Crépol, Stade de France, Lampedusa, Collomb : l’empire du mensonge

Sous Macron, chaque page de la vie politique, notamment concernant l’immigration, s’accompagne de son lot de tromperies.
darmanin

« On ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment », se répètent les mauvais décideurs. Mais l’ambiguïté, comme certains mélanges gazeux, n’est pas un état stable. Le gouvernement est ainsi passé bien au-delà. On nage dans le mensonge franc, massif, total, brutal, vertical et répété. Car un mensonge en entraîne un autre, puis dix autres, jusqu’à ce que la tromperie devienne la règle.

Sous Emmanuel Macron, chaque page de la vie politique, notamment concernant l’immigration, s’accompagne de son lot de tromperies. Le drame de Crépol a nécessité un emblématique mensonge par omission. En plein débat sur l’immigration, la gendarmerie omet de donner les prénoms et les noms des suspects : l’ordre est venu de haut, puisque les fonctionnaires de police n’avaient pas l’information. Elle n’est toujours pas publique.

Mensonge par omission

Le procureur commence par parler d’une rixe avant de revenir sur ses propos. Finalement, quand de nombreux témoins attestent que les habitants de la cité de Romans venaient tuer des Français, ou « planter des Blancs », le mobile raciste n’est pas retenu. On a tenté de mettre l’affaire sous l’édredon. En vain, cette fois. Mais combien de fois l’a-t-on fait avec succès, auparavant ? Même mensonge par omission lorsque Darmanin joue les gendarmes du théâtre de Guignol face à l’immigration illégale : dans ses messages répétés sur le réseau X pour donner les profils des condamnés expulsés du territoire national, il « oublie » le nom et le pays d’origine.

Pour le mensonge direct, sans chichi, on se souvient du désastre du Stade de France et des spectateurs anglais brutalisés, pillés et molestés par nos « chances » nationales. Gérald Darmanin avait obstinément nié, sous serment, devant la représentation nationale. Un acte gravissime, passé avec l’eau du bain. Début juillet, après les émeutes qui ont suivi la mort du jeune Nahel, le même Darmanin, soudain bavard sur les profils, assurait qu’il avait vu beaucoup de Kevin et de Matteo… Quelques heures après l’arrivée en masse de migrants sur l’île de Lampedusa, Darmanin (encore lui) dément toute intention d'accueil de la France, au micro de Sonia Mabrouk. « Non, la France ne s’apprête pas à le faire. » Immédiatement, un terrain est réquisitionné à Menton et on retrouve à Paris, quelques jours plus tard, des migrants tout frais arrivés de Lampedusa. « Il ment celui qui pense une chose en son âme et en exprime une autre par des paroles ou par des signes », disait la grande silhouette de saint Augustin.

On passera sur les mensonges de Macron liés au Covid ou simplement à la volonté de se faire élire. Des énormités désossées, à l’époque, par BV. De temps à autre, le mensonge perce l’omerta, comme ce propos d’un ministre anonyme : « Ils sont français mais pas un seul n’a un nom à consonance française. Vous verrez ce que ça suscitera dans le pays », comme l’écrivait Georges Michel ce week-end.

Le contrat avec le peuple est rompu

De même perce la raison du mensonge. Le même Gérard Colomb assumait le rôle de Pilate dans Le Point : « Si j'avais dit cela à l'époque, j'aurais gravement nui à Emmanuel Macron. Si je m'étais exprimé avant la présidentielle, mon intervention aurait pu inverser le résultat de cette élection, et Marine Le Pen être élue. C'est pourquoi je me suis tu. »

Le mensonge, comme la mérule dans la maison, a fragilisé tout l’édifice institutionnel. Une démocratie repose sur la délégation des pouvoirs du peuple à ses élus. Elle suppose, pour l’électeur, la confiance que lesdits élus géreront la cité dans le sens de l’intérêt commun. Lorsque les élus importent des tueurs parmi ceux qui leur ont fait confiance, votent à Bruxelles en faveur de l’Allemagne, de l’Europe ou de la Nouvelle-Zélande au détriment de la France, le contrat est rompu. Ces Français devinent que, comme un chien de berger qui a attaqué le troupeau, « quiconque s’est une fois écarté de la vérité ne se fait pas plus de scrupule d’un parjure que d’un mensonge », selon la formule de Cicéron.

À force de solliciter les voix des Français pour travailler contre leurs intérêts, la classe politique au pouvoir depuis les années 1960 n’a pas seulement brisé l’unité du peuple, elle s’est elle-même condamnée. La Macronie s’enferre dans le mensonge.

Les successeurs de ces démolisseurs menteurs devront avoir l’intérêt général en obsession. Et se souvenir du conseil du même Cicéron (toujours lui) : « Que ton utilité soit l’utilité commune et, réciproquement, que l’intérêt de tous soit le tien. »

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Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

39 commentaires

  1. Selon que vous soyez « de la diversité » ou « de souche », les jugements de cour vous feront blanc ou noir.

  2. La France à ce qu’elle a mérité, le pas une voix pour le RN donne ce qu’il était prévue d’avance, merci monsieur Mélenchon pas la peine de la tonitruance à l’assemblé nationale des LFI et Verts pâle à présent, dans le même sac. De plus plus c’est gros plus çà passe, oui, il fut un temps à présent c’est contre productif et heureusement le bien fait ne tarde pas, même ceux qui restaient prudent basculent à droite et grâce à vous gens bien pensants au pouvoir.

  3. Depuis 4 decennies les politicards au pouvoir ont été dans le mensonge la lâcheté le déni de la réalité l arrogance l incompétence La Macronie en est le parfait exemple En conséquence aux prochaines élections votons pour ceux qui défendent l intérêts des français

  4. ce gouvernementeur est de plus en plus insupportable , avec une majorité de mis en examen, c’est une honte pour la France !

  5. Et après ils s’étonnent que plus personne ne se déplace pour les élections , jeu de dupe entre menteurs et escrocs …

  6. Quatorze ans de mensonges et le pire reste à venir avec la dette colossale qu’il vas nous laisser rembourser auprès de ses amis….

  7. Colomb a une nouvelle fois quitté la scène avant l’explosion du drame . Ce Socialiste convaincu aura eu un sursaut de vérité dans un parcours politique pourtant résolument à gauche. Son discours de départ aurait du déclencher une révolte dans le pays . Citoyen émoussé, l’électeur est devenu le tapis de porte sur lequel essuyer ses godillots consensuels . Il ne mérite pas mieux.

  8. « L’empire du mensonge » ou « l’an pire du mensonge » ?
    Les deux mon capitaine.
    Tout ce qui se passe en matière de soi-disant « communication » n’est que le reflet d’un président hors-sol, et d’un gouvernement aux abois.
    – Macron est de plus en plus méprisant,
    – Borne se moque de tout comme d’une guigne, elle n’attend que son chèque de départ après avoir été une bonne exécutante,
    – Darmanin complètement dépassé par les événements, nage dans la désinformation et le mensonge comme un poisson en eaux troubles,
    – Véran est plus odieux que jamais, tel un Ponce Pilate,
    – Les autres membres du gouvernement sont aux abonnés absents, ceux qui osent parler se ridiculisent,
    – Les journalistes gauchistes aux odres ont le nez plongé dans le dictionnaire afin d’y trouver des nouveaux mots pour leur lexique,
    Ce qui se passe est inouï.
    Feu Gérald Collomb avait raison, il emporte avec lui le « côte à côte », et nous laisse pour héritage pire que le « face à face »… Des couteaux à lame de 25 centimètres.
    La France est au bord du précipice d’une forme de guerre civile, du chacun pour soi.
    150 millions d’euros ont été dépensés pour le quartier de la Monaie, « un pognon de dingue » en pure perte !
    Il ne reste que la prière pour s’assurer le passage entre les gouttes des drames au quotidien.

  9. Ce directeur de la « fabrique du mensonge » ne nous décevra jamais dans sa capacité à ne pas voir ce que tout le monde voit et celle pour tenter de mettre en place des écrans de fumée.
    Lui, si prompt pour prendre l’avion pour un incendie ou une innondation, reste bien planqué dans son bureau quand un français est assassiné du fait des carences dans la sécurité apportée à la population et de la justice d’ordinaire laxiste (comme pour ce délinquant qui traîne et fracasse un policier pour 30 heure de TIG).
    Nous sommes dans un pays où tout est devenu à « deux vitesses », sans doute cela vient-il du haut de la pyramide qui a semé le « en même » qui permet de ne rien faire…

  10. Macron, Darmanin, Le Maire et j’en passe nous mentent et nous méprisent.
    Dégageons les aux Européennes, votons Reconquête!, les seuls qui agissent et parlent vrai avec les mots « francocide », « grand remplacement », « grand endoctrinement » et « grand déclassement »

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