[ÉDITO] OQTF : par pitié, Marine Tondelier, laissez l’amour en paix !

Pour la députée verte, ceux qui veulent interdire le mariage aux personnes frappées d'OQTF « s'en prennent à l'amour ».
Capture d'écran
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L’heure est grave car « ils s’en prennent maintenant à l’amour, aux sentiments ». Marine Tondelier tire la sonnette d’alarme, espérant tirer quelques larmes à ceux chez qui resterait quelque humanité en ce triste monde. De quoi s’agit-il encore ? Le 18 février dernier, des députés – principalement LR, mais pas que, puisqu’on y trouve quelques députés macronistes – ont déposé une proposition de loi visant à ne pas autoriser le mariage d’un étranger soumis à l’obligation de quitter le territoire français.

L’exposé des motifs de cette proposition de loi répète ce que l’on sait depuis des années : inefficacité de la politique de lutte contre l’immigration clandestine, laxisme migratoire, très faible exécution des OQTF (7 %). Mais cet exposé « accroche à l’actualité ». Le refus du maire LR de Bourg-lès-Valence de célébrer, ce samedi, un mariage a fait du bruit. Selon ce maire, Marlène Mourier, l'homme, un Tunisien sans papiers, aurait avoué lors d'un entretien préalable vouloir se marier pour obtenir un titre de séjour. Cette décision s'inscrit dans le sillage de celle du maire de Béziers. Lui aussi refuse de marier une personne sous OQTF, au risque d’être poursuivi, dans l’état actuel de la loi. Une affaire qui a été remise sur le tapis, la semaine dernière, lors de l’échange, sur TF1, entre Robert Ménard et Emmanuel Macron. Un Emmanuel Macron, ordonnateur en chef de cette politique migratoire depuis huit ans, donnant raison à Robert Ménard…

 

L'amour, le grand absent du Code civil : heureusement...

Et donc, pour Marine Tondelier, cette proposition de loi est non seulement « raciste » - on ne voit pas ce que le racisme vient faire là-dedans, mais bon, passons - mais, en plus, maintenant – et là, c’est le pire qu’on pouvait imaginer ! –, on s’en prend à l’amour ! Argument massue qui transforme quasiment ceux qui ont déposé cette PPL en monstres, en nazis. On ne touche pas à l’amour, vous comprenez. L’amour : vaste sujet ! Mais au fait, elle dit quoi, d’ailleurs, la loi, au sujet de l’amour ? Rien. Pas un mot. Parce que l’amour – sans doute comme la bêtise – n’est pas mesurable, n’est pas quantifiable. Marine Tondelier, qui est pourtant conseillère municipale, doit pourtant savoir ce que dit la loi, en l’occurrence le Code civil, sur le mariage. Pas une seule fois le mot « amour » n’est écrit. Et c’est heureux. Lorsque le maire (ou l’un de ses adjoints) marie deux personnes, il est dans l’obligation de lire cinq articles du Code civil aux futurs époux avant de leur demander s’ils s’acceptent pour époux et qu’il les déclare mariés au nom de la loi. Des articles qui précisent les devoirs de l’un envers l’autre : respect, fidélité, secours, assistance, direction morale et matérielle de la famille, éducation des enfants, contributions des époux aux charges du mariage, communauté de vie, autorité parentale avec pour finalité l’intérêt de l’enfant. Toutes choses, notamment en cas de conflit entre les époux, qui sont objectivement mesurables.

La grande prudence du législateur

Dans leur grande prudence et intelligence, tous les législateurs et légistes, depuis Portalis (principal rédacteur du Code civil, fondé sous Napoléon Bonaparte) jusqu’à Taubira qui ouvrit le mariage aux couples homosexuels, se sont bien gardés d’introduire le concept d’amour dans la loi. La loi, n’en déplaise à la dame catéchiste en vert, se contrefiche que les époux s’aiment ou ne s’aiment pas. Il ne manquerait plus que ça, d’ailleurs : l’État est déjà suffisamment intrusif dans nos vies privées pour qu’on ne lui donne pas l’idée de créer un nouveau corps de fonctionnaires, du genre « contrôleurs de l’amour matrimonial et des sentiments ». Cela dit, la « copine à Tondelier », dame Sandrine Rousseau, voulait bien créer un délit de non-partage des tâches domestiques.

Plus sérieusement, Marine Tondelier oublie – ou ignore, c’est possible aussi – que le mariage civil est un contrat passé entre deux personnes devant la société. Cette société, partie prenante de ce mariage, attend que cette union contribue à sa propre stabilité et perpétuation. Aussi, il n’y aurait rien de choquant, bien au contraire, que le Code civil soit modifié, comme le proposent ces députés, en précisant que « le mariage ne peut être célébré si l’une des personnes est soumise à une obligation de quitter le territoire français ». Pour finir sur un truisme : au nom de l'amour, depuis que l'homme est homme, des choses magnifiques ont été accomplies en ce bas monde... Des horreurs, aussi ! Alors, par pitié, fichons la paix à l’amour ! Tiens, une idée de lecture, ou relecture, du regretté Jean Dutourd : Les Horreurs de l’amour...

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Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

Vos commentaires

105 commentaires

  1. La solution est pourtant simple pour des amours si fortes. Se marier dans le pays de l’élu et quitter la France.

  2. Elle confond amour et humour.
    Quelque soit le sujet, ses compétences sont très limitées !

  3. Elle n’a simplement pas eu le temps de terminer son propos : elle voulait expliquer l’amour du mensonge et de la mauvaise foi, dans lesquels les pastèques ( et .. Les Fossoyeurs Impunis) excellent ; à part des saillies médiatiques pour allumer des foyers de haine, que font ces gens là ? rien,…. ah si pardon, ils vivent pas si mal, des impôts des contributeurs, cad même pas la moitié des français. Seule question : jusqu’à quand ? je me demande si je ne suis pas un peu en colère !

  4. Tondelier, Binet, Rousseau etc….Ce n’est pas avec des modèles pareils qu’on aura un jour une Présidente de la République.
    Pourtant, tant de femmes de talent auraient toutes les qualités pour faire facilement mieux que Macron dès lors que leur discernement n’est pas atteint par une prétention maladive et une méconnaissance du Monde.
    On ne va quand même pas élire Simone Veil à titre posthume?

  5. Il est gênant qu’un média comme BV donne autant de lignes de paroles à ce genre de destructeur de notre Société qu’à ceux qui la défendent.

  6. Question : y a-t-il vraiment besoin d’une nouvelle loi ? Quand un Maire célèbre un mariage, c’est une de ses fonctions relevant de l’état civil : il ne peut donc matériellement y procéder s’il ne peut pas s’assurer (non seulement de la sincérité de la démarche) mais aussi et surtout de l’état civil des candidats au mariage. Comment le faire pour des sans papiers, ou pour des personnes qui sont arrivées en France avec la volonté de dissimuler leur identité pour éviter de se faire renvoyer ?

  7. Bizarres « ces gens là »: leur « pudeur » est à l’aune de leur mémoire…Il n’y a encore pas si longtemps il fallait une prise de sang pour s’assurer que l’un des futurs conjoints n’avait pas la syphilis…

  8. Ces gens d’une parfaite intolérance pour ceux qui ne sont pas de leur avis, qui parlent d’amour, ça fait sourire ! Tout ça pour nous faire admettre l’inadmissible, un clandestin ou un OQPF n’ont pas à se marier sur notre sol, dans leur pays, ils font ce qu’ils veulent mais pas chez nous

  9. Sait elle seulement ce qu’est le véritable amour ?? sa triste mine ferait penser peut être à tort qu’elle en est frustrée !!!

  10. Je ne vois toujours pas où est le parallèle entre l’écologie et le mariage des migrants ou des OQTF ?

  11. L’amour est trop important, trop fragile, comme un nuage de roses parfumées qui ravie nos cœurs, pour qu’on le laisse à une taulière.

  12. Merci à elle de nous faire rire dans cet océan de morosité. Une pitre, de temps en temps, ça éclaircit la météo et en plus, si c’est l’amour qu’elle nous propose, alors !!!

  13. Ah l’amour… elle a raison, c’est important. Et ça peut se vivre aussi dans le pays d’origine des OQTF renvoyés chez eux.
    Je serais curieux de savoir combien de fiancé (e)s ont rejoint dans leur pays, ce grand amour de leur vie sous OQTF qui a été expulsé ?
    Il y avait une dame qui contestait le renvoi de son fiancé en Afrique devant les tribunaux, mais qui ne devait pas être suffisamment amoureuse pour aller le rejoindre là-bas.

    • Effectivement. Et cette comédienne est allée jusqu’à pleurer publiquement. Aller vivre son amour sous le soleil et le ciel bleu de l’Algérie, c’est tentant, non ?

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