États-Unis : avant de quitter la Maison-Blanche, Joe Biden gracie les siens

Jusqu’au 20 janvier 2025, Joe Biden était le président des États-Unis. À l’occasion d’une cérémonie d’investiture suivie dans le monde entier, il a cédé sa place à Donald Trump. Jusqu’au dernier moment, il a profité de son statut pour gracier quelques personnes proches de lui ou ayant eu un rôle significatif lors de son mandat.
Parmi elles, le docteur Anthony Fauci, Mark Milley et les membres d'une commission de la Chambre des représentants qui ont enquêté sur l'émeute du Capitole du 6 janvier 2021. Tous ont été graciés à titre préventif. Dans un communiqué, l’ancien président américain a expliqué : « La délivrance de ces grâces ne doit pas être confondue avec la reconnaissance qu'un individu a commis un acte répréhensible. » Que faut-il donc comprendre ?
Par son geste, Joe Biden entend protéger ces personnes de l’administration Trump. La démarche a de quoi interroger. Qu’ont-ils bien pu faire pour que le président sortant veuille ainsi les mettre à l'abri d’une enquête et d’une éventuelle condamnation ?
Les ennemis de mes ennemis sont mes amis
Anthony Fauci était le conseiller médical de Joe Biden jusqu’en 2022. Avant cela, lors du premier mandat de Donald Trump et pendant la crise du Covid-19, il avait été nommé chef de la cellule de crise de la Maison-Blanche (White House Coronavirus Task Force). À ce poste, il a été plus que critiqué. Il est accusé par une frange de l'opinion d’avoir caché des éléments importants concernant l’origine de la pandémie et sur les vaccins. Sa gestion de la crise a, aussi, été largement contestée par Donald Trump. Fauci, pour sa part, ne s'est pas gêné pour dénigrer les choix en matière de santé de Donald Trump qui « préférait recueillir l’avis de ses amis au téléphone plutôt que discuter avec les scientifiques » et pour saluer l'arrivée au pouvoir de Joe Biden : « Cette fois, ça y est, on laisse parler la science. »
À suivre, Mark Milley. Ce général de l’armée américaine a été chef d'état-major des armées des États-Unis, du 30 septembre 2019 au 29 septembre 2023, sous Donald Trump puis sous Joe Biden. Un poste durant lequel il n’a pas fait preuve d’une grande retenue, contrairement à ce que son uniforme impose. Il a contredit ses deux présidents au sujet de la guerre en Afghanistan en déclarant que les États-Unis étaient sortis perdants du conflit mais, surtout, il a affirmé que Donald Trump était un « dictateur en puissance », « un fasciste » et « la personne la plus dangereuse du pays ». Des propos que le 47e président n’a guère appréciés et qui auraient pu lui valoir des poursuites sans l’aide de Joe Biden.
L’ancien président a également gracié, à titre préventif, des membres de la Chambre des représentants, dont Liz Cheney et Adam Kinzinger, qui ont témoigné devant la commission, suite aux émeutes du 6 janvier 2021. À cette date, des sympathisants de Donald Trump, fraîchement battu, avaient pris d'assaut le Capitole pour contester les résultats du scrutin qui avait vu l'élection de Joe Biden. Bilan : cinq morts, des dizaines de blessés et plus de 1.250 participants reconnus coupables. Parmi eux, 650 ont été condamnés à des peines de prison allant de quelques jours à 22 ans.. Liz Cheney et Adam Kinzinger, ainsi que huit autres républicains, font partie de ceux qui ont approuvé la mise en accusation de Donald Trump pour « incitation à l'insurrection ».
Après moi, le déluge
Rappelons qu'en septembre dernier, en pleine campagne, le futur président avait déclaré qu’après sa victoire, « les gens qui ont triché ser[aient] poursuivis avec toute la rigueur de la Justice, ce qui inclura de longues peines de prison ». Joe Biden a sans doute voulu éviter cela. Il a donc été prévenant, vis-à-vis de ceux qui pourraient être dans le viseur de son successeur. Il l’a aussi été pour les membres de sa famille. Le 46e président a gracié cinq de ses proches. Après avoir accordé la grâce présidentielle à son fils, Hunter, le 1er décembre dernier, alors même que ce dernier avait été reconnu coupable de détention illégale d'arme à feu et de fraude fiscale, il a poursuivi son œuvre avec des grâces préventives signées pour son frère James Biden, sa sœur Valerie Biden Owens, leurs conjoints, Sara Jones Biden et John Owens, mais également pour son frère, Francis Biden. Pour se justifier, le président sortant a déclaré : « Ma famille a été visée par des attaques et des menaces incessantes, motivées par le seul désir de m'atteindre - la pire sorte de politique partisane. Malheureusement, je n'ai aucune raison de penser que ces attaques vont s'arrêter. » Si les siens n’ont rien à se reprocher, de quoi le démocrate a-t-il peur ? La question reste entière, elle sème le doute.
Notons que ces grâces préventives, au-delà d’être étonnantes, vont créer un précédent, aux États-Unis. Les futurs présidents, Donald Trump et ses successeurs, pourraient être tentés de suivre l’exemple de Biden et de protéger leurs alliés, ceci, même s’ils sont coupables. Cela ne présage rien de bon pour la Justice américaine.

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33 commentaires
On est jamais mieux servi ,que part soit même
Même amnistiés, il serait intéressant de savoir pourquoi ils ont été amnistiés.
FAUCI, Mr. COVID… en fait partie…Le copain de DELFRAISSY en France…
Pour qu’aucune poursuite ne puisse se faire contre eux.!… Mais s’ils n’ont rien fait, pourquoi les… amnistier?…
L’institut de recherche sur les allergies et maladies infectieuses dirigé par Fauci a financé les travaux du laboratoire de Wuhan sur le gain de fonction du coronavirus et Fauci a menti à ce sujet. Voilà pourquoi Biden lui a donné une carte « vous êtes libéré de prison ».
Et toutes les expériences pratiquées sur des enfants dans les orphelinats : des morts, des handicapés à vie et le reste, la liste est longue
Mais il va s’en sortir blanc comme neige
Écœurant
Sans doute des accords en haut lieu entre coquin et futur coquin ! Trump n’avait-il pas déclaré lors de sa première campagne à Hillary Clinton que s’il était élu il la jetterait en prison ? Quelques jours plus tard, après son élection, il lui organisait une » standing ovation » !
Là encore, c’est plus clair qu’en macronie. À minima ils ont été jugés ! En macronie ils n’auraient même pas été inquiété pour des faits semblables.
Quelle brochette de Biden ! Il fait, en fait, comme chez nous, où l’on se sert avant de servir le pays…
Tous ces personnages amnistiés sur cette terre par leurs complices ne perdent rien pour attendre. Les paroles citées dans les Évangiles concernant ce qui sera lié ou délié sur terre le seront au Ciel, ne s’adressaient qu’aux Apôtres du Christ et non pas aux apôtres du crime.
Édifiant
Tous pourris. A droite comme à gauche, au centre comme aux extrêmes . S’il en fallait une nouvelle preuve: la voilà. La plus grande démocratie du monde s’est encore une fois déshonorée
Formidable !
Aux USA on peut-être gracié sans avoir été condamné, ni même inquiété par la justice !
Formidable !
Peut-on obtenir une grâce dès la naissance ?
il ne doit pas y avoir de grace pour les crimes contre l humanite dont ils sont responsable et coupables
ils devront etre jugés c est trop facile d echapper a la punition
Mais voyons, ils ne sont responsables de RIEN, ils sont « graciés » pour n’avoir rien fait…
Biden a voulu protéger les siens d’un Trump expéditif et vindicatif. Rien de surprenant ni de condamnable . La justice appartient partout aux plus riches aux plus forts aux plus offrants. Rien de nouveau sous le soleil « selon que l’on est puissant ou misérable « ‘…notre bon Lafontaine a déjà tout dit.
S’il les gracie avant qu’ils ne soient attaqués ou inquiétés, c’est qu’il sait qu’ils ont quelque chose à se reprocher, dont il est vraisemblablement avisé, il espère ainsi leur faire échapper à la justice. Maintenant, apparemment, les juristes américains sont en train de se pencher sur la légalité de cette amnistie prophylactique et étudie cette manœuvre pour savoir si elle est légale ou non. De toute façon, cela laissera des traces
En effet, j’espère que des juristes vont se pencher sur cette amnistie inique . Que veut dire grâce préventive ? Drôle de justice !
Rappelez vous Mitterrand avait proclamé une amnistie. Dans sa magnanimité il l’avait étendu e à tous les politiques. Certains d’entre eux qui en bénéficiaient s’étaient offusqués d’une telle mesure d’amnistie.
C’est dans la constitution américaine!
oui mais l’amnistie concernait aussi les amendes routières, dommage que les futurs présidents n’aient pas renouvelé celles là…
« Ca » fait TRES longtemps que les coucous poly-tocards sont NI coupables NI responsables et sont tous à vociférer : « en toute responsabilité et avec conviction chevillée au corps ! … »
49.3 : J’engage la responsabilité du gouvernement. ! Et après ?
Après, nous payons
Vous vous attendiez à quoi de la part de Joe ?
Il l’a même signé, alors que D. Trump donnait son discours dans l’autre salle, et avant que les couples Trump et Vance ne raccompagnent Joe et son épouse à hélicoptère.
Typiquement gauchiste !
Ce système de grâces pour des faits éventuels non encore découverts ou poursuivis est très malsain et assez peu compréhensible pour l’électeur de base. Il ne peut qu’éloigner encore un peu plus le pouvoir de celui qui le lui délègue.