[L’ÉTÉ BV] Le Sénat sur les émeutes de 2023 : cette guerre civile qui vient

Le rapport décrit une France assise sur une poudrière en banlieue et invite à « sécuriser les armureries ».
emeutes
Cet article vous avait peut-être échappé. Nous vous proposons de le lire ou de le relire.
Cet article a été publié le 11/04/2024.

Tout l'été, BV vous propose de relire certains articles de l'année écoulée. Ici, des nouvelles de notre civilisation.

Le 30 juin 2023, alors que les émeutes enflamment les banlieues dans la foulée du décès du jeune Nahel, Éric Zemmour est invité sur Europe 1 au micro de Dimitri Pavlenko, qui mentionne les scènes de chaos et de pillage. « On voit bien que nous sommes dans un des prodromes de guerre civile », commence Zemmour. « Guerre civile ?, interrompt Pavlenko. Qu’est-ce que c’est ? » « La guerre civile, ce sont les affrontements entre une partie de la population et les autorités publiques », répond Zemmour.

Un prodrome ? Le début d'une maladie, avant la crise aiguë. Daté de ce 9 avril 2024, le tout récent rapport d’information du Sénat ne décrit pas autre chose. Rédigé par une commission d’enquête présidée par le sénateur François-Noël Buffet (LR), ce texte de 282 pages ne parle pas de guerre civile ni même d’immigration. Mais il alourdit le bilan de ces jours d’émeutes et décrit une situation de pré-guerre civile.

Côté bilan des émeutes de 2023, le Sénat fait état d’un coût plus lourd encore qu’annoncé : on en était resté à plus de 700 millions d’euros. « L’estimation des dommages aux biens atteint le chiffre, colossal et en nette hausse par rapport à 2005 [aux émeutes de 2005, NDLR], d’un milliard d’euros », écrit le rapport. À elle seule, la facture des émeutes de 2023 présentée aux assureurs bondit à 793 millions d’euros. C’est... quatre fois le coût des émeutes de 2005 ! Où l'on constate que la France a pris le chemin du progrès. Les émeutes de 2023 ont, par ailleurs, fait deux morts. Et « la mission d’information évalue dans une fourchette basse à plus d’un millier le nombre de personnes blessées ». Parmi elles, « 782 agents des forces de l’ordre ». Des chiffres qui ne relèvent plus de la poussée de fièvre mais de l’affrontement. Les émeutes de 2005 avaient touché 25 départements, celles de 2023 en ont concerné 95 sur 101, ajoute le rapport… Quand on vous parle de progrès !

Un rapport décomplexé à la violence

Ce n’est pas tout. Les émeutiers s’en sont pris « aux symboles républicains », explique benoîtement le texte du Sénat. C’est-à-dire aux symboles de la France. Parmi les 2.508 bâtiments incendiés ou dégradés (bien 2.508 !) figurent 273 bâtiments des forces de l’ordre, 105 mairies et 243 écoles. Pas moins de 12.031 véhicules ont aussi été incendiés, dont de nombreux véhicules de la police. Chez ces habitants gourmands en subventions de tous ordres, l’amour du pays et de son modèle ne saute pas aux yeux…

Le profil de l’émeutier n’a, par ailleurs, rien à voir avec le miséreux sans le sou imaginé par la gauche : il a 23 ans en moyenne, un diplôme du secondaire, il est en activité. C’est un homme, pour neuf émeutiers sur dix, et un Français, pour sept émeutiers sur dix (71 %). Ce qui signifie que trois émeutiers sur dix sont étrangers… Ces émeutiers n’ont utilisé le décès du jeune Nahel que comme un prétexte, nous dit encore ce rapport, sauf une minorité d’entre eux. L’extrême gauche n’a rien manipulé. Pas de revendication politique, mais « une colère » contre les « institutions » et les « représentants de l’autorité publique », un « effet de groupe » et une « recherche d’adrénaline ». La « dimension ludique des réseaux sociaux » a aussi joué un rôle. Si on peut rigoler un peu... Tous les ingrédients d’une sédition sont là, le terreau d’une guerre civile.

Certains mots du rapport présagent ainsi d’un avenir assez sportif… « Les forces de sécurité intérieure ont fait face à des émeutiers démontrant un rapport décomplexé à la violence ainsi qu’un degré d’organisation et de désinhibition déconcertant », note le texte. Les sénateurs prennent donc la mesure de la menace et interrogent la capacité de l’État à « assurer le rétablissement rapide de l’ordre public ». Question grave. « Une telle question se pose avec une acuité renouvelée, tant le risque de nouveaux phénomènes (le cas échéant, plus localisé), de violences ou d’émeutes urbaines pourrait à l’avenir se présenter très rapidement », insiste ce rapport du 9 avril. Autant dire, officiellement, que la France a basculé, qu’elle ne maîtrise plus ses banlieues et qu’elle est désormais assise sur une poudrière.

Sécuriser les armureries

Les sénateurs proposent ainsi de « construire un schéma national de rétablissement et de maintien de l’ordre en contexte émeutier », d’améliorer l’entraînement des forces de l’ordre face aux émeutes et de les équiper pour « des contextes émeutiers longs et protéiformes ». Cela ne sent pas le vivre ensemble dans la diversité heureuse... La mission sénatoriale préconise ainsi de produire davantage de munitions et d’armement, de moderniser les flottes de drones et de s’équiper en caméras de surveillance, « d’assurer la sécurisation des bâtiments et armureries » ou « d’améliorer la cartographie des quartiers sensibles » sans oublier de gérer la profusion des mortiers d’artifice.

Selon le Larousse, la guerre civile est une « lutte armée, au sein d'un même État, entre les partisans du pouvoir en place et une fraction importante de la population ». Après que la France a investi 117 milliards d'euros dans la politique de la ville depuis 2010, on y est.

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Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

67 commentaires

  1. Que l’on ne se voile pas la face , ces émeutes étaient les prémices de ce qui nous pend au nez . Et c’est inexorable . Toute cause à effet où vice versa Tout effet à une cause . Tout découle des défaillances de cet état incompétent et pleutre . La FRANCE se meurt .

  2. Ce sont des racailles, issues pour l’essentiel de l’immigration arabo musulmane, présente ou passée dont certains sont des « français » de papier, plus quelques « paumés » LFI, tous biberonnés aux théories victimaires des frères musulmans pour la partie politico théorique, adossée si nous nous rebellons, à leurs nervis les assassins salafistes, pour faire des actes terroristes, et nous faire plier. Mais dormez tranquilles braves gens, Macron et ses sbires nous protègent contre Poutine et le RN. Alléluia! Est-ce politiquement correct que de le dire?

  3. Ce qui est symptomatique, c’est que les « opposants au régime » réels ne sont pas les émeutiers casseurs (dont l’estimation des coûts de la casse en 2023 dépasse 700M€), mais bien une majorité de population qui elle ne casse rien, mais dont les manifestations orales ou physiques sont réprimées… On se demande dans quel camp est l’Etat!

  4. Dans ces chiffres, lorsque l’on parle de 7 français sur 10, parle t’on réellement de Français ou y aurait-il des binationaux parmi ces soit disant français ? Je vous rappelle que le ministre a bien affirmé que ce sont les casseurs qui paieraient : on attend de voir. 1 milliard d’euros = une bagatelle dans les milliards engendrés par les trafics de drogue ou autres. Je crains, malheureusement que ce sera, encore et toujours, le même citoyen honnête, celui qui bosse ou qui a bossé toute sa vie, qui sera punit et continuera à être spolié davantage pour financer les racailles, les barbares, les assistés, …

  5. Quand je lis que 7 français sur 10 feraient parti des émeutiers, je pense qu’une erreur s’est produite Non ce ne sont pas des français mais des français de papier. Pour les 3 autres ce seraient des étrangers. En définitive ce sont bien 100% des étrangers qui font parti de la racaille !!

  6. La résilience des français passe pour de la passivité, de la résignation. Mais ce peuple a montré dans son histoire qu’il n’est pas facile à arrêter lorsqu’il décide de se mettre en marche.

    • le fait de voir la population blanche se réveiller me parait relever de la pure utopie tant les français sont conditionnés a la différence des racailles qui eux n’hésitent pas a se rebeller !

  7. Si au début des émeutes les forces de l’ordre avaient procédé à des tirs sporadiques, la racaille se serait arrêtée de suite. Mais voilà, on préfère, de loin, avoir des morts et des blessés du côté des policiers et gendarmes. Un jour, peut-être, sous un autre gouvernement ordre sera donné à ces forces de rétablir l’ordre avec, au besoin, le concours de l’armée. C’est le seul moyen pour remettre les cervelles en place.

  8. Si notre pseudo président et sa cour ne s’en sont pas aperçus c’est bien la preuve qu’ils ont copiés lors des examens sur leurs petits camarades ou qu’on leur avait donné le sujet à l’avance comme pour les interviews…
    Nous y allons tout droit à la guerre civile et ils sont armés comme des porte avions dans les cités !

    • Ne vous inquiétez pas pour cela, ils savent très bien ce qui se passe et où cela se passe. Ils sont fort bien renseignés et disposent de toutes les informations. La question qui se pose est de savoir pourquoi rien n’est fait pour arrêter cela et pourquoi tout est fait pour l’encourager. A ce niveau-là, ce n’est plus de l’incompétence ou de l’ignorance, c’est un projet ou du moins une forme de complicité.

  9. C’est l’art de se soumettre en mettant des semblants de protection partout. Pourtant il est avéré que la meilleure défense est l’attaque. Nos dirigeants qui vivent hors réalité vont un jour se réveiller dans la guerre civile et seront ébahis de ce qui arrive. Pendant ce temps les français seront les premières victimes.

  10. Cela confirme mon commentaire sur l’article de Jean Kast, 40 ans de laxisme et de soumission et le résultat est là.

  11. La France est surendetté surtout envers l’étranger au près de certains pays qui veulent sa disparition des pays développés. Certains pays qu’il n’es pas bon de nommer en outre organise une déstabilisation du pays qui en plus nous coute fort cher à même de ne pouvoir nous désendetter, un aspect de cette situation parmi bien d’autre, première solution rapide se sortir du bourbier de l’UE.

  12. Tout n’est pas perdu ! Il resterait 6 Départements où le Koufir peut vivre en paix. Mayotte peut-être? Alléluia !

  13. Ça sent la répétition générale avant le « grand soir ». Nous avons fait rentrer les loups dans la bergerie … malheur aux brebis ! Plus sérieusement, il va falloir – et c’est vital – revoir notre politique de maintien de l’ordre, de manière générale (même si d’immenses progrès ont été réalisés par les FDO), mais aussi dans le cadre de de tels événements. Il ne s’agit plus d’un fait banal de délinquance, quand on parle de guerre civile, il faut envisager l’intervention de l’armée, même si je n’y suis habituellement pas favorable. Le front n’est pas en Ukraine, il est dans nos banlieues, l’ennemi n’est pas à Moscou, il est sous nos fenêtres, c’est ici qu’il faut « mettre le paquet », car c’est ici que ça va péter, et plus vite qu’on ne le pense.

  14. Les assurances vont encore augmenter pour les français évidamment . Combien d’argent dépensé ou plutôt dilapidé pour ces populations , combien de temps pour que nos élus de tout bord comprennent que ça ne sert à rien , qu’il n’y en aura jamais assez pour eux , que leurs éxigences sont telles que rien ne pourra les satisfaire . Et surtout jusqu’à quand pourra t’ils ponctionner les contribuables dont le nombre de précaires augmente chaque jour , le français meurt à petit feu . Il faut fabriquer des armes mais non pas pour l’Ukraine mais pour ce pays parce que ces délinquants , eux , sont bien mieux équipés , rapatrier nos soldats et au lieu de mettre les mosquées sous surveillance ce sont le peuple et les églises qu’il faut protéger parce que ce sont bien eux les cibles .

    • Oui, notre pays court à la ruine, et joyeusement encore ! Je finis par me demander si ce n’est pas le but recherché pour pouvoir imposer un pouvoir autoritaire qu’il serait impossible de faire accepter en temps normal. Souvenons-nous du « nous sommes en guerre » présidentiel, qui a donné lieu aux confinements, à la vaccination obligatoire, au pass sanitaire et aux contrôles ubuesques des forces de l’ordre sur des citoyens inoffensifs (drones de surveillance dans des parcs naturels pour traquer d’éventuels randonneurs, plages fermées, etc. On aimerait voir autant de zèle de la part des FDO pour traquer les dealers et les rodéos urbains). Ces gens ont compris que la peur était le meilleur allié du pouvoir.

      • Vous devez avoir raison : regardez les Gilets Jaunes, on leur est rentré dedans, on ne les entend plus même avec la remontée du litre de carburant et la précarité qui s’installe

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