Historique : trois éoliennes démantelées en Bretagne. En attendant les autres ?

Il faut, décidément, avoir le caractère entêté d’un Breton pour ne jamais renoncer.
éoliennes

Il faut, décidément, avoir le caractère entêté d’un Breton pour ne jamais renoncer. Ainsi, après plus de quinze années de procédures, trois éoliennes sont enfin en cours de démantèlement. Nous sommes à Guern, petit village situé près de Pontivy, dans le Morbihan, et Jean-Jacques Péchard, président de l’ACPEG (Association contre le projet éolien de Gern), peut légitimement crier victoire.

Interrogé par France 3 Bretagne, il se rappelle : « Je suis né ici, et quand j’ai vu s’implanter ce genre de machines, je me suis dit que je n’étais plus chez moi. C’était une aberration dans le paysage ! »

Un imbroglio juridique…

Tout commence en 2005, quand le permis de construire des trois éoliennes en question est aussitôt attaqué par l’ACPEG, avant d’être annulé quatre ans plus tard. Ce qui n’empêche pas l’exploitant d’édifier ses éoliennes à moins de cinq cents mètres des habitations locales, dont celle d’un Jean-Jacques Péchard manifestement peu décidé à se laisser faire.

Ce, d’autant plus que le site est classé Natura 2000, zone préservée, donc, par ces mêmes écologistes voulant en même temps défigurer la nature tout en faisant mine de la sanctuariser. La preuve, rappelle Jean-Jacques Péchard : « On a découvert qu’il y a d’autres problèmes liés aux éoliennes, dont l’élevage. Certaines bêtes ne boivent plus, ne mangent plus. Elles seraient perturbées par les champs électromagnétiques, souterrains ou aériens. »

La victoire du pot de terre contre celui de fer !

Sans compter le manque à gagner pour les habitants de Guern, un terrain proche d’une éolienne perdant automatiquement près de 30 % de sa valeur. In fine, notre Breton au caractère aussi armé que le béton d’un socle… d’éolienne n’a pas tort d’en ces termes se féliciter : « Juridiquement, c’est le premier projet que des habitants arrivent à annuler. Au départ, c’était le pot de terre contre le pot de fer, alors quand le pot de terre gagne, ça fait vraiment plaisir ! »

Un avis que partage, évidemment, Fabien Bouglé, auteur de plusieurs livres à succès sur le sujet (Éoliennes, la face noire de la transition écologique, Le Rocher), quand, interrogé par nos soins, se félicite : « Il s’agit là d’une décision inédite. Il y a, certes, les éoliennes qu’on démantèle parce qu’arrivant en fin de cycle. Mais là, c’est la première fois qu’on fait de même de leur vivant, si j’ose dire ! » Et le même de poursuivre : « Moi qui suis Breton, je reconnais bien là l’opiniâtreté de mes compatriotes. Et que, pour une fois, on puisse fêter la victoire du pot de terre contre celui de fer ne peut que me réjouir. »

Il est vrai que, hormis les considérations environnementales et esthétiques, même si notre interlocuteur se félicite évidemment de la « réparation du visage paysager de la France », il n’en demeure pas moins que la question énergétique devrait être au centre des préoccupations de nos gouvernants, surtout en cette période d’élections européennes.

Quand les considérations géopolitiques s’invitent dans le débat…

Et Fabien Bouglé n’a pas tort de rappeler que cette question cruciale fut au cœur même de la construction européenne, dès 1957 : « Il s’agissait alors, avec le traité de Rome, d’unir le Vieux Continent sur les dossiers du charbon et de l’acier, traité qui fut certes signé, mais ensuite jamais mis en œuvre. Le plus important était ailleurs. Avec l’opération conjointe entre la France, l’Angleterre et Israël, en 1956, visant à libérer le canal de Suez, nationalisé par le président égyptien Gamal Abdel Nasser, l’Europe et, surtout, la France se sont rendu compte que pour assurer leur souveraineté énergétique, il fallait alors tout miser sur le nucléaire.> »

Cette décision était d’autant plus urgente qu’une offensive diplomatique conjointe, menée par les USA et l’URSS, permit à l’époque de maintenir un statu quo international. Résultat, toujours à en croire Fabien Bouglé : « Les Anglais ont rejoint leur traditionnel allié américain, tandis que l’Allemagne commençait ensuite à miser sur le gaz russe et celui de schiste, américain, tout en assurant la promotion d’une électricité éolienne à faible rendement. » Mais permettant de calmer, à peu de frais, un parti écologiste de plus en plus envahissant…

À croire que seul le nucléaire français puisse être la solution pour l’Europe… Le mot de la fin à Fabien Bouglé : « Il faut bien dire que la question énergétique s’est invitée dans cette campagne européenne. Pour s’en rendre compte, il suffit de se reporter à ses factures de gaz ou d’électricité. Et il faut bien, aussi, avouer que les trois seuls candidats à avoir pris cette question cruciale en compte sont Jordan Bardella, François-Xavier Bellamy et Marion Maréchal. »

Comme quoi, les éoliennes ne brassent pas que de l’air, mais aussi des dossiers vitaux pour ce qui demeure malgré tout notre maison commune : l’Europe.

 

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Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

32 commentaires

  1. Continuons à nous battre contre les éoliennes, l’énergie solaire et l’arrêt des voitures neuves thermiques en 2035. Ainsi, nous conserverons notre retard technologique et industriel par rapport aux autres pays qui les développent. On n’aimait pas les panneaux solaires ? On a raté le virage et n’en produisons pas. On les importe donc. Je ne suis pas super fan des éoliennes, mais etre toujours contre tout nous mène au désastre industriel. Y pensez-vous ?

  2. Le combat est, hélas, loin d’être gagné : Il y a quelques jours, j’ai vu un reportage ventant le remplacement par EDF d’éoliennes arrivées en fin de vie, mais aussitôt remplacées par des « machines plus récentes et de plus grande taille » ; ils se ventaient même du fait que « chaque partie des anciennes éoliennes allaient être recyclées », mais bien sûr sans dire un mot de l’énorme masse de béton dans le sous-sol qui restera dans le sol éternellement. Donc le lobby de ces éoliennes est toujours extrêmement puissant et il va surement falloir s’armer, non seulement d’un grand courage pour leur faire barrage, mais sans doute d’autres moyens plus radicaux…..

  3. Pour 3 démantelées, combien sont encore debout ?
    Question : démantelement, mais qu’en est-il pour les tonnes de béton coulés ?
    L’éolien, la plus grande arnaque [soi-disant] écologique des XXème et XXIème siècles !

  4. L’inutilité des éoliennes n’est plus à démontrer, mais ce qui alourdit encore la facture de cette grossière erreur c’est le cout pharamineux de leur destruction… On n’est pas près de voir le coût de l’énergie diminuer en France !

  5. Près de chez moi une trentaine de ces horreurs sont venues saccager le paysage au voisinage de Saint Maximin dans le Var. Pourtant la magnifique chaine de Sainte Victoire est à côté.

  6. Combien d’économie d’énergie fossile ont permis ces éoliennes ? Comment et où va t’on « recycler » ces éoliennes ? Les déménager à l’assemblée nationale ou au Touquet, ces sites où il y a beaucoup de vent ?

    • J’espère que ce n’est que le début de la révolte à deux sous, de la révolte des pouilleux, des sans dents et de tous les asservis à ces dictateurs qui nous empêchent de VIVRE.

  7. Bravo amis bretons ..comme vous ma devise :ne pas céder .la bretonne de souche que je suis vous félicite..

  8. Les écolos sont aujourd’hui fans de l’énergie éolienne et des panneaux solaires Chinois, polluants dès leur fabrication. Mais par le passé, dans les années 70 et 80, ils s’opposaient très souvent violemment aux lignes à haute tension. Cette contradiction en dit long sur leurs véritables objectifs. Cela me pousse à ne jamais voter pour un tel parti politique une des têtes de l’hydre gauchiste et de LFI qui semble ne pas vraiment se soucier de la cause environnementale et encore moins de la sûreté de l’approvisionnement énergétique de la France.

  9. Un grand merci à Monsieur GAUTHIER pour la promotion « Gratuite » du livre de notre « Expert » Fabien BOUGLE qui d’expert n’en a que le nom, puisqu’il n’était que le Vice-Président de la Fédération Environnement Durable, fédération qui nous gave des poncifs les plus éculés sur les éoliennes depuis presque 15 ans… et qui, bien que conseiller municipal de Versailles, alertait ses compatriotes sur l’implantation d’éoliennes au bout du Grand Canal du Château…!!! Quand on connait l’heureux propriétaire de la gentilhommière qui se trouve non loin de là… on peut juger de l’énormité de cette information, à l’aune de toutes celles qui nous sont quotidiennement proposées…!

  10. Ces khmers verts nous mènent droit dans le mur ! Il n’y a rien d’écologique ! Et sur le plan visuel c’est une catastrophe !

  11. Les mâts et les palles vont surement finir dans le désert mais que fait on du béton qui soutient ces éoliennes , personne n’en parle ……

    • Ces moulins à vent, sont le « fruit » des délires écolos et de dirigeants de la France incompétents qui ont besoin de voix écolos, comme Jospin premier ministre de Chirac, dont on à vu la CATASTROPHE pour super phénix. Pour les moulins à vent, c’est un scandale économique et écologique. Pensons y dimanche prochain, tous aux urnes, pas à la pêche, il faut arrêter le massacre de la France!

  12. Parlons du socle en béton des éoliennes plus de 100 m3 de béton…
    Enterré et impossible a faire sortir

    • Dans le contrat, lorsque vous acceptez la construction de ce machin sur vote terrain, qu’il soit privé ou public vous vous engagez à la fin de vie de l’ouvrage, à le démanteler à vos frais, qui selon les estimations des spécialistes, dépassera largement les possibilités financières des particuliers comme des communes rurales, qui se sont laissée berner , par l’appât du profit immédiat.

      • C’est comme pour les vaccins covid. On vous vend le produit, après quoi on n’est plus responsable de rien. C’est devenu une habitude commerciale courante.

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