« Harki ! » : un policier d’origine maghrébine conspué par des musulmans

Dans une vidéo relayée par Damien Rieu, des individus laissent parler leur haine de la France et de ses agents.
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« Harki ». Dans une vidéo publiée mercredi 30 avril par le lanceur d’alerte Damien Rieu, on voit un policier d’origine, semble-t-il, maghrébine être pris à partie par plusieurs individus. Il est invectivé, notamment, par l’homme qui filme la scène : « Zarma, t’as pas honte ? T’as pas honte de travailler pour la police ?, lui lance le voyou, sans gêne aucune, dans un français très approximatif, parsemé de mots d’arabe. Tu m’as très bien compris ! Moi, personnellement, j’aurais honte. Mes parents me laisseront jamais ! »

En face, l’agent parvient à garder son flegme et répond aux provocations avec un calme héroïque. La petite frappe insiste alors, renvoyant le policier à sa religion supposée : « J’sais pas, wesh […] Tu fais la prière ? Tu fais la prière ? Pas du tout ? Ah ouais, d’accord ! », conclut-il, plein de mépris.

Dans les dernières secondes de la vidéo, on entend le policier être harangué par d’autres individus désœuvrés, attablés non loin de là.

Le bar PMU que l’on distingue à la fin de la vidéo se situe à Joué-lès-Tours, petite commune de la banlieue sud-ouest de Tours, en région Centre-Val de Loire. En 2011, sa gérante, Corinne, confiait son désarroi dans la presse locale et se désolait de l'évolution des environs. Elle citait, notamment, la construction d'une ligne de tram, à l'origine d'une « zizanie » nouvelle aux alentours de son établissement. « Quand j'ai repris le bar, début 2008, c'était autre chose, le quartier, se souvenait-elle alors. Il y a d'abord eu la supérette qui a brûlé, ça fait dix-huit mois qu'on nous dit que ça va rouvrir. » On ignore si la supérette a pu rouvrir, mais la clientèle du « Penalty » a assurément bien changé, depuis l’époque de Corinne…

Une haine anti-police aux relents racistes

En terrasse du bar PMU de Joué-lès-Tours siègent désormais des hommes venus d’ailleurs qui entendent imposer leurs mœurs aux autres. Ils estiment que les Arabes, les musulmans, n’ont pas leur place au sein de la police et le font savoir. Dans leur esprit, la police, c’est la France, l’ancienne puissance colonisatrice, une terre chrétienne, un pays de « kouffars ». Les immigrés qui rejoignent ses rangs doivent donc être traités comme des « harkis », des traîtres à leur race.

En juin 2020, une autre vidéo semblable avait fait le tour des réseaux. On y voyait un policier noir être traité de « vendu » par une femme, noire elle aussi, en marge d’une manifestation du comité Adama Traoré. Cette youtubeuse avait ensuite été identifiée, puis condamnée en justice à quatre mois de sursis et 1.500 euros de dommages et intérêts (BV ignore si elle a fait appel).

Plus récemment, la syndicaliste policière Linda Kebbab a fait condamner l’insoumis Taha Bouhafs pour injure publique à raison de l’origine. Ce dernier l’avait taxée d’« Arabe de service ». « Exercer un métier consistant à confondre les voleurs, les escrocs, ferait de moi une traître, une vendue, une kapo », expliquait la syndicaliste, en juin 2021, dans les colonnes de Marianne. « Nous, policiers issus de la diversité, condamnons les injures dégradantes sur nos complexions selon lesquelles nous serions des "vendus", des "nègres de maison", des "Arabes de service". Des mots trop souvent entendus dans la bouche de ceux qui emploient également l’affreuse insulte "sale Blanc" », ajoutait-elle, dans une autre tribune. Une preuve de plus, s’il en fallait, que le racisme est loin d’être l’apanage du Blanc.

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Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

62 commentaires

  1. Ceci nous rappelle que même en 1962 les effectifs de Harkis étaient supérieurs à ceux du FLN.

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