De Samuel Paty au jeune Nicolas : itinéraire d’une rectrice hors-sol
La rectrice préconisait de téléphoner au 3020 et de pratiquer le « banc de l’amitié » dès la maternelle.
[Mise à jour du 11 mars 2025.] Ancienne rectrice de Versailles, Charline Avenel, « ne sera pas sanctionnée par sa hiérarchie dans l’affaire du suicide de Nicolas », révèle Le Parisien. L’enquête de l’IGESR (Inspection générale de l’Éducation, du Sport et de la Recherche) n'a rien trouvé de répréhensible dans sa gestion de l'affaire.
La rectrice de l'académie de Versailles, mise en cause dans le suicide très médiatique du jeune Nicolas, le 5 septembre, est dans l'œil du cyclone. Au-delà même de ce courrier, des mots employés et des manquements éventuels, son parcours est emblématique d'une partie des maux qui dissolvent l'Éducation nationale. « Les femmes et plus largement toute la société ont encore du chemin à faire pour parvenir à l’égalité », déclarait Charline Avenel, dans une interview publiée sur le site Sciences Po Carrières. Mais dans ce combat, chacune pour soi et toutes les iniquités sont autorisées ! Pour la nommer rectrice de l’académie de Versailles, Macron n’hésita pas à modifier les règles de nomination en les assouplissant jusqu’à les faire plier, car sa camarade de promotion à l’ENA n’avait pas les diplômes nécessaires. Le Conseil des ministres avalisa cet aménagement en octobre 2018. Elle quitta alors son poste de secrétaire générale de Sciences Po.
Cette nomination sur mesure aurait pu inciter Charline Avenel à s’impliquer longuement dans la vie de l’académie de Versailles, gigantesque machine scolaire qui regroupe les Yvelines, l’Essonne, les Hauts-de-Seine et le Val-d’Oise. Il faut croire que ce n’était pas aussi amusant que ça en avait l’air, ou que le salaire n’était pas à la hauteur des embêtements. En avril dernier, elle postulait au poste de directrice générale de la Fédération française de football ! En vain. En juillet, adieu Versailles : Charline Avenel rejoignait la direction générale du groupe Ionis, groupe d’enseignement privé spécialisé dans les domaines des transformations technologiques, du business, du management et de l’innovation. Des créneaux plus clinquants que « enseignement moral et civique » et qui lui vont comme un gant. « J’ai compris tout le potentiel de la tech pour faire réussir nos élèves », proclamait-elle au salon Viva Tech, en mai 2019. Une vision proche de celle du songe-creux élyséen, promoteur de la Tech for Good (la technologie pour le bien, NDLR), engagement qui veut « définir des modèles de développement qui mettent la technologie et le numérique au service de l’humanité »…
De la poussière sous le tapis
Mais nouvelles technologies et technocratie ordinaire ne résolvent pas tout. Elles n’ont été d’aucun secours pour sauver la vie de Samuel Paty, l’affaire qui a entaché la « gouvernance », comme on dit, de Charline Avenel à la tête de l’académie de Versailles. Au caractère abominable de cet acte terroriste islamiste à l’égard d’un professeur, poignardé, éviscéré et décapité par un Tchétchène – tout ça pour avoir été Charlie – s’ajoute un fait, aujourd’hui établi : sa hiérarchie, donc sa rectrice, a laissé tomber Samuel Paty avec une lâcheté non dénuée de cruauté – voyez le livre de Stéphane Simon, Les Derniers Jours de Samuel Paty – Enquête sur une tragédie qui aurait dû être évitée (Plon). Les sœurs de la victime ont d’ailleurs porté plainte contre l’État.
Comme si cela ne suffisait pas, on découvre maintenant que Charline Avenel a laissé de la poussière sous le tapis. Nicolas, 15 ans, s’est donné la mort début septembre après des années de harcèlement scolaire. Les parents avaient à plusieurs reprises signalé les faits, au point que le rectorat de Versailles les avaient… menacés de poursuite ! Le courrier administratif qui fait scandale est clair : « Aussi, dans l'intérêt de votre enfant et par souci d'exemplarité à son égard, je vous enjoins d'adopter désormais une attitude constructive et respectueuse envers les autres membres de la communauté éducative et, plus largement, tout le personnel de l'Éducation nationale qui œuvre à la prise en charge de votre fils et agit au mieux à son égard. Je serais contrainte, le cas échéant, de prendre toutes les mesures nécessaires tant au bon fonctionnement du service public de l'Éducation nationale qu'à la protection et à la sécurité des personnels qui y concourent. » Ce courrier du 4 mai 2023 n’est pas signé « Charline Avenel » mais il a été écrit sous sa direction et il est à son image : un courrier de « techno », inhumain et bureaucratique.
Simple comme un coup de fil
Invitée de France Bleu Paris en 2019, la rectrice invitait les parents et les élèves à « faire confiance à l’institution » pour lutter contre le harcèlement scolaire et indiquait deux ressources principales : téléphoner au 3020 (simple comme un coup de fil !) et le « banc de l’amitié » dès la maternelle où l’on comprend combien « l'empathie, le collectif est important ». On ignore si Charline Avenel a essayé de faire asseoir sur ce banc de l’amitié des ados élevés au rap, aux jeux vidéo et aux réseaux sociaux… Totalement hors-sol, la rectrice vantait, plutôt que les sanctions à l’égard des harceleurs, « des dispositifs qui misent sur l’empathie, par exemple le dispositif de préoccupation partagée » (sic). Une empathie dont elle semble elle-même grandement dépourvue – les parents de Nicolas sont là pour en témoigner.
Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 11/03/2025 à 10:12.
Samuel Martin
Journaliste
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Il faut faire des confettis avec le cordon sanitaire
43 commentaires
L’enarchie macronienne dans toute sa splendeur.
Exemple parfait de ce qu’est la macronie. Des incompétents sélectionnés pour leur idéologie de destruction . La famille, les bonnes règles, les valeurs, la correction doivent plier sans oser se révolter face à la dictature socialo communiste de casse générale habillée en costume gris muraille tel macron le pourfendeur de la France. Ce peuple d’attardés doit se taire et marcher au pas et en musique, le rêve chinois de la République des pourris.
Il est temps que les étudiants du groupe IONIS exigent la démission de leur DG. Dans le monde de la bien-pensance on le réclame pour bien moins que ça.
Cette femme ne m’inspire que du mépris.
Que ne fait pas Macron pour placer ses nullités et l’on voit le résultat : tout est détruit minutieusement dans tous les domaines . Dire qu’on a emmerder Fillon pour ses costumes et que l’on ne fait rien pour démettre de ses fonctions ce président qui accumule tant de délits . Pourtant les motifs ne manquent pas , incompréhensible .
Tous les incapables qui ont écrit, validé ou signé cette lettre Ignoble doivent étre virés et poursuivis en justice. Et, au premier chef, la rectrice de l’académie qui est, par définition de sa fonction, responsable.
Malheur à la France et aux Français, tout ce que veut Macron, « son » Conseil des sinistres le cautionne!
Et des nuisibles, des nullités comme celle-là, il en à casé combien ? et où ?
Ces gens ne sont que des bonimenteurs, ils parlent, vous font la leçon, prêchent lors de « Grands Débats », vous endorment ; mais tout cela n’est que de la com…
Ce sont des pros. de l’esbroufe, du bling-bling…ce sont des malfaisants!
Quand ce Jupiter de pacotille dégringolera t-il enfin de son Olympe élyséenne ?
Copine de promo du président.
ça veut tout dire…
« Pour la nommer rectrice de l’académie de Versailles, Macron n’hésita pas à modifier les règles de nomination, en les assouplissant jusqu’à les faire plier car sa camarade de promotion à l’ENA n’avait pas les diplômes nécessaires. Le Conseil des ministres avalisa cet aménagement en octobre 2018. Elle quitta alors son poste de secrétaire générale de Sciences Po. » …
« Totalement hors sol, la rectrice vantait, plutôt que les sanctions à l’égard des harceleurs, « des dispositifs qui misent sur l’empathie, par exemple le dispositif de préoccupation partagée » » … Même si elle est « partie dans le privé », elle doit dégager d’un encadrement ayant du public à gérer ! …
?????? Comme c’est « bizarre » ! … On ne nous dit pas tout ! ? ! ? ! … Foutage de gueule jusqu’à la mort de ceux qui « subissent » cette incurie totale ! … STOP …
Oui, c’est absolument scandaleux ; et évidemment la copine s’en sortira planquée quelque part, comme Madame Buzyn et autres …
Réussite des amis de l’ena !!! Effectivement il faut tellement révolutionner voir supprimer cette culture de la médiocrité et de la servitude au maître
A quand une action judiciaire contre cette personne et ses semblables ???
Une pistonnée de plus, sans compétence, sans examens suffisants, nommé à la » va comme je veux » par le fait du Prince. On y trouve aussi toute la morgue, la suffisance, ce sentiment de supériorité allié à une cruauté insupportable envers la plèbe, la basse France. La caste, la nouvelle aristocratie, où l’on fait les mêmes écoles, où l’on se fréquente entre soi, même familles, où l’on se reproduit entre soi, quitte à force de consanguinité intellectuelle à reproduire les mêmes schémas, les mêmes idées, les mêmes conformités, et de temps en temps à sortir un idiot de village ou une idiote de village. Ultime point Everest de la pyramide des cloportes.
Difficile de garder son calme face à cette gabegie !
Une enquête sur les conditions d’accés à ces « grandes écoles » s’impose !
Le plus infect des termes de cette lettre c’est l’injonction au « souci d’exemplarité » Ah la belle exemplarité !
A commencer par celle d’une nomination macronissime !
Pour continuer avec l’usage d’un charabia allusif et menaçant digne d’un vrai mafioso … nous serions désolés d’être obligé d’employer certaines mesures si vous ne vous montrez pas coopérant avec notre organisation ……
Madame LE recteur ! L’exemple que vous donnez à la France entière c’est celle de la méchanceté et de la bêtise prétentieuse.
Nous attendons avec impatience , Madame, de vous voir sur le banc des accusés répondre d’un délit (ayant indirectement causé la mort d’un enfant) de non assistance à personne en danger. Devant l’opinion des Français vous êtes coupable de forfaiture.
Et une fois de plus nous adressons au Président de la République nos plus chaudes félicitations sur la façon tout aussi exemplaire dont il s’entoure de ses « collaborateurs ». On, la justice, viendra, « le cas échéant » vous chercher Monsieur Macron.
Nos félicitations s’adressent également aux élus ayant été mis en copie des courriers adressés au rectorat …….Qu’ont ils fait au juste ces élus ?
Enfin ça sort ! Alors maintenant, tu fais quoi mon gaby devant ce scandale d’état ? Tu déposes plainte auprès du parquet de Versailles ou tu vas d’abord demander conseil auprès de ton maître macron ? J’ai l’impression qu’il se passe des réglements de compte au sommet de l’état ! Et dans ta plainte n’oublie pas également le proviseur !
Une parvenue macronniste , inconpétente et méprisante , hélas il y en a d’autres .
Quelle sanction pour cette protégée de Macron ?