Hypocrisie : le député LFI Thomas Portes demande… une protection policière !

L’information est révélée par nos confrères de Valeurs actuelles : Thomas Portes, député insoumis de Seine-Saint-Denis, a obtenu au début de cette semaine, à sa demande, une protection policière. Le 2 mai dernier, il avait annoncé avoir demandé cette protection par l’intermédiaire de son avocat, Me Lucie Simon. L’élu d’extrême gauche se disait victime « de nouvelles menaces particulièrement explicites, promettant sa décapitation dans les prochaines semaines en bas de son domicile privé ». La cause en serait, selon lui, ses prises de position dans le conflit qui oppose l’armée israélienne au Hamas. Dès le 3 mai, le ministère de l’Intérieur, tout en ouvrant une enquête pour déterminer la légitimité d’une telle demande, avait demandé à la police de patrouiller régulièrement devant son domicile, dans le XIX^e arrondissement de Paris. On apprend donc, pour finir, que le Service de la protection (SDLP) de la police nationale va détacher des fonctionnaires pour accompagner en permanence le parlementaire mélenchoniste dans ses déplacements.

L’Unité de coordination de la lutte antiterroriste (UCLAT), qui a mené l’enquête, dit n’avoir pas pu caractériser ces prétendues menaces mais s’en être remise au principe de précaution. Le ministère de l’Intérieur a refusé de commenter l’information.

Tartarin moderne

Par une forme d’ironie assez lamentable, la veille de ce signalement, c’est-à-dire le 1^er mai, Thomas Portes avait déclaré, sur Sud Radio : « Dans la police française, il y a un racisme structurel organisé. » Un peu plus tôt, en mars, il avait été plus explicite encore : « Le problème de la police, ce sont les violences policières, les contrôles au faciès, les morts après les refus d’obtempérer. » Bref, les « Insoumis » autoproclamés ont toutes les audaces et toutes les outrances quand il s’agit de critiquer les forces de l’ordre, afin de complaire aux banlieues perdues, mais ils courent se réfugier dans les bras de la même police à la moindre contrariété. Thomas Portes, qui avait joué au foot avec un ballon à l’effigie de l’éphémère ministre Olivier Dussopt, qui parle si fort et n’hésite pas à recourir à l’insulte (rappel à l’ordre pour le député LFI Thomas Portes après des insultes et menaces contre un élu RN), est un matamore. Un Tartarin, comme on disait jadis. Tant qu’il ne risque rien pour les horreurs qu’il éructe, il joue les courageux. Mais la cohérence et la gratitude n’ont jamais été le fort des gauchistes, comme le rappelle fort à propos le député RN Matthieu Valet, sur X (« Pour Thomas Portes, tous les policiers tuent, sont violents et racistes, mais dès qu’il reçoit une menace, ce que je condamne évidemment, il court se réfugier… derrière ces mêmes policiers qu’il insulte à longueur de journée. Chez LFI, la cohérence n’est pas une option. L’ingratitude non plus »).

Le précédent Louis Boyard

Il y a eu un précédent : Louis Boyard, autre député insoumis, ancien dealer (et pourfendeur de la police lui aussi), qui avait demandé la protection de son domicile en 2023 (« Politique. Le député insoumis Louis Boyard menacé, son domicile sous protection policière ») dans les mêmes circonstances. Quitte à être indignes, ces gens pourraient se comporter comme l’écolo Aurélien Taché, qui avait insulté, complètement ivre, des policiers venus lui porter secours après une agression dans un bar (« Le député écologiste Aurélien Taché condamné à 5.000 euros d’amende pour avoir insulté des policiers » - Le Parisien »). Même pas. Aucune indécence ne les arrête.

On peut imaginer ce que doivent penser les policiers du SDLP qui accompagneront désormais M. Portes dans tous ses déplacements : jour et nuit, ils se relaieront avec abnégation pour protéger la vie d’un parlementaire qui approuve les slogans du type « ACAB » (« All Cops Are Bastards »), trouve que la police est raciste, violente et meurtrière, mais s’en remet aux gardes du corps payés par les impôts des Français pour lui permettre de cracher sa haine. Il est certain que tous les parlementaires – tous les personnages publics en général - qui sont menacés doivent être protégés. Cependant, on conviendra du fait que certains placements sous protection ont quelque chose d’amer, pour la police française comme pour le contribuable. Pendant ce temps, les amis de M. Portes pourront continuer de frapper et de menacer de mort tous ceux qui ne pensent pas comme eux. C’est ce que l’on appelle, je présume, une démocratie d’opinion.

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