[EDITO] « Décès » ou assassinat d’un professeur ? Les mots et les priorités de Pap Ndiaye sont un scandale

Pap Ndiaye ne pouvait évidemment prévoir une telle tragédie. Il hérite évidemment en partie de la situation. Mais sa réaction est inadmissible.
Pap Ndiaye

Ce 22 février, une femme professeur a été poignardée sauvagement par un élève de 16 ans, dans un lycée privé de Saint-Jean-de-Luz. L’enseignante s’est éteinte peu après. Le ministre de l’Éducation nationale s’est rendu sur place après avoir rédigé un tweet qui en dit long : « Immense émotion suite au décès aujourd’hui d’une professeure au lycée Saint Thomas d’Aquin à Saint Jean de Luz. »

Pap Ndiaye ne pouvait évidemment prévoir une telle tragédie. Il hérite évidemment en partie de la situation impossible du corps professoral et de l’état déliquescent des élèves, fruit de quarante ans de pédagogisme, de lâcheté en tous points, d’abandon des valeurs et des références morales, de délires éducationnels en tous genres. Mais sa réaction est inadmissible.

Premier scandale, le choix du mot « décès » dans son tweet en dit long. Non, Monsieur le Ministre, ce n’est pas un décès, c’est un meurtre. Ce sera même un assassinat pur et simple s’il est établi que le geste a été prémédité, ce qui semble ressortir des faits tels qu’ils sont rapportés. L’élève s’était muni d’un couteau, il a fermé la porte de la classe. Un élève « s'est approché d'elle et lui a planté un grand couteau dans la poitrine, sans rien dire », a raconté Inès, 16 ans, présente dans la classe au moment des faits, relate France Info, ce qu’a confirmé le procureur de la République de Bayonne. L'enseignante était âgée de 53 ans. L'élève a été interpellé et était en garde à vue, mercredi midi. L’enquête confiée à la police judiciaire de Bayonne est bien ouverte pour « assassinat », selon le procureur de la République de Bayonne, soit pour meurtre avec préméditation. Alors, pourquoi employer à dessein, dans un tweet écrit, le mot de « décès », qui s’applique à la victime d’une maladie, sinon pour minimiser l’affaire ? Cet emploi injustifié des mots, c’est le paravent d’un gouvernement qui refuse de regarder en face ce qu'est devenu le métier de professeur et la misère de la société française et de sa jeunesse.

Le deuxième scandale explique le premier : le matin même de ce drame, Pap Ndiaye vaque à ses activités habituelles. Il s’emploie à lutter contre les discriminations et cherche des poux dans la tête… de l’enseignement privé. L’enseignement privé sous contrat doit, de toute urgence, « augmenter sa proportion d’élèves boursiers ». Le ministre va faire des annonces, ces prochaines semaines. Il veut proposer « un certain nombre de leviers sur lesquels les rectorats pourront agir pour favoriser la mixité scolaire, en partenariat avec les collectivités qui jouent un rôle essentiel », a-t-il annoncé sur France Culture. Notre ministre est donc fort occupé. Il est facile de lire, entre les lignes de son intervention radiophonique, qu’il souhaite casser les lycées d’excellence. « On peut aussi opérer en incluant l’enseignement privé sous contrat, de manière à ce que cet enseignement lui aussi participe de cet effort de mixité sociale et scolaire », précise-t-il. Plus un îlot fonctionnel, plus un pôle d’excellence ne doit demeurer. La médiocrité et l’échec doivent absolument s’étendre partout. Ce seront donc des contraintes terribles pour les établissements privés sous contrat. Le taux de boursiers dans l’enseignement privé sous contrat « est actuellement inférieur à 10 %, trop faible au regard de la composition sociale de nos effectifs scolaires », tranche le ministre.

Avec les policiers et gendarmes, les professeurs font partie des rares métiers confrontés à l’état réel de la société. C’est l’avant-garde envoyée sur le front de la sauvagerie. Une avant-garde abandonnée. Au lieu de prendre les mesures qui s’imposent pour redresser le niveau, augmenter l’exigence, cadrer, instruire, rendre l’autorité perdue aux professeurs, aider les lycées d’élite, apprendre à aimer la France, Pap Ndiaye s’occupe de mettre en œuvre les obsessions de la gauche radicale et la moyennisation du désastre.

À nouveau, une tragédie vient rappeler l’ampleur de la crise qui touche l’école. Un professeur, un autre professeur, paye de sa vie les dérives d’une société déboussolée. Quand un Président français posera-t-il enfin les bons diagnostics sur nos maux, quand fera-t-il les bons choix de ministres et quand posera-t-il les bonnes décisions ? Pap Ndiaye a, décidément, un gros problème de gestion des priorités.

Picture of Marc Baudriller
Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

111 commentaires

  1. Ce « Monsieur-Ministre » est tout à fait à l’image de ce gouvernement « Macroné/Borné », alors il ne faut pas s’étonner d’en arriver à une France en pleine décadence.

  2. Un ministre que l’on retrouvera dans les manuels d’histoire s’ils existent encore dans 10 ans. Il faut traduire cette nomination comme une attaque supplémentaire de la macronie contre la France et le peuple. Cela démontre une fois de plus leur haine pour notre pays.

  3. Pap Ndiaye ministre de l’Education ? Si l’on se réfère à ses prestations verbales, son vocabulaire est d’une pauvreté affligeante. Il souhaite introduire plus de mixité dans le privé ? Ce qui relève de la déconstruction de la France. Il répond à l’objectif de Macron, affaisser la France par tous les moyens. Il a commencé par les grands lycées, par certaines grandes écoles du supérieur (dt Sciences Po), il s’attaque aux secondaire et primaire. Si besoin était encore de prouver cet objectif de déconstruction ? Macron, vent debout, arme l’Ukraine afin que ce pays défende ses frontières. Macron , en toute hypocrisie laisse les frontières de la France ouvertes à tous les vents. En Ukraine, l’agression est brutale, massive, visible, on ne peut pas l’ignorer. En France l’agression est sournoise, au fil de l’eau, à doses ponctuelles mais continue.

    • Non, l’agression en Ukraine n’est pas brutale car le gouvernement ukrainien fantoche l’a provoqué délibérément depuis 2014. Il fallait bien qu’il se doute que ses agressions multiples sur ses compatriotes russophones du Donbass entraineraient un jour une réaction musclée justifiée de la Russie.

      • Entièrement de votre avis.
        Il est lassant de constater que peu de gens lisent les livres d’histoire et s’intéressent à l’histoire récente? mais préfèrent avaler les bobards répétés jusqu’à l’écœurement par les médias payés pour mentir par les gouvernements occidentaux en place.
        Pour ma part, je trouve que la Russie est un peu trop patiente avec ses agresseurs,qui la calomnient !
        (Un acte de diffamation consiste à rabaisser une personne par des propos choquants. La calomnie est une critique injustifiée et mensongère.)

      • Tout à fait. La marionnette des USA, ce Zelinsky, ancien humoriste qui s’était exibé à jouer du piano avec autre chose que ses doigts ( pantalon sur les chevilles, pour être plus précis)), et qui parade en tenue militaire, un peu comme son copain Macron, est responsable( avec d’autres politicards allemands et de chez nous) de cet engrenage infernal qui ne présage rien de bon pour notre futur, celui de nos enfants et petits enfants.

  4. Ce Ministre qui a placé ses rejetons dans le privé ne se rend pas compte que ce choix est celui de tout parent conscient . Durant la guerre j’étais dans un pensionnat catho et nous avions dans nos classes des petits Juifs abrités des dangers que l’on croyait savoir. Ces écoles sont des refuges .

    • Cher Jean Aymar ( et moi aussi!) je pense que nous avons les mêmes références et le même âge ..alors je partage et je compatis pour tout ce que nous subissons actuellement à commencer par la disparition de tout ce qu’on a connu et aimé . Un point positif c’est que nous sommes en fin de vie…..les jeunes ne vont pas vers une heureuse époque..

      • Je plains mes petits enfants pour leur futur dans cette société à la dérive. Je fais partie de votre équipe d’anciens et je vous salue.

    • J’apprécierai que Pap NDiaye, demande à l’illustre école privée Alsacienne, de s’ouvrir davantage à la mixité sociale .

  5. C’est une évidence, Pap NDiaye n’est pas à sa place, cependant, il a été nommé par le président de la république..!
    A chacun de déduire les intentions de Macron, en ce qui me concerne, les béats ont porté leurs voix sur un homme qui n’a de cesse de détruire la France…

  6. Avez-vous remarqué qu’aucun média n’a parlé des parents de l’assassin mineur ? Qui sont-ils ? Avaient-ils des soucis avec cet «  enfant » et en avaient-ils fait part à l’établissement ?
    Aucune information n’a été donnée! Pas même le prénom de l’enfant !
    Y aurait-il quelque chose à cacher ?

  7. Je pense qu’au contraire de la conclusion de cet article, le prétendu ministre connait fort bien les priorités qui lui ont été signifiées : la fin de la France.

  8. Ce ministre n’est vraiment pas à sa place et en plus il s’exprime mal .
    Dans tout ce qui’l exprime et veut entreprendre c’est un zéro pointé ..

  9. je crois que ce ministre de l’Education Nationale est le pire qu’on n’ait jamais eu, mais pas étonnée avec un Président destructeur de la France ! encore 4 ans et il ne restera rien de la France !

  10. Court , simple mais bien réel : M Pap Ndiaye n’est pas à sa place.
    Macron a fait encore une fois une erreur de casting , après le garde des sceaux , le ministre de l’éducation nationale .

  11. Pap Ndiaye est un idéologue wokiste obsédé par l’antiracisme.
    Erreur de casting manifeste (mais est-ce vraiment une erreur quand on connaît le cynisme de MACRON?)
    Pap Ndiaye n’a aucunes des qualités et compétences requises pour être un bon ministre.
    Il faut qu’il démissionne.

  12. Monsieur Ndiaye est un mauvais. Il devrait savoir que l’on écrit pas « suite à », même dans un tweet, mais « à la suite ».

  13. La succession de mauvais ministres de l’éducation nationale a favorisé la déliquescence de ce sanctuaire de la transmission des connaissances. Le laxisme gouvernemental fait des ravages dans tous les domaines et Macron en est la cerise sur le gâteau. Effectivement cette affaire est un assassinat sans aucun doute et les mots choisis de ce ministre sont à l’image de ce que le pays subit . Un élu des Pyrénées Atlantiques déclarait qu’il n’est pas possible de mettre des portiques de sécurité et des agents de contrôle à l’entrée des établissements pour ne pas heurter les élèves, encore un doux rêveur qui n’est pas dans la réalité. La France est en perdition tous les jours un peu plus et les médias soumis s’en donnent à cœur joie pour rabâcher et refaire le monde qu’ils ont déjà refait à maintes reprises avec les JST (je sais tout) de plateaux télé. En attendant une mise à mort de plus…

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

Il faut faire des confettis avec le cordon sanitaire
Gabrielle Cluzel sur CNews

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois