Euthanasie : la stratégie masquée des militants du droit à mourir

« Nous devons être astucieux et ne pas paraître excessifs », recommande, dans un courriel adressé aux militants, un certain Jonathan Denis, président de la très active ADMD (Association pour le droit à mourir dans la dignité) qui, depuis des années en France, milite pour la légalisation de l'euthanasie. « On n'obtiendra pas tout, tout de suite, dans la première loi, parce que vous avez vu la frilosité que notre pays véhicule sur ces questions-là ? Il faut obtenir le plus possible. Et surtout, une fois qu'on aura mis le pied dans la porte, il faudra revenir tous les ans et étendre ça. Parce que [...] dans la première loi, il n'y aura pas les mineurs, il n'y aura pas les maladies psychiatriques, il n'y aura même pas les maladies d'Alzheimer, tout ça ne viendra pas tout de suite », expliquait, de son côté, en novembre 2024, aux membres de l'association « Le Choix », l'ancien député macroniste du Rhône Jean-Louis Touraine. Une vidéo opportunément republiée sur les réseaux sociaux alors que, ce lundi 12 mai, s'ouvre à l'Assemblée nationale le débat sur la fin de vie.
Vous aimerez aussi le mail de @JonathanDenis aux adhérents de l'ADMD : "nous devons êtes astucieux et ne pas sembler excessifs" pour obtenir une loi "qui ne comporte aucune obligation pour personne".
Il s'agit de "briser le front des anti-choix" pour "avancer rapidement". https://t.co/PCfAEAUHJT pic.twitter.com/LUdihguZQ8
— Erwan Le Morhedec (@koztoujours) May 6, 2025
De quoi fragiliser toutes les thèses « rassuristes » sur l'élargissement à craindre du droit à mourir, à commencer par la déclaration d'intention du ministre de la Santé Catherine Vautrin qui, ce dimanche, dans les colonnes du Parisien, jure la main sur le cœur que la loi fin de vie sera strictement encadrée et qu'il n'est d'ailleurs nullement question de légaliser l'euthanasie.
Face au clan des « rassuristes » de la loi fin de vie...
Le ministre de la Santé aurait du mal à « trouver le sommeil », ces derniers jours, à en croire nos confrères. À sa décharge, la Catherine Vautrin des grands reniements , celle dont les promesses ne valent pas cher, devra composer avec une opposition de taille des opposants à l'euthanasie. Parmi eux, le ministre Retailleau pour qui le texte examiné, « extrêmement permissif », « va dans le très mauvais sens » ; le président du RN Jordan Bardella, la députée européenne Marion Maréchal qui, sur le plateau de CNews, ce lundi, exprimait ses craintes mille fois partagées de faire sauter le verrou avec « ce texte terrifiant », exemples belges et canadiens à l'appui, et le groupe de députés autour de Philippe Juvin, pour qui l'euthanasie est « une loi qui est faite par des gens riches et inquiets et qui va s'appliquer à des gens pauvres et seuls ».
D'autres personnalités peu ou pas marquées à droite tentent également de se faire entendre, tels Emmanuel Hirsch, professeur émérite d'éthique médicale et membre de l'Académie nationale de médecine, Jean Leonetti, auteur de la loi de 2005 sur la fin de vie, ou encore l'ancien ministre de la Santé François Braun, dénonçant « ce droit à une mort provoquée » qui interviendrait au terme d'une « procédure anormalement expéditive » basée sur des critères « flous et subjectifs ».
Il faudra également compter sur la fronde des collectifs de personnel soignants et sur la mobilisation des associations Alliance VITA qui appellent à des happenings dans une cinquantaine de villes, ce lundi 12 mai, ou sur celle de la fondation Jérôme-Lejeune. Et s'arranger des doutes de la Haute Autorité de santé quant aux critères pour départager les bénéficiaires de l'aide à mourir. Sans compter le manque d'appétence du Premier ministre Bayrou pour l'euthanasie légalisée.
... et la tranquille assurance des militants
C'est donc dans ces conditions que, cherchant à dégonfler la baudruche, Catherine Vautrin annonce déposer un amendement gouvernemental « pour encadrer strictement la loi ». Pensant esquiver la gronde des nombreux professionnels de santé réfractaires à l'idée de donner la mort, elle propose que ce soit « le patient atteint d’une maladie grave et incurable dont le pronostic vital est engagé qui pourrait s’administrer une substance létale ».
Piètre calcul de boutiquière qui ne saurait stopper la machine militante bien huilée, sûre de dérouler sa feuille de route, une fois le pied dans la porte posé, tel qu'exposé par Jean-Louis Touraine : « Après [le vote de la loi] on pourra étendre les choses, il faudra étendre cette légalité. » Faisant le parallèle avec la légalisation de l'IVG, il prévient : « Le combat devra continuer au moment de l'application de la loi, car vous allez voir qu'il y a des endroits qui vont dire : ici, il est interdit de faire des euthanasies ou des suicides assistés ; comme il en est des avortements. » Étape décisive où les professionnels de santé pourront dire adieu à leur clause de conscience, relégués au rang des pharmaciens qui, dans le texte débattu ces jours-ci, n'ont aucune liberté de refuser de vendre le produit létal.
Une référence à la mécanique de l'IVG partagée par le président de l'ADMD qui, dévoilant sa stratégie, exhorte ses militants à « se montrer collectivement prudents » face aux « médecins en soins palliatifs très remontés, très actifs [...] qui n'accepteront pas que nous triomphions avant l'heure ». Et invite à la patience : « Comme la loi légalisant l'interruption volontaire de grossesse, telle que votée en 1975, était très incomplète, nous devons craindre que la loi votée [...] ne réponde pas à l'ensemble de nos revendications [...], nous devons accepter des concessions qui ne seront que temporaires, transitoires. » Pour ces acharnés de la cause euthanasique, la suite est entendue : « Dès lors que le principe même de l'aide active aura été voté, le front des anti-choix aura été brisé [...], nous pourrons enfin avancer rapidement et faire évoluer la loi vers ce que nous souhaitons tous, une loi du libre choix. »
Le risque : que ces quelques jours nous mènent, comme pour l'IVG, des années plus tard, à la constitutionnalisation de l'euthanasie...
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80 commentaires
C’est pas un droit à mourir qu’ils veulent c’est un droit à tuer.ils souhaitent une loi « du libre choix »…de celui ou celle qui tient la seringue !?
Du coup, tous les assassins déclarés irresponsables car presentant un profil psychologique perturbé pourront bénéficier de cette loi ? Ha non ça serait remettre en cause l’abolition de la peine de mort.
C’est un sujet trop important pour le traiter de cette façon dans le contexte actuel. Rien n’est réfléchit, étudié. On n’est pas capable de se soigner correctement avec des délais de rendez vous à rallonge, des lits qui ferment, un manque de personnel etc. Pas de soins palliatifs suffisants en France. Commençons par mettre de l’ordre dans ce domaine, après on verra. On met toujours la charrue avant les bœufs.
Et qu’en est il des patients qui souhaitent mourir chez eux ? plutôt qu’à l’hôpital.
Ayant accompagné ma mère et mon père jusqu’à leur dernier souffle en soins paliatifs, je suis CONTRE l’euthanasie. Tous deux ont préféré partir, entourés de leurs enfants, j’allais dire sereinement. Les soignants n’ont pas vocation à tuer leurs malades. De plus, avec nos gouvernants, ont sait très bien que les dérives ne sont pas loin (surtout quand un héritage est à la clef)
La société occidentale (UE de l’ouest tout particulièrement) n’a plus que la mort à proposer (IVG constitutionnalisée, euthanasie, injections diverses et variées, non procréation pour sauver la planète de la surpopulation…). La masse approuve. L’avenir est au meilleur des mondes ou à 1984, au choix. Le système est si puissant et manipule, sans opposition, les populations décérébrées. Y-a-t-il une autre option que la fuite pour rester libre et même vivant?
Le comble du comble du cynisme c’est de faire passer tous ces « euthanasiés » en morts naturelles. Mme Vautrin a déclaré hier que les malades s’administreraient eux-mêmes le poison. Alors pourquoi faire une loi si les gens peuvent se suicider eux-mêmes. ?
Comme disait Olivier Dartigole hier sur Cnews : la loi Leonetti était parfaite mais les soins palliatifs n’ont pas été developpés. Pour cette faute grave les députés vont voter une loi assassine. Une honte absolue.
L’expérimentation de Soleil vert?
Puisque l’état n’a pas jugé bon de financer les soins palliatifs , il reste la solution d’un voyage en Suisse ou en Belgique . Solution qui n’est pas à la portée de toutes les bourses . Les Français sont obligés de subir l’impéritie des gouvernants . Honte à eux .
Le truc radical pour renflouer le trou fait par macron,diminuer, le nombre de retraités,le nombre de lits hospitaliers.et encaisser des droits de succession. la perversité des gauchistes n’a donc pas de limite. a qui va profiter le crime? Les mutuelles (voir par qui elles sont detenues).
Tout à fait.
C’est ce que j’ai écrit plus haut, sans diplomatie, tant je suis horrifiée.
Ces militants sont pour l’euthanasie mais contre la peine de mort des criminels…
Il se peut que dans quelques années, l’euthanasie s’ouvre aux lourdes peines comme elle se sera ouverte aux mineurs. Dans une 20aine d’années l’euthanasie risque d’être très tendance dans nos sociétés zombifiées en recherche de sensations toujours plus délurées. C’est beau l’occident, c’est beau l’UE.
+1.
Ne confondons pas tout… Pour ma part, je suis pour la peine de mort, et pour le droit à mourir !
Mais qu’on cesse de fausser le débat en parlant d’euthanasie (ce qui sous-entend que la décision est prise par quelqu’un d’autre) au lieu d’aide à mourir (quand la personne concernée n’a plus les moyens physiques de se donner la mort), et que pour les statistiques, on ne parle pas de mort naturelle (comme on a comptabilisé nombre de morts de vieillesse dans les victimes du covid) mais de suicide.
Suicide assisté, et alors ? il y a bien des naissances naturelles, et d’autres par césarienne… et comptabilise-t-on à part les naissances suite à une FIV ?
Et, bien sûr, qu’on développe les soins palliatifs, pour que tous ceux qui le souhaitent puissent en profiter.
Les dérives ne manqueront pas (médecin ou aide soignant criminel en toute impunité (il y a déjà eu des affaires criminelles dans ce milieu, heureusement rares)
J’aurais envie d’entendre de la part de ma famille : reste avec nous !
La loi Leonetti est très bien faite, mais on a ouvert la boîte de Pandore tout comme la constitutionnalisation de l’avortement (la loi Veil était suffisante)
Je suis stupéfait devant le silence du conseil national de l’ordre des médecins qui ne pipe mot sur le sujet ( comme sur l’avortement d’ailleurs ) , qui n’interroge même pas les médecins et dont personne ne parle ! Cet organisme qui ne sert à rien – je dis bien à rien – et qui te prend une cotisation annuelle même quand tu es retraité pourrait par exemple organiser un sondage électronique sur le sujet …
Tout à fait
Ils seront stigmatisés sur leur front!
je crois que ce sont les infirmiers qui sont le plus impactés au niveau de leur conscience, car ce sont eux qui appuient sur la seringue.
Il faudrait que ce soit nos ministres et gouvernants qui appuient sur la seringue, devant les yeux tristes et horrifiés tant du malade ou de la personne âgée que de la famille (certaines familles, il est vrai, étant pour l’euthanasie, quelquefois même il y en a qui s’écharpent devant la porte de la chambre du malade pour savoir qui aura les petites cuillères, qui le tableau sur le mur de la salle à manger et j’en passe!)
J’ailerais tant être une mouche et pouvoir scruter la fin de vie du docteur Touraine !! Voir et surtout l’entendre dire au soignant qui lui administrera la perfusion létale : « Encore un instant monsieur le bourreau » !! Car n’en doutons pas un instant, à ce moment là, il fera … comme les copains.
Oserait-il?
Probable qu’il fasse comme els copains. Dans ma vie professionnelle en soins palliatifs, de tous ceux qui demandaient l’euthanasie en entrant dans nos services (la plupart pour faire plaisir à leur entourage!) ne le demandaient plus dès que leur doueleur totale était prise en charge.
Il faut seulement, je me répète je le sais, qu’on les aime et qu’on le leur montre jusqu’à la dernière minute de leur vie, comme nous l’avait dit M E Hirsh en cours)
La franc-maçonnerie transgressive est à la manœuvre depuis des décennies sur ce thème de l’euthanasie. Tant qu’elle n’aura pas obtenu ce qu’elle veut, TOUT ce qu’elle veut, elle ne lâchera pas. Et ce n’est pas ce gouvernement de pleutres qui l’en empêchera. L’obscurantisme est en passe de gagner. C’est effrayant…
Oui
Si l’on s’en tient au projet de loi voté en commission il ne sera pas nécessaire d’élargir l’ouverture de la porte, elle est grande ouverte dès le départ : tous les élargissements successifs que l’on a vu au fil des ans en Belgique ou au Canada par exemple sont déjà présents.
+1.
Pour être astucieux, reconnaissons qu’ils le sont.
Particulièrement en ce qui concerne les solutions diverses et variées pour économiser sur le poste « aleas de fin de vie. »
La constitutionnalisation de l’euthanasie . Incroyable !! Le serment d’ Hippocrate : tu ne tueras point
Avec cette loi, le serment d’Hippocrate aura perdu de sa valeur
Le parchemin est perdu.
Voici le serment d’Hippocrate :
« Je jure par Apollon, médecin, par Asclépios, par Hygie et Panacée, par tous les dieux et toutes les déesses, les prenant à témoin que je remplirai, suivant mes forces et ma capacité, le serment et l’engagement suivants :
Je mettrai mon maître de médecine au même rang que les auteurs de mes jours, je partagerai avec lui mon savoir et, le cas échéant, je pourvoirai à ses besoins ;
Je tiendrai ses enfants pour des frères, et, s’ils désirent apprendre la médecine, je la leur enseignerai sans salaire ni engagement ;
Je ferai part de mes préceptes, des leçons orales et du reste de l’enseignement à mes fils, à ceux de mon maître et aux disciples liés par engagement et un serment suivant la loi médicale, mais à nul autre ;
Je dirigerai le régime des malades à leur avantage, suivant mes forces et mon jugement, et je m’abstiendrai de tout mal et de toute injustice ;
Je ne remettrai à personne du poison, si on m’en demande, ni ne prendrai l’initiative d’une pareille suggestion ; semblablement, je ne remettrai à aucune femme un pessaire abortif ;
Je passerai ma vie et j’exercerai mon art dans l’innocence et la pureté ;
Je ne pratiquerai pas l’opération de la taille, je la laisserai à ceux qui s’en occupent ;
Dans quelque maison que j’entre, j’y entrerai pour l’utilité des malades, me préservant de tout méfait volontaire et corrupteur, et surtout de la séduction des femmes et des garçons, libres ou esclaves.
Quoi que je voie ou entende dans la société pendant, ou même hors de l’exercice de ma profession, je tairai ce qui n’a jamais besoin d’être divulgué, regardant la discrétion comme un devoir en pareil cas.
Si je remplis ce serment sans l’enfreindre, qu’il me soit donné de jouir heureusement de la vie et de ma profession, honoré à jamais des hommes ; si je le viole et que je me parjure, puissé-je avoir un sort contraire ! »
« Tu ne tuera point » est le sixième commandement du décalogue .
Un peu de culture , que diable !
C’est même dans le code civil.