[Edito] Le RN minoritaire ? Le prix du coup de force Mélenchon-Macron

Article mis à jour ce 4 juillet.
Deux sondages coup sur coup risquent de doucher les espoirs des électeurs RN-LR. Ils provoqueront, bien sûr, les applaudissements frénétiques de la gauche embarquée dans l'aventure du NFP. Ce jeudi soir, un sondage Harris Interactive pour BFM TV annonce que l’alliance entre Macron et Mélenchon pourrait faire descendre le RN de 250-290 sièges envisagés à… 190 sièges à l’Assemblée nationale. En face, le NFP obtiendrait quelque 195 sièges, soit une majorité relative qui lui permettrait de désigner le Premier ministre.
Sondage Harris Interactive pour BFMTV :
L’alliance entre Macron et Melenchon pourrait faire descendre le RN à 190 sièges
et porter le NFP à 195 sièges
lui permettant d’obtenir ainsi la majorité relative et le poste de 1er ministre pic.twitter.com/7Gr03hdS4K— Destination Télé (@DestinationTele) July 3, 2024
Un autre sondage, réalisé par Harris Interactive et publié ce 3 juillet au soir par le site du magazine Challenges donne des résultats similaires en nombre de sièges. « Le RN et ses alliés ne sont plus crédités que de 190 à 220 sièges à l’issue du second tour des législatives, loin du seuil majoritaire de 289 députés qui aurait permis à Jordan Bardella d’entrer à Matignon », écrit le journal économique.
Ces sondages sont les premiers à prendre en compte la vague de retraits des candidatures close mardi soir à 18 heures. S’ils se vérifient dans les urnes dimanche soir, les patriotes français qui nourrissaient l’espoir d’une grande bascule seront évidemment déçus.
La « grande armée de gauche », montée de bric et de broc, intégrant Rima Hassan, Raphaël Arnault, Philippe Poutou, le PCF ou les Verts qui ont sur la conscience le désespoir des paysans, aura réussi à déposséder le RN d’une victoire quasi acquise à la loyale : il est arrivé, au soir du 30 juin, devant la coalition NFP et le parti au pouvoir. Il était arrivé lors des Européennes le 9 juin très loin devant tous les partis du spectre politique.
Macron nommera peut-être à nouveau Gabriel Attal à Matignon et continuera comme avant, au prix d’un virage à gauche, de quelques reniements et abandons et d’une paralysie partielle. Il gardera l’essentiel à ses yeux : le pouvoir. Sur le papier, cette stratégie est parfaitement légale. Légales les alliances, légaux les retraits, légales les menaces verbales.
Mais « bien mal acquis ne profite jamais », dit le proverbe. En réalité, le camp macroniste, qui tire les ficelles de cette basse manœuvre d’appareils, emportera une vraie-fausse victoire à la Pyrrhus, une victoire technique. Sur le fond, l’esprit de la démocratie, l’esprit des institutions, l’honnêteté des urnes et du fonctionnement de la Ve République sortiront, une fois de plus, salement cabossés de cet épisode. Car on n’enlèvera pas de la tête d’un Français sur trois qui a voté aux européennes, puis aux législatives en faveur du RN, qu’il est victime d’une manipulation honteuse, façon hold-up de nuit. Il aura fallu dresser contre le RN et les LR de Ciotti une armée impériale recrutée dans les pires bas-fonds de la gauche violente en fermant les yeux sur les profils et les idées, avec une seule promesse sans programme : battre le RN. Pour faire marcher les soldats de cet empire délétère, mû par l’intérêt financier et la soif du pouvoir, il faut agiter de grandes idées. Alors, Attal lance, ce 3 juillet au soir : « L’enjeu du second tour est d’éviter une majorité absolue dirigée par le RN qui a un projet aux antipodes des valeurs de la République. » Valeurs de la République, que de crimes on aura commis en votre nom !
Les crimes sont toujours punis. Cette victoire tactique a un prix. La Macronie a montré qu’elle était prête à tout pour conserver le pouvoir, même si elle finasse aujourd’hui (dans des termes si confus que personne n’en comprend le sens) sur la teneur de ses alliances avec LFI. Que la gauche, l’extrême gauche et le centre macroniste n’étaient que les différents doigts de la même main, tous unis et prêts à tout face au peuple des campagnes, des petites villes, face aux ouvriers et aux actifs qui votent massivement à droite.
Demain, le défi sera finalement bien plus grand pour la Macronie et l’extrême gauche si elles entreprennent de gouverner trois ans de plus sans majorité absolue, parmi les tensions, les factions et les divagations des mélenchonistes, que pour le RN et ses alliés. Confortablement installés dans l’opposition, Bardella et ses troupes attendraient sagement de cueillir le fruit mûr en 2027. La France, elle, s’abîmerait davantage, trois ans durant. A ce jour, rien n'est joué et les calculs cyniques de la classe politique qui a tant saccagé la France ne sont pas à l'abri d'un sursaut d'orgueil des électeurs de gauche dégoûtés par la combinazione, comme d'un autre sursaut d'orgueil, venu des électeurs de droite. Les Français ont montré qu'ils savaient parfois dire non.
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97 commentaires
Si c’était le cas, alors Macron finirait ses 3 dernières années de dictature, n’écoutant plus personne, il managera son chaos méprisant tout et tous sur son passage !
Alors, les gauchistes dupés, continueront leur révolution destructrice.
3 ans de révolution permanante, 3 ans de perdus !
Parfait résumé !
La France un pays majoritairement dominé par les assistés et les rentiers d’une République qui n’a jamais fait autre chose que de la destruction. Le pire c’est que cette société bien trop nombreuse avant tout constituée par le monde politique et publique, toutes étiquettes confondues est devenue majoritaire, fainéante, puante, irresponsable et surtout irrespectueuse envers ceux qui les payent. Et ce vrai problème là n’est abordé par aucune politique qui ne se coupe pas l’herbe verte sous les pieds.
Macron prêt à toutes les bassesses pour garder le pouvoir . Il faudra aller le chercher comme il nous l’avait si gentiment demandé
Après tout, les veaux Français assumeront leurs votes imbéciles en faveur de la gauche . L’espoir sera pour 2027 mais ne sera t-il pas trop tard, car les dégâts seront immenses.
La coalition macro mélenchoniste me fait penser à la grande armée de Napoléon qui comprenait des Lituaniens, des Polonais, des Hollandais, des Suédois, j’en passe et de bien meilleurs et qui a abouti à la Bérézina. Et c’est ce qui attend macron le petit
M. Baudriller vous avez raison car notre »démocratie »(V République) est trafiquée légalement par nos élites. Leur mépris des citoyens/électeurs qu’ils soient de gauche ou de droite indique qu’ils sont prêts à tout pour se maintenir au pouvoir. Néanmoins restons mobilisés pour la prochaine lutte.
Si les résultats sont tels qu’annoncés par les sondages, cela montrera que les Français sont des « veaux » d’une part, qu’ils sont incapables de décider en adultes, qu’ils sont sous emprise et d’autre part que la classe politique est sans vergogne, malhonnête, sans honneur. Attention à la puissance d’une peuple en colère, la menace de Macron d’une guerre civile n’en sera que plus réaliste !
Le régime fera tout, absolument tout pour se maintenir et un tiers des français ce ne sont pas tous les français, encore moins la moitié des français. Tant qu’il n’y a pas d’union des droites, point de salut.
Pendant que les RN-LR snobent Reconquête, des patriotes sincères, Macron fait les yeux doux à la pire fange de notre société, l’anti-France. Cherchez l’erreur….
Coup de Jarnac contre les Français…Si ces sondages se vérifient dans les urnes alors tout espoir de sauver les derniers Gaulois est perdu. Ne reste que la guérilla…
M. Baudriller, vous ne parlez pas des barons LR et assimilés qui, dans cette histoire, exposent toute honte bue leur traitrise et leur lâcheté. Ils sont pires que la gauche. Ils sont abjects. Vous ne parlez pas, non plus, de ces français qui se soumettent devant le discours bien-pensant, non pas par conviction, mais par conformisme et par la sécurité intellectuelle de se trouver dans le camp du système. Cette France hébétée et poltronne qui vote par conformisme, la même qui s’est soumise devant l’injection est désolante et fait un tort irréparable au pays.
On va se diriger vers une crise de régime ! Et qu’est-ce qui menace le plus une République entre le fait qu’un parti d’opposition y soit élu à majorité pour la diriger ou qu’aucun parti n’y soit élu et qu’il n’y ait personne pour la diriger ? Si crise de régime il y a, se posera la question d’un changement de régime. Et à ce moment là, le spectre de la VIème République prônée par un certain JLM va ressurgir. Ou qu’à l’opposé les royalistes commenceraient à s’organiser…
Et si finalement les électeurs, contrariés par cette valse des étiquettes, choisissaient le RN ? Allez savoir. Personne ne peut être sûr du résultat des élections le 7 juillet au soir.
Excellent article ; oui , les Français se sentent , une fois de plus , manipulés à leurs dépends et contre leur gré par ces bassesses dont tout homme politique digne de ce nom devrait avoir honte ; mais si le coup tordu de cette alliance de racailles réussi , ce sont encore ces même Français qui en subiront , injustement , les conséquences
Ce qui me ravage, ce sont les français. Ils me désespèrent vraiment. Ils vont créer une situation ingérables et n’auront qu’à s’en prendre à eux mêmes
Que veulent-ils ? Le savent-ils eux mêmes? Ce qui est difficile à encaisser quand on a un minimum de lucidité et que l’on voit le navire couler entre macronistes mondialistes et gauchistes qui jouent les voitures balais récupératrices . Si on doit chercher les extrêmes , ce sont eux .