François, le pape préféré de la gauche française

L’Humanité est très emballée par l’homme, présenté en pape « ouvert au marxisme ».
Capture d'écran
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« Un pape de gauche. » Quelques heures, à peine, après l’annonce du décès de François, la presse progressiste – Libération en tête - tentait déjà de récupérer l’homme et son bilan. Certes, l’Argentin fut un souverain pontife « moins révolutionnaire qu’espéré », mais le camp du Bien met néanmoins à son crédit d’importants « progrès » sur les sujets sociétaux dont il raffole.

C’est notamment le cas de la place des femmes et les droits LGBT. « Qui serais-je pour les juger ? », avait déclaré le jésuite à propos des fidèles gay, affirmant que l'homosexualité n'est pas un crime. Il avait également autorisé, fin 2023, les bénédictions de couples de même sexe. « C'est un pape qui a incarné une démarche d'ouverture comme aucun de ses prédécesseurs », salue, au micro de France Inter, Cyrille de Compiègne, porte-parole de D&J Arc-en-ciel, une association LGBT chrétienne.

Un pape économe et écolo

Les médias de gauche apprécient ce pape modeste, peu friand du clinquant de la monarchie vaticane. « Fini le luxe, fini l’apparat, fini les berlines noires. Pour ses déplacements, le pape montait à bord d’une petite Fiat 500 blanche, se remémore avec émotion Libération. Le jésuite argentin a été viscéralement un pape du Sud, un pape des pauvres et un pape des périphéries. » Dans le même registre, L’Humanité est très emballée par l’homme, présenté en pape « ouvert au marxisme ».

Mettant, l’espace d’un instant, son anticléricalisme en veilleuse, Le Monde félicite ce « premier pape écolo » et « ardent défenseur de la maison commune ». L’ex-quotidien de référence estime que François a « pavé son pontificat d’appels à l’urgente sauvegarde de la planète » et « placé la préservation de l’environnement au cœur de la doctrine de l’Église catholique ». Encore un peu et il nous jurait que le tri des déchets constitue désormais un 11e commandement… De son côté, Marine Tondelier rend grâce, elle aussi, à cet homme d’église qui « avait mieux compris l’écologie et la génération climat que beaucoup de politiques ».

Un immigrationnisme bon teint

Mais c’est, bien entendu, sur la question des migrants que François recueille tous les suffrages. À gauche, personne n’a oublié que c’est sur l’île de Lampedusa, en juillet 2013, qu’il avait fait son premier déplacement. « Tout un symbole », rappelle L’Humanité, qui y voit une « révolution dans l’Église catholique apostolique romaine ». Le pape avait fustigé « l’indifférence » de l’Europe à l’égard de « ces chers immigrés musulmans » et dévoilé ce qui allait s’avérer être un activisme No Border assumé.

En 2015, il assimila l’accueil des migrants à un commandement de la Bible et défendit leur droit à s’installer en Occident, « indépendamment de leur statut migratoire », mettant ainsi sur un pied d’égalité clandestins, immigrés économiques et vrais demandeurs d’asile. « Nous sommes tous des migrants », prêcha-t-il encore, en 2016.

https://twitter.com/KTOTV/status/1828693892612423956

On se souvient, également, de l’encyclique Fratelli tutti (« Tous frères »), signée le 3 octobre 2020, dans laquelle le pape François chanta les louanges de ces admirables « exilés » qui auraient tant à nous apporter. « Les migrants sont une bénédiction, une richesse et un don qui invitent une société à grandir », promit-il. Le souverain pontife en profita pour accabler un peu plus l’Europe et condamner ce qu’il voyait comme une mentalité occidentale « xénophobe de fermeture et de repli sur soi », « des nationalismes étriqués, exacerbés, pleins de ressentiments », « le racisme qui se cache et réapparaît sans cesse ».

Cette manière de faire du migrant la victime éternelle de l’homme blanc fut très logiquement approuvée en 2020 par Jean-Luc Mélenchon. « Ses mots ressemblent assez aux miens pour que j’en sois ému », déclara le tribun d’extrême gauche. Fils du milliardaire immigrationniste George Soros et actuel président du conseil d'administration de l'Open Society Foundations, Alex Soros partage cette émotion et salue dans un message X l'action du pape en faveur d'une « société ouverte »...

C’est ce qu’on appelle le baiser qui tue.

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Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

50 commentaires

  1. Finalement, il aura été le pape des bouffeurs de curés, bien plus que celui des chrétiens, spécialement ceux d’Europe.

  2. François Ier à été un pape politique assumé ; il revendique ses actes et décisions. Pour autant, confondant spirituel et politique, il s’est enlisé dans un marais partisan qui a divisé la chrétienté. donc l’a affaiblie.
    Ensuite, les cardinaux qu’il a créés le sont à son image, pour tenter de bloquer les possibilités d’alternance, alors que lui-même a été créé cardinal par un pape conservateur.
    La ferveur dés témoignages me paraît plutôt relever d’un soutien à l’institution qu’â l’homme, dont je postule que l’histoire ne gardera qu’un souvenir ambigu.

  3. Il n’aimait pas l’Europe , nous on ne l’aimait pas non plus ! Europe égoïste et riche, quel culot ! L’Europe notamment la France, très généreuse envers ses clandestins qui bénéficient d’aides sociales, médicales , éducatives aux frais de Français qui travaillent, ne bénéficiant pas de tous ces avantages et ce pape venait nous donner des leçons de morale, de générosité ! je ne l’ai jamais accepté, n’en déplaise au Vatican

    • En fait, pour la gauche, ce pape avait quand même un défaut : on l’a entendu quelques fois parler du Christ

  4. Des élus LFI ont à différentes reprises fait référence au défunt pape ,certes ce dernier a rappelé justement qu’il n’avait pas à juger une personne sur une orientation sexuelle dont elle n’est pas responsable, mais il a également conseillé aux parents d’enfants présentant des signes de cette orientation affective, de leur faire rencontrer un psy .
    Ce pape ,dans son langage peu châtier ,rappelait qu’il fallait exclure les séminaristes présentant les signes d’une orientation homosexuelle .
    Quoi qu’il en soit il n’est jamais bon signe qu’un pape reçoive les éloges de journalistes et politicards gauchos, le défunt pape donnait des signes extérieurs d’un certain détachement matériel ,(des signes souvent puérils,le véritable détachement est avant tout intérieur),mais rien de tout cela ne convertira jamais ces anticléricaux acharnés,pour eux la devise de Voltaire demeure d’actualité  » Ecrasons l’infâme »,l’infâme étant l’Eglise .
    Notre-Seigneur nous enseigne dans l’Evangile que nous sommes dans le monde ,mais pas du monde .

  5. En définitive, l’Eglise, que doit-elle à ce pape ? Qu’a -t-il apporté ? Est-il vraiment à l’origine du retour de chrétiens dans les églises ?

  6. Nous pouvons regretter que François ne se soit pas plus ému que ça du phénomène anti-catholique qui se développe et s’accroît avec des persécutions qui ont lieu maintenant sur tous les continents y compris dans notre pays la France pourtant appelée fille aînée de l’Eglise.

  7. Le pape François était » un pape woke » dixit Ph de Villiers. En tant que Patriote catholique je ne le regretterai pas! Il est temps que l’Eglise catholique mette à sa tête un pape conservateur ,si elle veut continuer à exister!

  8. Mais c’est aussi lui qui a mis davantage de gardes devant le vatican pour se protéger . D’ailleurs combien de migrants a t’il accueilli dans son vaste palais ? Comme tous ces gauchos , les migrants c’est bien mais pour les autres , loin de nous .

  9. Ce pape-là cochait la plupart des cases chères à la gauche, notamment la plus radicale, immigration illimitée et revendications dites « sociétales » à gogo : LGBTQIA+++ , écologisme forcené, mondialisme aveugle, haine des nations et de l’identité culturelle et civilisationnelle, créolisation mélenchonesque obligatoire au nom de la fraternité chrétienne version encyclique Fratelli tutti, etc. Il n’est pas étonnant que tant d’athées et de laïcards virulents lui rendent hommage et déplorent la perte de leur meilleur soutien parmi les « religieux de pointe ».

  10. Les commentaires manquent aujourd’hui.
    C’est rendre intouchable Bergoglio, nouveau saint qui aimait tant les migrants ?

Commentaires fermés.

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