La France doit exiger des excuses de Louis Boyard

Dans le monde de Louis Boyard, la police est une bande de tueurs à gages…
boyard

Une fois n’est pas coutume. Difficile de ne pas donner raison à Gérald Darmanin lorsqu’il évoque l’envolée tout sauf lyrique du jeune député NUPES Louis Boyard dans les rangs de l’Assemblée nationale. À l'Assemblée nationale, le ministre a épinglé, ce mardi 7 février, la diatribe du jeune député LFI, ce moment « sans doute pour vos réseaux sociaux », ces quinze secondes de célébrité, ce « petit moment de reconnaissance ».

Louis Boyard en a besoin. Lorsqu’on vit dans un autre univers, il faut de temps à autre s’assurer qu’on existe réellement. Pour Boyard, l’exercice est assez simple. Il reprend sans le moindre recul la mythologie révolutionnaire en carton-pâte du petit communiste contemporain. Toutes les idées simples, veules, répétées par l’extrême gauche remontent alors à la surface sans avoir été digérées. Cela donne, ce 7 février à l’Assemblée, ce qu’il doit prendre pour un brillant effet de manche anti-flics. « Je n’ai pas de leçons à recevoir d’un ministre qui instrumentalise la police à des fins politiques, qui dit que la police n’a jamais tué. » Il évoque « les contrôles abusifs à la couleur de peau ». Il est lancé. « Vous volez deux ans de vie aux étudiants et à leurs parents avec votre réforme des retraites, vous affamez dans les universités, vous écrasez les lycéens sous la pression de Parcoursup, vous les condamnez par votre inaction climatique, vous les noyez dans le chômage et les bas salaires, vous pensiez qu’ils allaient se laisser faire ? Non ! Vous les réprimez, nous les soutenons ! » Et Boyard, survolté, la voix égosillées, d’en appeler à ses protégés, aux jeunes damnés de la Terre : « Étudiants, bloquez toutes les universités du pays ! Lycéens… » Il ne finira pas, son micro a été coupé.

Chaque époque depuis le XIXe siècle a la gauche qu’elle mérite. La France a eu Jaurès, Clemenceau, Mitterrand. À la tête du PC, Marchais était matois, Lajoinie fit ce qu’il put, Fabien Roussel n’est pas si malhabile. Aujourd’hui, la NUPES, qui ne cesse de surprendre dans le pire, offre une tribune dans les rangs de l’Assemblée à ce mini-Lénine de cour de récréation, prêt à soulever les lycées, les collèges demain et peut-être les écoles primaires sans autre mobile que de se donner le frisson du chauffeur de salles.

Car tout est imaginaire, chez Louis Boyard. Dans le monde de Louis Boyard, la police est une bande de tueurs à gages à la main du pouvoir, ivres de contrôles au faciès, tous racistes de la pire eau. Le pouvoir vole la vie des étudiants, rien que cela. Cela ne lui suffit pas, il les affame, comme Lénine au temps des koulaks. Parcoursup écrase les lycéens et le ministre condamne son peuple par « l’inaction climatique », cette tarte à la crème qu’on garnira de tous les ingrédients vrais ou faux de l’imaginaire écologiste. Ce n’est pas tout, le pouvoir, décidément divin, a le tort de ne pas offrir à chaque lycéen un salaire de PDG et à chaque non-diplômé un emploi en or. Sur ce constat délirant, l'énergumène se donne tous les droits, en appelle au blocage des universités et des lycées. Le bébé pyromane, plus gonflé qu’un ballon-sonde chinois au-dessus du territoire américain, a définitivement quitté le monde tangible. Ces dernières heures, il a mis ses idées à exécution, appelant à bloquer la fac de Rennes.

Pour une fois, Darmanin n’a pas vu des Anglais déchaînés mais un député français pitoyable et déconnecté. « Oui, Monsieur le député, vous êtes la caricature de ce que j’essaie de dénoncer dans Le Parisien, c’est-à-dire la bordélisation du pays, répond le ministre de l’Intérieur. Oui, Monsieur le député, vos propos prêteraient à rire s’ils n’étaient pas si grave de la part d’un représentant de la nation. »

Et Darmanin de défendre l’honneur des policiers vomis par cet élu du peuple. « Ceux qui gardent notre sécurité, qui meurent sous le couteau du terrorisme, les policiers, ces petites gens, ces ouvriers de la sécurité, vous les réinsultez ici en disant qu’ils tuent. C’est une honte. Ce mépris social qui est le vôtre… », commence le ministre. On n’en entendra pas plus, le micro a lui aussi été coupé.

Louis Boyard vit ailleurs. Dans son monde, tout est injuste, sauf lui. Tout est cruel, sauf lui. Tout est méchant, sauf lui. Tout est orgueil, sauf lui. Cet ego surdimensionné doit désormais prononcer des excuses. Des excuses aux policiers qui risquent leur peau pour la sécurité des Français face aux concentrés de haine de la trempe de Louis Boyard. Des excuses au ministre qui représente la France et, en l’occurrence, les forces de l’ordre. Des excuses à nos policiers qui font leur devoir. Des excuses à l’Assemblée nationale tout entière qu’il salit de ses numéros indignes de fort en gueule et d’athlète de foire. Des excuses aux Français qui lui versent un salaire et ont le droit de dire à ce révolutionnaire en barboteuse d’aller faire le fier ailleurs que dans cette enceinte historique. Des excuses à la France qui souffre d’assez de maux pour qu’un élu les aggrave pour se donner des frissons.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 13/02/2023 à 14:18.
Picture of Marc Baudriller
Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

85 commentaires

  1. En voilà un qui me fait penser, avec les outrances plus fortes de notre temps et le wokisme qui prévaut à un certain Cohn-Bendit des manif de 68. Grossier, incendiaire, éructant sa mauvaise bile et son inconscience phénoménale. Un sacré spécimène des temps modernes… Fils d’un cadre des services ferroviaires et d’une employée de Samsung, il n’a pas dû manquer de beaucoup dans son jeune âge et il n’a que 22 ans ! Il semble n’être jamais allé en université mais veut y mettre le feu. Quel palmares ! Décidément NUPES recrute n’importe quoi, pourvu que ça mousse…

  2. il dealait pour payer ses études plutôt que bosser, il n’aime pas la police, mais appel au secours quand on le bouscule un peu, on affame les étudiants avec des repas à 1€, on empêche les étudiants d’étudier parce que les cours sont trop durs, bah c’est ses copains qui bloquent les universités et qui sanctionnent ceux qui ne sont pas d’accord avec eux. monsieur Boyard vous n’êtes qu’un pitre vous êtes irrespectueux, espérons que vos électeurs ne s’y laisseront pas reprendre à 2 fois, et que vous pourrez retourner faire votre vente de drogue.

  3. Petit député d’opérette , juste représentant de la décadence de cette France gaucho et de l’enfant roi mal élevé qui pense qu’il n’y a pas meilleur et intelligent que lui !!!

  4. Il est toujours épatant de voir que de parfaits imbéciles arrivent à des postes importants
    Mais les « grandes gueules «  ne durent jamais longtemps

  5. Récapitulons : Un élu peut être sanctionné de la peine la plus lourde pour s’être livré à des «manifestations troublant l’ordre ou qui provoquent une scène tumultueuse», la présidente de l’Assemblée demandant aussitôt à cet élu de quitter l’enceinte du Palais Bourbon. Par contre, le petit dernier de l’AN accusé par le Ministre de l’Intérieur de « bordélise »r l’Assemblée ne risque rien.
    Le déontologue de l’Assemblée nationale peut épingler un élu pour un «manquement déontologique» après avoir fait la promotion de son vin sur les réseaux sociaux mais le petit dernier de l’AN qui prétend avoir dealé pour payer ses études n’est pas inquiété.
    Le petit dernier peut enfin, en toute impunité, appeler à la haine des policiers sans aucune plainte et sans qu’on ne demande la levée de son immunité. Il pourra donc dévisser son stylo pour en faire une sarbacane.
    Complicité entre le pouvoir et la NUPES ?

    • « Complicité entre le pouvoir et la NUPES ? » C’est l’évidence même. Ils ont un objectif commun : détruire la société. Et aussi une tare commune : ne savent pas par quoi la remplacer.

  6. Cet homme symbolise à lui seul toute la décadence française, il est d’une médiocrité confondante. C’est véritablement une honte pour la France.

  7. Le jour où il aura besoin des forces de l’ordre qu’il vomi tant, il sera bien content qu’elles viennent à son secours. Quoique…

  8. À l’Assemblée Nationale il y a un perchoir, présentement occupé par une « voix-de-son-maître » LREM-Renaissance…
    Ne faudrait-il pas en ériger un second réservé à Louis, l’ « Aboyard Nupes » de service ?
    OUI, il faudrait qu’il soit condamné pour ses propos scandaleux, expulsé de l’hémicycle pour un mois, avec 50% de ses revenus envoyés aux bonnes œuvres, fussent-elles de gauche…
    Mais, « en même temps », comme dirait l’autre, s’il était puni à chaque fois qu’il dérape, il ne serait pas beaucoup présent à l’Assemblée Nationale !

  9. Ce que l’on pourrait nommé un résidu de député, quand on pense que certains on voté pour ce mal éduqué.

  10. Louis Boyard, un des meilleurs élèves de l’école Melenchoniste, applique sa leçon à la lettre en se donnant pour mission de semer le chaos, espérant ainsi récupérer les rênes de la nation.
    Attention cependant car lorsque la violence déferle, il est très difficile de la stopper, et l’intolérance dont ils font preuve à l’assemblée, notamment envers le RN, se retournera contre le peuple .
    La solution démocratique a rendu les LFI perdants , d’où leur soif de revanche et leurs propos outranciers !

  11. Il a été élu !! Et par qui ?? Donc quand va t on prendre conscience de la perversité du système d’élection ?? Les gens par dégout ou laxisme ne vont plus voter et laissent donc la porte du pouvoir ouverte à ce genre de « GuGus » dangereux!!

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

Il faut faire des confettis avec le cordon sanitaire
Gabrielle Cluzel sur CNews

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois