« Contre-tribune » Depardieu : le rappeur Médine donne des leçons de féminisme

Le feuilleton n’en finit plus. Après la tribune de soutien à Gérard Depardieu dans Le Figaro, voici la « contre-tribune », dénonçant la « loi du silence », publiée le 29 décembre sur un blog hébergé par Mediapart et signée par « plus de 600 artistes ».
Affaire Depardieu: Angèle, Pomme, Louane... Plus de 600 artistes signent une "contre-tribune" et dénoncent la "loi du silence"https://t.co/Ay60ST9MRv pic.twitter.com/ksYGwCKAFP
— BFMTV (@BFMTV) December 30, 2023
Tous ne sont pas de grandes stars, loin s’en faut. Comme dirait notre ami Nicolas Gauthier, s’ils sont connus, c’est essentiellement de leur maman et de leur voisin de palier. On y trouve cependant certaines célébrités médiatiques dont la présence ne laisse pas d’étonner. Citons, pêle-mêle, Clara Morgane - qui a commencé sa carrière dans le porno -, Pomme et Rockhaya Diallo - ferventes militantes de la cause Adama Traoré, accusé de viol par son codétenu qui a été pour cela indemnisé par la CIVI - et surtout… le rappeur Médine. En avril dernier, lors d’un concert à Agen, celui-ci avait exhorté son public à frapper de toutes ses forces, jusqu’à ce qu’elles éclatent et se répandent, des piñadas à l’effigie de deux femmes, deux élues du RN, Edwige Diaz et Julie Lechanteux. Celles-ci avaient d’ailleurs déposé plainte. Et celui-ci, aujourd’hui, se mue donc en parangon de vertu féministe, vient jeter sa petite pierre indignée contre Gérard Depardieu. Et cela n’embarrasse personne, de signer à côté de lui ? Au fait, a-t-on sollicité Dominique Strauss-Kahn ?
Je l’ai déjà dit pour Serge Gainsbourg, je le répète pour Gérard Depardieu : loin de moi l’idée de voler à leur secours. Ils ne sont que les traductions artistiques de l’hyperconsumérisme sexuel post-soixante-huitard ne souffrant aucune barrière ni aucune interdit décrit dans le livre Familia grande de Camille Kouchner. Qu’une certaine droite - que l’on croyait thuriféraire de la galanterie française et pourfendeuse du tsunami libertaire - s’échine à les défendre est assez mystérieux.
Mais ceux qui s’acharnent contre Gérard Depardieu sont d’une hypocrisie indicible. Au-delà de cette contre-tribune qui sonne comme une immense farce, la prise de conscience est bien tardive. Sur quelle planète vivaient tous ces gens ? Non, Gérard Depardieu n’est pas un enfant de Marie. Mais tout était déjà dans Les Valseuses, ce film « transgressif » qui a été salué comme un chef-d’œuvre par l’ensemble du monde intellectuel de gauche - pléonasme - de l’époque. Un rôle de composition pour Depardieu ? Pas du tout. Puisque l’acteur avait déclaré alors être emballé par son rôle : « Jean-Claude, c’est moi ! ». Une jeune fille de 16 ans, campée par Isabelle Huppert, y est déflorée à la hussarde, et le viol présenté peu ou prou comme un préambule du consentement. Où étaient les féministes d’alors pour le dénoncer ? Ont-elles rompu cette fameuse « loi du silence » fustigée aujourd’hui ? Pas du tout. Au contraire, elles couraient devant, avec la pilule et l’IVG en étendard. Avant d’aller battre la coulpe des autres, le mouvement MeToo ferait bien de procéder à son examen de conscience, déboulonner ses propres statues ; bref, s’« auto-canceliser ».
Aujourd’hui, chaque camp semble en somme combattre à front renversé. La droite conservatrice paraît défendre Gérard Depardieu, et la gauche libertaire le conspuer. Une analyse par Le Monde des Valseuses donne peut-être une clé de compréhension : le film culte y est décrit comme « une sorte roman picaresque post-soixante-huitard où s’entrechoquent l’esprit libertaire de la nouvelle jeunesse et cette France profonde qui ne sait pas encore qu’elle va disparaître ». En toile de fond de l’affaire Gérard Depardieu, l’objet est moins le viol ou la pédophilie qu'un mâle blanc - graveleux - de plus de 70 ans appartenant à cette France profonde, dont l’effondrement général en cascade a pris toutes les formes, y compris et surtout celle du délitement moral.
Cette France des seventies mérite-t-elle qu’on déploie tant d’énergie pour la défendre ? On a le droit d’en douter. Le ver était déjà dans le fruit. Mais, de grâce, que Médine ne donne pas de leçon de féminisme !
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68 commentaires
L’article oublie une signataire, la très féminine Corinne Masiero, qui nous explique, nue, ce qu’est l’art à la cérémonie des Césars avec une faute d’orthographe dans le dos :
Comme gendarmette, je préférais Corinne Touzet qui n’a pas tourné avec Depardieu, contrairement à Corinne Masiero qui a bien profité de sa notoriété avant de cracher dans la soupe.
Quand ils regardent la série ‘Capitaine Marleau’, les gendarmes doivent apprécier l’image.
Encore un truc qu’on n’exportera pas aux States, pourtant à la pointe du Wokisme.
Ce monde est une tartufferie.
Quand je vois tous ces petits pantins qui s’agitent pour se donner un semblant d’existence, je pense immanquablement à la chanson des bonbons de Jacques BREL « parce qu’enfin, j’ai des opinions… »
Je pense qu’il n’y a pas à défendre ou à condamner à priori Gérard Depardieu, c’est à la justice de le faire. La seule chose sur laquelle on puisse s’exprimer c’est sur ce qu’il aurait dit concernant la fillette qui faisait de l’équitation, encore que d’après certaines sources, sil aurait bien dit ça, ce n’était pas à l’adresse de la fillette mais d’une personne adulte. Quoi qu’il en soit, cela démontre quand même la grossièreté de ce personnage, comment peut-il séduire une femme normale?
Excellent article . Quand à Médine et les autres qui s’offusquent et s’acharnent alors que la justice suit son cours on ne les a pas entendu sur les conditions des femmes dans les pays musulmans , les viols subit par les israeliennes enlevées le 7/10 , les viols barbares ici , même sur des femmes âgées . Toujours cette mémoire sélective pour ne pas en froisser certains . Qu’ils se taisent ces hypocrites .
ET si ces braves personnes s’occupaient un peu d’elles mêmes, ça nous ferait des vacances. Que Depardieu ou un autre ou une autre ne soit pas un modèle de vertu, c’est possible mais qu’il soit un criminel, ça reste à la justice d’en décider.
Si on condamnait les gens pour leurs propos, ce serait un sacré vide dans la société mondiale.
La plupart subventionnés par nos impôts tant leurs talents ne les nourris même pas …
Merci beaucoup Gabrielle ! Oui, c’est évident !!! Le féminisme musulman, algérien, iranien, afghan, turc… pourrait être monté en spectacle … vraiment désopilant ! Et en France, grâce à Medine, certainement, il a progressé, puisque les femmes islamistes n’ont pas le visage entièrement dissimulé !!!
« …ceux qui s’acharnent contre Gérard Depardieu sont d’une hypocrisie indicible ». Je reprends volontiers votre formule en y ajoutant mon tempérament de révolté. Selon la rumeur, depuis plus de trente ans, Depardieu aurait été grossier. Mais depuis plus de trente ans, ces pourfendeurs l’ont courtisé, l’ont choyé, l’ont dorloté afin de bénéficier de ses faveurs , de ses appuis, de sa notoriété, de son audace. Des « petits » qui voyaient en lui ce qu’ils étaient incapables d’incarner, la témérité, l’affrontement des conventions, ce qui fait le caractère des bien bâtis, des bien ancrés. Il prend la vie « à la hussarde » . Son compère dans les « Valseuses » avaient le même tempérament. Paix à son âme. Prendre la vie à la hussarde, ce que n’osent pas ces « petits ». Ce qui les rends envieux. A ceux-là s’ajoutent les lâches. Ces personnes qui signent puis se rétractent, des moutons effrayés soumis aux loups qui mordent. De ces personnages qui font la France « guimauve ». Des personnages à l’image du premier de cordée, qui vacillent d’une jambe sur l’autre, tels des handicapés cérébraux. Petit, je n’ai que ce simple mot pour qualifier ce monde qui prétend se mêler de gouvernance, détenir « la bonne parole ». Brrrr….. Heureuses fêtes de fin d’année Gabrielle.
Ce vieux proverbe, dis moi qui tu lis je de dirai qui tu es, prend toute sa puissance comme sur les qualité des justiciables qui attendent un résultat, à croie que ces vieilles paroles prennent de plus en plus de forces. Considérer le passé des « artistes » les plus connus qui ont participés dans le blogue de Mediapart montre de toute évidence la qualité de cette contre-tribune, jeter ces signatures dans une poubelle serait encore leur faire encore trop d’honneur.
L’avis des artistes ou des soit-disants tels n’a pas plus de valeur que celui des plombiers-zingueurs, des garçons de cafés ou des chômeurs… à fortiori des Medine.
Merci pour cet excellent article.Rien à ajouter.
Médine, c’est un comique ???
“Connus de leur mères et du voisin de palier..” rien de mieux qu’une p’tite signature pour se faire connaître du bar d’à côté. Les cloportes sans talent exhalent l’aigreur de leur médiocrité.
Macron est le grand responsable de la question essentielle de cette fin d’année : « Depardieu est-il un gros macho, violeur…? » tout ceci pour laisser de côté les vraies problèmes, par exemples les otages du Hamas, et notamment les victimes françaises, la pieuvre islamiste … le pouvoir d’achat, la sécurité… bref il aura réussi son coup !
Pour se sortir de la gadoue où il s’était englué, le Jupiter défraîchi dont les horloges se sont arrêtées n’a rien trouvé de mieux pour allumer un contre feu…
Le premier arrivé dans la course à la négation de la présomption d’innocence est Macron avec l’affaire Nahel. Alors ne rejoignons pas le troupeau et laissons la Justice suivre son cours.. même si cette dernière laisse parfois à désirer.