Contre l’avis de Zemmour, M. Maréchal appelle à soutenir la coalition de droite

Pour battre Emmanuel Macron et l'extrême gauche, Marion Maréchal appelle à soutenir les candidats de la coalition.
©JordanFlorentin
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Mise à jour 12/6/24 à 22h10 : À la suite de la déclaration de Marion Maréchal appelant à soutenir la coalition de droite, Éric Zemmour a annoncé son exclusion du parti. Il dénonce la « trahison » de sa tête de liste aux européennes. Le président de Reconquête a également exclu du parti Nicolas Bay, Guillaume Peltier et Laurence Trochu, à l’égard desquels il ne mâche pas ses mots.

Seulement 72 heures depuis l’annonce de la dissolution et, déjà, un nouveau rebondissement dans la construction d’une coalition des droites. Lundi 10 juin, après la rencontre à huis clos entre Marion Maréchal, Marine Le Pen et Jordan Bardella, les électeurs patriotes se mettaient à rêver d’une union des différents partis de droite pour les élections législatives à venir. Le lendemain, alors que les Républicains, par la voix de leur président Éric Ciotti, nouaient une alliance avec le Rassemblement national, Marion Maréchal annonçait que l’accord sur le point d’être conclu tombait à l’eau. Dans un communiqué, elle expliquait ainsi que « malgré [s]es tentatives de négociation, le regrettable argument qui a été avancé étant qu’ils [le RN, NDLR] ne souhaitaient aucune association directe ou indirecte avec Éric Zemmour ». En cause, des prises de position du président de Reconquête contre la liste RN jugées acerbes par Jordan Bardella et ses équipes. Mais ce mercredi 12 juin, en fin de journée, alors que plus aucun électeur de droite ne semblait espérer un revirement, voilà que Marion Maréchal appelle à « soutenir, dans toutes les circonscriptions de France, les candidats uniques de la coalition des droites ». Un appel à l'union qu’elle signe avec Nicolas Bay, Guillaume Peltier et Laurence Trochu, tous récemment élus au Parlement européen sous l’étiquette Reconquête, contre l’avis d’Éric Zemmour.

Soutien à la coalition des droites

Il est un peu plus de 17 heures, ce mercredi 12 juin, quand, dans les rédactions, circule l’annonce d’une nouvelle prise de parole publique de Marion Maréchal. Une heure plus tard, à quelques mètres de l’Assemblée nationale, l’eurodéputée fraîchement élue prend la parole, entourée de Laurence Trochu et Guillaume Peltier, devant une masse de journalistes. Le débit est rapide, le ton lapidaire. « Éric Zemmour a décidé, malgré notre opposition, de présenter le maximum de candidats contre cette coalition des droites dans toute la France, prenant ainsi le risque de faire perdre cette inédite espérance de battre Emmanuel Macron et l’extrême gauche », commence-t-elle. Dès le début de sa brève allocution, le divorce entre Marion Maréchal et le président de Reconquête semble consommé. Pour elle, investir des candidats Reconquête face à des candidats RN serait une terrible erreur. Outre « le risque infini de faire gagner des députes macronistes ou d’extrême gauche », elle craint que cette stratégie ne permette, in fine, « à Emmanuel Macron de continuer sa politique de destruction de notre pays ».

Dès lors, à rebours d’Éric Zemmour qui, selon elle, refuserait donc l'union des droites, Marion Maréchal demande aux électeurs qui lui ont fait confiance le 9 juin dernier de voter en faveur des candidats investis par la coalition des droites lors des élections législatives. « Faisons passer l'intérêt de la France avant l’intérêt des partis, clame-t-elle. Unissons nos forces pour infliger une défaite historique à Emmanuel Macron et empêcher la victoire de la coalition de la gauche et de l'extrême gauche qui plongerait la France dans le chaos. » Aussitôt le discours terminé, Marion Maréchal quitte les lieux, sans un mot pour les journalistes.

Un divorce consommé

Des candidats Reconquête seront-ils finalement investis dans cette coalition ? Le Journal du dimanche annonce que Marion Maréchal aurait réussi à faire investir certains de ses proches, dont Agnès Marion (numéro 7 sur la liste des européennes), Eddy Casterman (ancien membre des Républicains) ou encore Thibault Monnier (directeur de l’ISSEP, école fondée par Marion Maréchal). Mais pour le moment, « rien n’est fait », nous assure-t-on. Les discussions se poursuivent. Réponse le 16 juin, jour du dépôt des candidatures.

Du côté des proches d’Éric Zemmour, la déclaration de Marion Maréchal ne passe pas. Certains l’accusent de « mentir ». Selon eux, le parti n’aurait pas encore finalisé les investitures de candidatures, contrairement à ce qu'affirme l'eurodéputée. Malgré les justifications, le divorce apparaît désormais consommé entre Éric Zemmour et Marion Maréchal.

Picture of Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

176 commentaires

  1. Il fut un temps pas si ancien (81 et suivantes) où on disait que la droite française était la plus bête du monde. En voici malheureusement encore un exemple, ce n’est plus la plus bête mais bien la plus co..e de toutes ! Rappelons-nous E. Zemmour qui clôturait ses discours de campagne d’un « et surtout Vive la France » !! Le combat des chefs est à oublier tout comme les querelles de cours de récré des maternelles !!! L’union fait la force, c’est d’ailleurs pour cela que Marcon fait son possible pour empêcher toute union sauf en sa faveur !!

  2. Les exclusions vont bon train, toutefois les pontes de chez LR, ainsi que Zemmour, n’ont plus qu’à se fondre, les uns dans la macronie ( question d’habitude), Zemmour dans la nuit. Ce sont les électeurs qui décident, les paris sont ouverts, la Nouvelle Droite va l’emporter.

    • Vu ses positionnements d’ordre sociétal politique et économique,pas sûr du tout qu’il convienne de classer le RN comme incarnant  » la nouvelle droite ».Des positonnements divergents avec ceux de M.Maréchal ,qu’elle dénonçait y a quelques jours encore,en l’occurence le 8 Juin dernier,dans le magazine L’INCORRECT.

  3. Mes amis ne vous trompez pas ces tractations pour les candidatures sont en fait des affaires de gros sous. Sachez que l’Etat verse 1.50€ par an et par voix exprimées au premier tour des élections législatives aux partis politiques à conditions que le candidat ait obtenu plus de 1% des voix (au 1er tour) et que le parti ait présenté 1 candidat dans 50 circonscriptions. Donc si Reconquête ne veut pas mourir il est obligé de présenter des candidats. Tout cela pour vous dire que nous les vrais patriotes devront voter pour eux si on veut que nous idées soient toujours représentées. Merci pour Reconquête.

  4. Pas étonnant la grosse erreur d’Eric Zemmour depuis le début l’adversaire c’est le RN. Merci Marion Maréchal de rétablir cette injustice et bravo c’est très courageux.

    • Quand Le Pen proclamait « plutôt Montebourg que Zemmour »,elle ne faisait rien d’autre que de désigner Reconquête comme adversaire principal.

      • Ça s’appelle une trahison .qui a trahi trahira (Maréchal,Bay,Didier ont déjà trahi Zemmour aurait dû se méfier). En fait il y a eu effectivement un accord entre Marion Maréchal et sa tante (contrairement à ce qu’elle avait dit) c’était de pas mettre de candidat reconquête devant celui du RN. Et cela sans aucune contrepartie ? Hum !

  5. Certains parlent d’union des droites et d’autres la font Il faut soutenir les soldats Marion et Ciotti dans leurs choix

  6. Ils sont Éric Zemmour après avoir eu une contribution essentielle doive s’écarter
    Quel gâchis ! Maintenant on doit compter sur Marion.

  7. Arrêtez l’heure est grave votre adversaire s’appelle MACRON alors tout je dit bien tout doit être fait pour les dégager ces malfaisants incapables !

  8. Zemmour souhaitait l’union des droites tout en tapant sur Marine Le Pen. Malheureusement, il ne récolte que ce qu’il a semé, le RN étant en position de force. Il faut une alliance pour espérer changer les choses. A gauche, ils se pincent le nez, passent sur les divergences et foncent. Ne pas oublier qui on combat…

    • J’ai fait comme vous, en espérant de mes voeux…. ce qui arrive actuellement! Les différents – jusque là inaperçus – entre Marion MARECHAL et Eric ZEMOUR montent à la surface. D’ici le 30 juin, cela va se clarifier.

  9. Mieux vaut maintenant qu’entre les 2 tours des européennes….choisir c’est renoncer , Marion Marechal a choisi l’union et renonce à cette division tant instrumentalisée par ce macron

  10. Pour moi l’idéal serait que le RN plafonne à 260 280 deputes..bardella 1er ministre ne pourrait agir,Macron l’en empêcherait,ainsi que fabius,et tout le senat,par contre le RN pourrait voter les motions de censure de la,gauche et faire tomber les tentatives de gouvernements successives,jusqu’à la démission de Macron
    .

  11. Pour se lancer dans l’arène il faut de sacrés Ego !! Donc il est normal , même si c’est dommage , que tous ces Ego ensemble ,cela fasse des « étincelles » !!

  12. Ce qui est surprenant c’est que Laurence Trochu suive Marion Maréchal alors que personne ne la connaissait avant de rallier Zemmour et surtout son mouvement conservateur ne semble pas en adéquation avec le RN de 2024. Pour le reste, je soutiens Marion Maréchal dans sa démarche. Néanmoins, par loyauté ils devraient démissionner de leurs mandats même s’ils siégeront dans le groupe ECR. Sauf qu’en 2022, Éric Zemmour avait fait exactement la même chose avec Nicolas Bay, Maxette Pirbakas, Jérôme Rivière et Gilbert Collard en débauchant ces eurodéputés RN pour lui-même. Il avait refusé qu’ils démissionnent, désormais lui-même se fait débaucher ses élus, c’est un peu l’arroseur arrosé. C’est regrettable pour le camp national, mais vraisemblablement le vrai problème semble s’appeler Sarah Knafo…

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