Droite nationale : Manon Aubry en hypoxie face au réel

Au fond, ce n’est pas la droite, que LFI n’aime pas : c’est la liberté.
Capture d'écran CNews
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Le ton est grave, le tweet est long : rien ne va plus. Sur X, ce dimanche, Manon Aubry a fait à ses followers un point de situation apocalyptique sur la montée de ce qu’elle appelle « l’extrême droite ». En Pologne, les partis de droite cumulés dépassent les 50 % : nos frères polonais ont, eux aussi, un problème d’union du camp national, à ce que l’on dirait. Au Portugal, le parti Chega (« Assez », comme dans Chega de Saudade, l’un des premiers standards de la bossa-nova) est à 20 % aux législatives. Enfin, en Roumanie, le candidat patriote, Simion, qui a accordé un entretien à BV cette semaine, a dépassé les 45 % à l’élection présidentielle. Il est d’ailleurs à souligner que chaque camp a successivement accusé l’autre d’avoir truqué les élections…

Bref, Manon Aubry est inquiète. Ces partis ont en commun, selon elle, « un agenda ouvertement raciste, xénophobe et sexiste ». Traduisons-la : ces partis refusent l’invasion migratoire et la propagande LGBT. Ce n’est pas tout à fait pareil. Et il y a peu de raisons d’espérer : en Pologne, par exemple, la députée LFI n’a guère que le score (misérable !) du parti Arazem, cousin de LFI, qui est à 6 %. Les sociaux-démocrates reculent : Manon Aubry y voit la nécessité d’être encore plus à gauche. C’est le vieux logiciel des dictatures communistes (ou européistes) : si l’idéologie ne fonctionne pas, c’est parce qu’il n’y en a pas assez. La conclusion de la députée n’est pas sans rappeler, pour ceux qui ont vécu leur jeunesse à la fin des années 90, ces étudiantes en sarouel qui se révoltaient contre toutes les injustices du monde. Écoutons cela : « Les années qui arrivent s’annoncent sombres, en Europe. » On se croirait à Munich en 1938 – l’époque où, pourtant, l’extrême gauche travaillait main dans la main avec Hitler. Il faut « recréer un espoir de politiques au services [sic : les fautes d’orthographe, ça aussi, c’est de gauche...] des 99 % et non des 1 % ». La belle affaire : sait-elle, Manon Aubry, que les 1 % les plus riches sont ravis d’avoir des migrants par millions, se moquent des combats de petits-bourgeois des Insoumis en peau de lapin et méprisent les quartiers dits « populaires », sur lesquels ils font déverser, par leurs pantins politiques, l’argent magique du contribuable ? Sait-elle que les 99 % de « braves gens », comme on dit, en ont plus que marre de l’insécurité, du suicide démographique et culturel et des politiciens hors-sol ? Probablement pas. Apparemment pas.

La conclusion de son tweet (« Siamo tutti antifascisti »), elle aussi, renvoie aux terminales littéraires de l’époque 1995-2005 (à peu près), si bien décrites dans Les filles de 1973 ont trente ans, de Vincent Delerm. Les slogans répétés par des perroquets, les indignations à bon marché, les enthousiasmes grégaires : Manon Aubry, au fond, est restée une éternelle déléguée de classe. Peut-être écrivait-elle « ¡No pasarán! » au Tipp-Ex™, sur la poche de son sac Eastpak™ ? Ces gens sont restés d’inquiétants adolescents, révoltés pour un oui ou pour un non, déconnectés du réel et incapables de l’admettre.

En revanche, cette pleurnicherie est en soi un bon signal pour les idées souverainistes et pour un patriotisme bien compris. Partout, à travers victoires et défaites, le front républicain, cette périphrase de l’oppression politique, est en train de céder. Au fond, ce n’est pas la droite, que LFI n’aime pas : c’est la liberté.

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Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

54 commentaires

  1. Ben oui mais cette Mme Aubry a de qui tenir. Il me semble que c’est St Just qui a lancé qque chose comme « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ». Un slogan qui a fait fortune depuis, partout là où des personnes comme elle pouvaient prospérer.

  2. Voilà ce qui arrive quand le cerveau n’est plus suffisamment oxygéné ça pose une question, serait dû au fait de l’entre soi que chez les copains de cette femme aux portes et fenêtres fermées dans leurs locaux ne puissent plus envisager une autre vision des choses?
    Une autre vue plus nationaliste avec beaucoup moins voire à minima l’arrivée massive d’étrangers?
    L’inutilité d’afficher sa tendance, son ressenti être ou ne pas être , sa croyance autre que celles qu’ils veulent à tout prix obliger d’accepter.
    Être nationaliste, patriote n’est pas le refus des autres sauf à ce qu’ils réservent chez eux leurs façons de vivre et leurs croyances et ne pas les imposer à tout prix.

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