « Macronito-Sioniste », comme l’affirme Alger ? Faut-il rappeler qu'Emmanuel Macron a snobé, l'an passé, la manifestation contre l’antisémitisme ? Sans doute de peur de déplaire aux cités. Ou encore que le même Emmanuel Macron, en Conseil des ministres, a jugé bon de déclarer que le Premier ministre israélien ne devait « pas oublier que son pays a été créé par une décision de l'ONU ». Pas très sioniste, ça...

La France est-elle vraiment gangrenée par un « lobby anti-algérien » ? Si c’était le cas, nous aurions enfin dénoncé les accords d’Évian et mis fin aux incroyables privilèges accordés aux Algériens sur notre sol. Mais c’est le contraire, que nous faisons. En 2022, le gouvernement Borne s’est engagé à « généraliser et faciliter le mouvement des personnes » entre l’Algérie et la France. Comme si les flux migratoires étaient encore insuffisants.

Une politique pro-algérienne qui se retourne contre la France

Cette politique obséquieuse se traduit aussi par certains gestes pleins de symbole. Mardi dernier, par exemple, Emmanuel Macron a dépêché l’ambassadeur de France en Algérie pour déposer, au carré des Martyrs du cimetière d’El Alia, une gerbe de fleurs sur la tombe de Larbi Ben M’hidi, comme s'il n'en avait pas assez fait avec ce honteux communiqué du 1er novembre. Notons que ce dernier est moins un « martyr » qu’un terroriste du FLN, responsable de la mort de plusieurs Français…

https://twitter.com/ambafrancealger/status/1858908167599509748

Depuis le début de sa présidence, Emmanuel Macron a fait de la repentance le marqueur de sa politique algérienne. Après avoir qualifié la colonisation de « crime contre l’humanité », il a commandé à l’historien de gauche Benjamin Stora un rapport sur la guerre d’Algérie, dénoncé les « crimes inexcusables » qui auraient été commis par la police française de l’autre côté de la Méditerranée et déploré « l’assassinat » de plusieurs figures du FLN. En pure perte.
Notre Président ne semble pas comprendre que la faiblesse et la génuflexion ne font qu’attiser la haine. Légitimées dans leurs incessantes accusations francophobes, les autorités algériennes n’hésitent plus, désormais, à qualifier l’ancien colonisateur d’« ennemi éternel ». Elles nous méprisent ouvertement. « La France qui légifère à tour de bras sur les lois mémorielles, […] ne devrait-elle pas, plutôt, condamner Sansal pour sa tentative de nier l'existence même de la nation algérienne. Ça serait un bon sujet d'étude et de négociation pour Benjamin Stora ! », ironisait, vendredi, l’agence de presse algérienne.
De quoi convaincre notre Président de l’urgence à enfin se relever et se faire respecter ?

Picture of Jean Kast
Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

105 commentaires

  1. Il faut rompre toutes relations diplomatiques avec ce pays jusqu’à la libération de Boualem Sansal. Il faut leur montrer que se moquer de la France c’est fini.

  2. Les Occidentaux ont dominé le monde scientifiquement, techniquement politiquement et économiquement pendant tout le 19è siècle et la première partie du 20è.
    Dans la seconde moitié du 20è siècle ils ont dû décoloniser politiquement. Les équilibres scientifiques, techniques et économiques se sont restaurés dans le monde. C’est la Mondialisation.
    Au 21è siècle il reste aux Occidentaux à apprendre à décoloniser idéologiquement : ils se croient encore supérieurs, et habilités à donner des leçons de légitimité « démocratique » à tout le monde. C’est le Mondialisme.
    Le respect des autres chez eux serait une aussi une occasion d’apprendre le respect de soi chez soi et de cesser une politique d’immigration insensée qui n’est pas pratiquée par les sociétés qui se respectent elles mêmes.

  3. Il serait temps de faire preuve de fermete. Pour commencer finis les soins et hospitalisations gratuits, restrictions sur les achats d’immeubles sans contrôle origine des fonds. Terminés les visas automatiques. Terminées les courbettes et les gerbes sur la tombe de poseurs de bombe.

  4. Mais quand donc, nos politiques vont ils couper tous liens avec l’Algérie ? Commençons déjà par dénoncer l’accord de 1968 et diminuons et augmentons le prix des visas.

    • Plus un seul visa pour tous les ressortissant et expulsion de tous les détenteurs de visa actuellement sur le territoire.

    • Et mettons tous les OQTF algériens dans un centre de rétention à construire dans nos îles froides du grand Nord !!

      • Les habitants de Saint Pierre et Miquelon ne seraient pas d’accord. Au Kerguelen, il n’y a que des manchots et des phoques, pas davantage d’aéroport.

  5. On se dit que les démocraties faibles et lâches à l’extérieur comme la nôtre ne sont pas de taille à lutter contre des régimes très durs. Surtout quand on a un président qui fait de la repentance et de la génuflexion à tout moment.

  6. Ils ont horreur de la faiblesse et ne respectent que la force et la puissance. Macron est en-dessous de tout en voulant faire de l’empathie et de la repentance. Je parie que le gouvernement algérien va négocier l’extradition de Sansal contre une somme d’argent et que la France paiera la rançon.

  7. Boulevard Voltaire, j’ai été censuré hier pour avoir qualifié à juste titre, le gouvernement algérien de voyous, je réitère ce qualificatif, qui n’est pas insultant mais qui est un constat. Ce gouvernement militaire est issu du FLN de triste mémoire, j’y étais comme soldat et j’ai eu la chance de men tirer sans trop de dommages ce qui n’a pas été le cas de milliers de personnes, pieds noirs, militaires français et harkis, je ne vous trouve aucune légitimité, pour censurer mes propos, pour faire voir que vous êtes du coté du « bien »!

    • J’approuve. Même parée des auréoles du bien, la censure est toujours détestable et entraîne dans la même ignominie tous ceux qui la pratiquent.

  8. Cet article court est bien tourné. En effet, les politiques et diplomaties obséquieuses ne sont guère appréciées, sauf peut-être par d’autres obséquieux…

  9. N’oublions pas que Boualem Sansal est aussi citoyen français et je m’étonne du peu d’empressement de la France à obtenir sa libération. Mais il faut faire attention à ne pas froisser nos amis algériens, qu’ils soient en Algérie ou en France.

  10. Ce n’est pas le pays qui nous considère comme un « ennemi éternel », mais sa caste mafieuse dirigeante : le FLN, dont les diatribes « anti-sionistes » constituent un vieil air connu, prêtant, si elles n’étaient pas lourdes de conséquences, à sourire : lorsque l’on voulait condamner un ressortissant français dont les idées déplaisaient au pouvoir en place, dans un pays voisin, la Tunisie, on l’accusait déjà, au temps de ma lointaine jeunesse de « sionisme et pédérastie » (pour faire bon poids, en quelque sorte)…

  11. Le gouvernement français s’agenouille, se prosterne, se couche tout en battant sa coulpe. Pas étonnant que l’ Algérie le prenne pour une serpillière. Ce pays à la culture différente exècre les faibles.

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

Il faut faire des confettis avec le cordon sanitaire
Gabrielle Cluzel sur CNews

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois