Géolocalisation : face à la montée de l’insécurité, on se rassure comme on peut

Les applications de géolocalisation comptent des dizaines de milliers de téléchargements.
Capture écran 
GPSWOX
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Ce mardi 11 février, dans l’émission 100 % politique de CNews, Gauthier Le Bret revenait sur le meurtre de Louise. Dans une séquence intitulée Après le meurtre de Louise, les parents sur le qui-vive, il a donné la parole à Naïma M'Faddel. Les larmes aux yeux, l'essayiste a déclaré : « Aujourd’hui, dans notre pays, on est en insécurité, on a peur pour nos enfants. La petite Louise, ça aurait pu être mon enfant, il y a quelques années, quand je la laissais rentrer de l’école. » Elle ajoute : « Là, j’ai une gamine de 25 ans que je géolocalise et elle le sait. Je lui dis tu prends un Uber et quand tu rentres, je veux que tu me le dises. Quand je dors, je me réveille pour regarder si ma gamine est bien rentrée. Voilà la situation dans laquelle on est aujourd’hui. »

Naïma M'Faddel est loin d’être un cas isolé. Comme elle, de nombreuses mères de famille suivent à la trace leurs enfants. Le succès des applications de géolocalisation le prouve. Sur l’App Store ou sur Google Play, les boutiques d’applications des iPhone et des téléphones Android, Life360, iSharing, FindMyKids et autres Family Locator comptent des dizaines de milliers de téléchargements.

Les parents traquent leurs enfants

Pour les enfants qui ne sont pas équipés de téléphone, d’autres solutions existent et sont plébiscitées, à commencer par les montres connectées. Sur ce marché, plusieurs marques se font concurrence. Smartwatchphone et Garmin en sont deux, et dans un cas comme dans l’autre, tentent de séduire grâce à un argumentaire sécuritaire. Sur son site, Smartwatchphone dit offrir « aux parents une tranquillité d’esprit lorsque leur enfant est en train de jouer ou sur le chemin de l’école », tandis que le modèle Bounce, de Garmin, permet de « suivre en continu la position en temps réel » de l’enfant. Les deux marques proposent également une fonction SOS permettant de donner l’alerte. Une option aussi disponible sur les traceurs, des petits objets à glisser dans le sac de son enfant pour le suivre tout au long de la journée et qui s’adressent principalement aux parents voulant de la géolocalisation pure et simple, sans écran.

Quels qu’ils soient, dans la majorité des cas, ces accessoires ne sont pas achetés pour « fliquer les enfants » mais pour rassurer les parents, comme l’explique Constance, une mère de famille, à BV : « Mon fils a un smartphone que je peux localiser. En règle générale, je ne me sers pas de l’option, mais je suis rassurée de savoir que je peux le faire. »

Pour elle comme pour Marie-Pierre, aussi interrogée par BV, la géolocalisation n’est pas un outil de surveillance mais de protection : « Si un jour ma fille ne rentrait pas à l’heure dite à la maison ou ne donnait plus de nouvelles, je n’hésiterais pas à regarder où elle est et à me rendre sur place. »

Ces mamans n’ont pas un manque de confiance envers leurs adolescents, elles ont peur de l’autre, d’une mauvaise rencontre. Elles ont le sentiment qu’en dehors du foyer, leurs enfants ne sont pas en sécurité. Après les meurtres de Louise, d’Élias et de Lola, difficile de leur donner tort.

L’État ne traque pas les délinquants

Évidemment, cette crainte de l'extérieur ne touche pas que les parents vis-à-vis de leur progéniture. Beaucoup d'épouses ont aussi peur pour leurs maris, et inversement. « Pas plus tard que le mois dernier, mon mari est parti fêter l’anniversaire d’un de ses amis au restaurant. À 2h30, je me réveille dans un sursaut et je ne le trouve pas. Mon premier réflexe a été de le localiser. J’ai vu qu’il était dans un bar, toujours dans le même quartier, ça m’a tranquillisée », explique Sophie. Elle ajoute, lucide : « Si ça n’avait pas été le cas, je n’aurais pas pu faire grand-chose, mais sur le coup, j’ai été rassurée. »

La géolocalisation ne rend, en effet, en aucun cas l’environnement plus sûr. Ce rôle, c’est l’État qui devrait le tenir. Il doit garantir « la sécurité et l’ordre publics ». Il ne le fait pas, ou pas suffisamment. Face à cette défaillance, les citoyens se rassurent comme ils peuvent. Comme le dit Naïma M'Faddel : « Voilà la situation dans laquelle on est aujourd’hui. »

Vos commentaires

32 commentaires

  1. « Là , j’ai une gamine de 25 ans que je géolocalise » ! Les pauvres ! Et moi , « content » d’en avoir 82 et d’être certain que ça ne m’arrivera pas ! Même si je devais revenir maintenant à l’age de 15 ans , je peux vous jurer que ma mère ne me « localiserait » pas …………. voyez vous ?

    • Désolée pour le doute..mais êtes vous sur du vaccin qu’on vous a imposé.. n’y avait il pas une puce dans la seringue??

  2. La géo-localisation permet de localiser le cadavre de l’enfant…car lorsqu’elle s’arrête on prévient la police ? Ces mères n’auraient pas l’idée d’accompagner et d’aller chercher leur enfant à l’école ! Ou de s’organiser avec leur mamie ou d’autres parents!!

    • Si on a des parents sur place ou à proximité, ce qui n’est généralement pas le cas ( je dirais à 80/90%) en région parisienne ni dans les grandes « métropoles » de province !

  3. Les parents se rassurent comme ils peuvent, oui, et c’est compréhensible, mais je crois à une appli inéfficace. C’est sur « l’instant » qu’il faudrait pouvoir intervenir…. en accord avec Wasp.
    Ce qui les protégerait, c’est de mettre à l’ombre tous les profils qui ont déjà fait preuve de violence. Nous savons tous que c’est irréalisable.

  4. Ce système va multiplier les angoisses des parents si, pour une raison quelconque, le traceur GPS ne fonctionne pas. Les autorités vont être submergées d’appels à l’aide, parfois pour rien.
    Le seul remède, interdiction de nuire pour les délinquants dès la première incartade : prison pour les français, expulsion dans le pays d’origine pour les étrangers et enrayer l’immigration illégale. Et pas de sentimentalisme comme ce matin sur RTL qui évoquait en boucle les larmes du tueur owen machin.

  5. C’est très bien la géolocalisation , mais ça ne résout pas le problème de l’agression . Par contre j’ai une idée : Pourquoi ne mettre au point un petit boitier genre bracelet montre qui émet une « sirène » (puissante ) en appuyant sur un bouton dès qu’il y a un danger …. Je vous prie de croire que cela aurait des effets très dissuasifs sur les agressions ….. Sur ce sujet , il y a matière a réflexion , je pense que c’est une bonne piste .

  6. C’est bien beau tous ces machins, mais le meutre de Louise a été commis en moins de 10 min. Pas beaucoup de temps pour réagir, à supposer qu’on ait été alerté pile au moment du début du drame…

  7. On paye une alarme, on paye des portails, on paye la géo-localisation, on.paye des gardiens ( dans certaines residences) mais on paye aussi l état pour nous protéger.. double peine financière et … aucune sécurité aloès que c est une obligation régaliennes..

  8. La géolocalisation n’est, hélas, pas la panacée. La preuve par la pauvre petite Louise dont le portable a été éteint avant le drame ; par elle ou l’assassin.
    Les responsables de ces drames sont les politiques eux mêmes. Quand on voit la foire d’empoigne à l’Assemblée nationale on se demande si ces élus méritent les indemnités qu’ils perçoivent. Car au lieu de prendre à bras le corps ces tragiques évènements en renversant la table, notamment en modifiant les lois concernant les violences et donc la sécurité de ceux qui les ont élus, ils se battent comme des chiffonniers sur des sujets futiles.

  9. Je pense qu’à un moment les enfants pourraient aussi se révolter contre le traquage de leurs parents car on leur enlève alors une grande part de leur liberté indispensable à un étayage de leur vie d’adulte.

  10. Il y a des solutions mais pour cela il faut des élus courageux . On ne peut continuer à vivre dans la peur jour et nuit , ce sont les voyous qui doivent trembler pas les honnêtes gens

    • J’allais le dire… et leur installer une trappe avec puce électronique, des fois qu’ils auraient perdu leur clé!

  11. La géolocalisation ? Oui, c’est utile pour localiser un corps rapidement, cela fait gagner du temps aux enquêteurs, mais ça n’arrête pas les lames de couteau, malheureusement. C’est comme la vidéosurveillance, c’est utile après coup pour retrouver les coupables, mais ça ne remplace ni un policier ni une place de prison.

    • Donc si je comprends bien il faut supprimer les caméras et interdire la géolocalisation ? Il est vrai que les hommes des cavernes n’avaient pas cette option.

  12. Il y aurait bien une solution, mais elle est osée : juger pour de vrai et mettre les criminels en taule, pour de vrai…

    • C’est évidemment indispensable! mais, ilfaudra aussi vouer aux gémonies ceux qui ont mis le pays par terre! L’insécurité généralisée n’est pas due au mauvais sort ou à la poisse! Elle est la conséquence de décisions politiques qui ont été prises au cours de ces 40 dernières années! Elle est la conséquence du refus obstiné de tous les gouvernements sans exception, lorsque cela a commencé à mal tourné de remettre quoi que ce en question! La fuite en avant devant le déni de la réalité est l’oeuvre de tous ceux qui ont été au pouvoir au cours de ses 40 der,ières années!

      Ceux qui continuenty à voter pour ceux qui ont dirigé le pays au court de ces dernières décennies ne peuvent espérer une amélioration de la situation! einstein disait: « Ce n’est pas avec ceux qui ont créé les problèmes qu’ont peut espérer les résoudre!

    • Dans ce cas-ci un jugement rapide (dans la semaine qui suit) et une sanction très dure (genre 30 ans incompressibles) non pas pour « punir » cet assassin ( seule la mort pourrait le punir vraiement) mais pour annoncer la couleur aux autres eventuels. Et s’ils craignent et que celà suffit à ne pas enmener de couteau on evitera deja quelques meurtres !

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