Fin de campagne : la Macronie sort l’artillerie lourde… très lourde !

De toutes façons, au point où elle en est...
Capture d'écran X
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Dans une semaine, on saura si les sondages avaient raison et si, en effet, Jordan Bardella dépasse les 30 %, si Raphaël Glucksmann double Valérie Hayer… et si Valérie Hayer elle-même signe, après Nathalie Loiseau, un nouveau chapitre dans l'histoire de la déliquescence de la Macronie.

Attal et les postures martiales

Pour éviter ce qui s'annonce comme une débâcle historique, on serre les rangs. Les ministres donnent de la voix, et notamment le premier d'entre eux, Gabriel Attal, qui a décidé de recourir aux postures martiales. Quitte à en faire des tonnes : en meeting pour essayer de sauver sa candidate, Attal a déclaré qu'il ne voulait pas que la France « envoie une armée de soldats du Frexit pour [les] représenter au Parlement européen pour tout gâcher, tout casser et tout bloquer ». Au-delà du ridicule de cette phrase totalement hors de propos, et au-delà de cet exemple parmi mille autres de la fascination des macroniens pour la guerre, on se demande surtout ce qu'il va se passer si les Français ne votent pas comme le gouvernement le veut.

On se permet tout : même dire n'importe quoi

Valérie Hayer n'est pas en reste, dans un rôle de potiche grandiloquente qui lui va comme un gant. Elle aussi, elle aime parler de la guerre. Elle aime les formules militaires surannées, qui rappellent peut-être le temps du service militaire à un électorat macroniste souvent âgé. De toutes façons, au point où elle en est, il faut tout sortir, y compris l'artillerie lourde. Alors Valérie Hayer fait tapis. Ainsi, en temps de guerre, selon la candidate Renaissance, « ceux qui disaient, il n’y a pas si longtemps, que la Russie n’était pas une menace [elle parle évidemment du RN, NDLR] auraient été accusés d’"intelligence avec l’ennemi" ». Rien que ça. Et on les aurait fusillés au matin. Au nom de la démocratie, quand on se pense dans le camp du bien, on peut décidément se permettre de dire à peu près n'importe quoi. À ce compte-là, il est certain que cette brave femme, elle, au moins, ne risque pas d'être accusée d'intelligence, ni avec l'ennemi, ni avec qui que ce soit d'autre, ni tout court. C'est toujours ça de pris.

Au cas où cette ficelle - cette corde - ne serait pas assez puissante, Renaissance a un joker. Un totem. Une carte qui est au débat politique ce que la carte « +4 » est au jeu de Uno. On n'utilisera pas la carte Hitler, en l'occurrence, car ça brouillerait le débat : en termes de représentation mentale, Valérie Hayer n'est peut-être pas le saumon le plus oxygéné de la rivière, mais elle sait qu'on ne peut pas accuser quelqu'un d'être nazi tout en lui reprochant de soutenir la Russie. Bref, l'autre joker ultime : Simone Veil. La déportation, la loi sur l'avortement, le centrisme, l'Europe, le Panthéon : elle coche toutes les cases. Deuxième phrase choc, donc : « Voulons-nous vraiment confier les clés de la maison de Simone Veil à ceux qui détestent l’Europe ? » C'est bien, Valérie. La maison de Simone Veil, carrément. On sait qu'il était question de donner le nom de l'ancien ministre de la Santé à notre futur porte-avions. On ignorait, en revanche, qu'elle avait fait du Parlement européen sa maison. Quel héritage !

Cet affolement dérisoire ne prouve qu'une chose : les macronistes vont perdre assez salement. Ils le savent très bien. Et, avec un courage qui tutoie l'inconscience, ils vident le chargeur. C'est trop tard. Ça va être assez agréable à regarder...

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Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

85 commentaires

  1. J’espère vivement que les sondages se soient trompés dans le bon sens , que le score du RN atteigne 35 % et plus , et que Hayer et Glucksmann fassent 2 ou 3 points de moins … ce serait tellement drôle !

  2. Il est intéressant qu’elle porte le débat sur le terrain de l’ »intelligence avec l’ennemi » », on ne pourra donc que plus facilement invoquer la notion de « traître à la nation » qui sied si bien au locataire de l’Elysée.

  3. Cela ne va pas étre une défaite pour renaissance cela va étre la Bérézina la plus sanglante défaite de l’histoire de la 5 eme République.

  4. Macron fera t’il mettre la France à feu et à sang en se servant des cités si Bardella arrive en tête ?
    Ne jamais oublier que cet homme a été mis la pour finir de détruire la France

  5. Mais qu’est-ce que c’est ces macronistes qui ne parlent que de « guerre » ? On dirait les « va-t-en guerre » de 14-18 qui ont envoyé le peuple et les enfants du peuple à la boucherie alors que pendant ce temps ils préparaient les « années folles » pour leur progéniture !
    L’UE c’est la guerre !

  6. Les formules guerrières utilisées par des gens qui auraient été planqués si le service militaire existait encore font bien rigoler ceux qui l’ont fait. On peut être âgé et avoir compris que la Macronie a perdu la raison.
    Quant aux accusations d’intelligence avec l’ennemi, qui a saboté notre industrie automobile en nous imposant une transition écologique délirante ?

  7. Moi, je la trouve formidable, c’est la Jeanne d’Arc de la macronie : elle a entendu la Voix de son maître lui demandant de bouter le RN hors du parlement européen, et depuis elle est comme habitée… ne soyons pas surpris si elle est cramée, au soir du 9 juin !

    • A trop parler du RN, qui a retourné sa veste plusieurs fois, on oublie la lise de Reconquête, qui, elle, a une politique familiale et nataliste, car l’Europe sans Européens, c’est l’eldorado du tiers-monde.

  8. Y a t’il quelqu’un qui cherche encore la raison du déclin de la France, voilà un spécimen politique, Valérie Hayer, en cause.

  9. C’est carrément une débandade électorale pour Renaissance. Pour Macron tout est bon comme dans le cochon. L’ affiche de Hayer aurait dû être  » plus mauvais que moi tu meurs ». Et bien sûr aux résultats des élections le soir même ils diront qu’ils ont gagné comme d’habitude.
    Une vraie pantomime politique.

  10. Et la météo exécrable de ces derniers jours on est bien certains que le RN n’y soit pas pour quelque chose ?. «Une armée de soldats du Frexit pour [les] représenter au Parlement européen ». Ne nous rejouez pas Maastricht, nous savons que vous ne soutenez l’expression des peuples que lorsque cela sert vos propres intérêts. Espérons que dimanche sera une grande journée pour la démocratie, que cela vous plaise ou non !

  11. À force de nommer des gens qui ne risquent pas de lui faire de l’ombre, Macron nomme n’importe qui, n’importe quoi.
    Ce qui serait intéressant de connaître, c’est le nombre de refus « pour your aller », que Macron a reçu avant de tomber sur le candidature de Valérie Hayer ?
    Mitterrand de prenait pour « dieu », l’acteur Macron tombe dans le très mauvais plagiat !

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