[EDITO] Pour ce restaurateur, nous n’avons… pas assez d’immigrés !

Le président de l’Association des maîtres restaurateurs ressuscite les arguments de Touche pas à mon pote
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Le patronat sera-t-il le dernier défenseur de l’immigrationnisme à la française ? À l’heure où l’islam et l’islamisme progressent de conserve à toute vapeur (il faut lire, à ce propos, notre article sur l'enquête de l'IFOP), quand des victimes innocentes tombent sous les couteaux de criminels, quand les banlieues s’enflamment, provoquant des centaines de milliers de dégâts comme en juin dernier, quand la laïcité est chaque jour menacée dans le monde scolaire, quand des quartiers entiers de nos villes font sécession, on trouve encore des voix pour appeler à accroitre les flux.

Alain Fontaine, gérant du restaurant Mesturet à Paris et président de l’Association des maîtres restaurateurs, suscite d'emblée la sympathie de BV. Une sympathie, hélas, rapidement douchée. Invité, ce 11 décembre, avant l'heure de l'apéritif, à l’antenne de BFM TV, il explique qu'il y a bien un problème d’immigration en France : il n’y a pas assez d’immigrés... Cela faisait longtemps.

Comme si l’immigration ne coûtait rien à la France

L’invité de BFM TV déroule un argumentaire si complet dans l'erreur qu'il semble sorti de la grande époque de la manipulation de masse, les années 1980-1990, quand les médias célébraient la doxa d'un seul cœur, sans être jamais contredits. Là non plus, du reste, l'orateur n'est pas contredit. Le restaurateur reprend l'antienne mille fois entendue de l’immigration, cette tradition en France, en 1920, en 1950 et jusqu’à aujourd’hui. Les Italiens et les Polonais ont précédé les Africains du Nord, explique-t-il. « Les générations qui ont suivi se sont installées, dit-il. Aujourd’hui, on est toujours en croissance. »

Air aussi célèbre que faux. Comme si l’ampleur des flux migratoires n’avait pas radicalement changé la donne depuis les années 1920. Et comme si l’origine de cette immigration ne posait pas un défi bien plus grand que lorsque les Polonais et les Italiens fraîchement arrivés côtoyaient les Français sur le parvis de la paroisse. Comme si, enfin, l’immigration ne coûtait rien à la France. Selon Jean-Paul Gourevitch cité par Le Figaro, l’immigration a coûté près de 54 milliards d’euros au pays, en 2023. Une étude contestée, comme il se doit, car la France du politiquement correct estime que l'immigration coûte un peu, pas du tout, voire même qu’elle rapporte !

Mais il faut s'arrêter deux secondes sur la croissance. En croissance, la France ? Oui, mais une croissance très très faible, peut-être inférieure à 1 % en 2023. En tout cas, très en dessous des perspectives de croissance moyenne du PIB mondial, selon l’OCDE (2,7 %). Pas de quoi faire un triomphe à la politique française, immigration comprise.

Mais notre patron a de la ressource : il nous ressort le coup des métiers que les Français ne veulent plus faire. Sauf que les Français ne refusent pas les métiers mais les salaires qui ne leur permettent pas de vivre. Certains salaires à temps partiel ne remboursent pas le coût du transport ! Et chacun sait que, dans le pays le plus taxé du monde libre, de nombreux Français n’ont tout simplement… pas intérêt à travailler : les minima sociaux ajoutés à un peu de travail au noir présentent un intérêt financier bien supérieur.

A contrario, certains employeurs ont tout intérêt à faire travailler une main -d’œuvre peu qualifiée très peu coûteuse. C’est le cas du bâtiment. Ou de la restauration. Le système français est ainsi piqué à l’héroïne de l’immigration. Pour maintenir le prix du menu au ras des pâquerettes, on embauche un cuisinier immigré. Qui fera venir sa famille. « Aucun corollaire avec le chômage », insiste notre employeur : il lui suffit pourtant d’aller comparer le taux de chômage de Trappes, de Mantes-la-Jolie ou de Sarcelles, villes d'immigration forte, avec le taux national. Tout est dit. Les statistiques françaises indiquent avec la régularité d’une pendule que les populations immigrées sont davantage touchées par le chômage que les population dites de souche. Aucun lien avec le chômage ?

Un air de manipulation des années Touche pas à mon pote

Et notre patron de citer deux pays très ouverts à l’immigration avec des taux de chômage faibles : l’Allemagne et les États-Unis. Sauf que la France, ouverte à tous les vents de l’immigration, offre précisément un terrible contre-exemple. Nous affichons un taux de chômage de 7,3 % en octobre 2023, selon l’OCDE, ce qui nous place parmi les dix plus mauvais élèves de la classe des pays développés, pire que l’Espagne, la Grèce ou l’Italie, mais moins bien que tous les autres… Parmi les premiers de la classe sur le critère du chômage, on trouve justement, comme par hasard, des pays fort peu ouverts à l’immigration et très accrochés à leurs frontières, comme la Tchéquie (2,4 % de chômage), le Japon (2,6 %), la Pologne (2,7 %), la Suisse ou la Hongrie de Viktor Orbán (3,9 %). Le Royaume-Uni ou les États-Unis, dont le taux de chômage est faible en dépit d'une immigration forte, font exception. Pour une raison simple : leurs lois sociales n’ont rien à voir avec celles de la France.

Bien sûr, notre restaurateur a un employé immigré qu’il vient de faire régulariser après qu’on lui a offert une formation : « Et il aurait fallu qu’il s’en aille pour se retrouver à la rue ? », demande-t-il avec l'accent de la manipulation des années Touche pas à mon pote. Le numéro ne marche plus. Il devient même insupportable, comme l'écrit dans son style efficace le lanceur d'alerte Damien Rieu.

L’immigration permet à certains entrepreneurs de maintenir des prix bas en jouant sur les exigences faibles d’immigrés qui n’ont rien à perdre. Le tout aux frais des Français qui payent cette facilité d'un prix exorbitant : celui du poids du chômage des populations immigrées ou d'origine immigrée, de l'AME, des émeutes de juin et, surtout, de l'insécurité sanglante. Les prisons françaises sont remplies à 25 % d’immigrés non français. La France meurt de ces petits égoïsmes aux conséquences dévastatrices. Quant aux restaurateurs tchèques, japonais, polonais, suisses ou hongrois, tous seraient certainement heureux de payer leurs salariés moins cher. En attendant, dans tous ces pays, les restaurants sont ouverts, ils n'ont pas fait faillite... Notre « maître restaurateur » immigrationniste devrait y réserver une table.

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Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

111 commentaires

  1. Il serait intéressant des savoir combien est payé cet employé et à combien se montent les charges de l’employeur, quelles sont ses conditions de logement etc… Cela rappelle étrangement le même discours que tenaient les patrons des grosses entreprises pour faire venir une main d’oeuvre étrangère très mal payée avec les conséquences que l’on connait. Un nouveau prolétariat est en train de naître avec des exigences qui ne sont plus les nôtres.

  2. Si pour ses bénéfices c’est très bien d’employer des illégaux, pour les légalistes, c’est la punition : toujours plus d’impôts.

  3. L’honnêteté de cet individu représentant des maîtres restaurateurs commande que soient publiés in extenso les salaires réels versés aux personnes en situation irrégulière, accompagnés des conditions de logement de transport dont disposent ces migrants . On trouvera aussi la somme des aides publiques payées par les français pour permettrent aux maîtres restaurateurs de s’engraisser sur notre dos. Alors et alors seulement on pourra discuter avec eux.

  4. J’ai entendu l’interview; ce restaurateur était hallucinant, tout à ne pas comprendre sa pratique de l’esclavage humain. IL louait la « ponctualité exemplaire » de son employé: celui-ci avait-il un moyen de faire autrement, d’être en désaccord sur quoi que ce soit?

  5. Pourquoi ce restaurateur n’ouvre-t-il pas un restaurant pour émigrés ? Il ne se plaindra plus et il aura une clientèle idéale, selon ses vœux…

  6. Ces gens sont des néo-esclavagistes. Sans compter qu’il change souvent de personnel car, s’il n’est pas expulsé et est régularisé, ce néo-esclave quittera malgré tout son employeur pour toucher le RSA auquel il a maintenant droit. Combien de chômeurs en France sont des anciens immigrés régularisés qui préfèrent glander en bossant au noir et toucher les aides systématiques

  7. « En croissance, la France ? » Nous avons tous en tête des tas d’exemples de prix qui ont subit de très sévères augmentations dont certaines de plusieurs dizaines de pourcents. Dans un tel contexte inflationniste, n’enregistrer qu’une « croissance » de 1% signifie donc un effondrement magistral de la consommation et une terrible contre-performance à mettre à l’actif du Bruno Lemaire qui devait mettre à genoux l’économie russe.

  8. Shoopy83 a raison… n’allons plus dans ce restaurant (que je ne connais pas) , et faisons lui la pub à l’envers…. avertir la DGCCRF quand vous savez qu’un restaurant de ce genre emploie des illégaux. Et puis, l’Inspection du Travail DOIT faire son boulot de contrôle…

  9. Mais tout le monde le sait ou l’a vécu dans sa famille !
    Les cafés hôtels restaurants sont les champions du «black »… À l’encaissement, ( la carte bleue est souvent en panne), au paiement des fournitures, (il faut équilibrer les entrées et les débours), et surtout… pour le paiement des employés, saisonniers ou non. Et donc en franchise de charges sociales …. Alors… avec les immigrés en situation irrégulière… vous pensez comme ce serait encore plus pratique !!! Et nous avons tous connu cela. Les bistrotiers sont toujours de très honnêtes citoyens.

  10. 320 000 migrants légaux rentrent en France chaque année dont seulement 14 % au titre de l’immigration de travail soit 44 800. La loi Darmanin en voulant régulariser les métiers en tension est une loi esclavagiste : silence radio de la gauche la-dessus. Vu les 5,5 millions de sans emploi en France nous n’avons pas besoin d’importer un sous prolétariat qui coûte très cher à former et assimiler. Il faut en urgence baisser les charges sur le travail qui ne servent qu’à engraisser le mammouth étatique et rendre au salarié son salaire complet. Il faut aussi supprimer les prestations sociales non contributives aux étrangers pour réduire les flux entrants. La croissance du PIB français est due uniquement à celle du PIB non marchand (le secteur public). La France n’a en fait pas un problème d’immigration mais un problème de socialisme.

  11. J’ai été cuisinier pendant 47 ans, mais je n’ai pas tardé à comprendre qu’à part se faire exploiter, il n’y avait pas grand chose à espérer de la restauration traditionnelle, j’ai donc choisi de travailler dans un club de vacances, où j’ai pu enfin être rémunérer dignement avant de finir ma carrière professionnelle chez des traiteurs. Ce que ces restaurateurs pro-migrants veulent c’est une main d’oeuvre à bas coup, corvéable à merci, capable d’encaisser des conditions de travail indignes. Si ces mêmes restaurateurs acceptaient de payer correctement leur personnel avec des conditions de travail correctes, ils n’auraient pas besoin de rechercher leurs employés en Afrique.

  12. Bonjour vous ne pouvez pas vous passer de la main d’oeuvre a bon prix payer un peut plus voos ouvrier et vous aurer de la main d’oeuvre française et pour cela en plus a voir l’état de vos cuisine le restaurant est de plus en plus vide il y a voir les resultats des enquêtes à la télé

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