Ces villes de gauche qui font fuir leurs habitants et les industriels

Ils « nous ont jeté des tomates » : pour le DG de Safran, il n'est plus question d'investir dans des villes écolos.
@Pascal Bernardon-Unsplash
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« Il nous est apparu difficile d’envisager l’avenir dans ce climat d’insécurité. » C’était au printemps 2023. Deux religieuses, installées à Nantes, annoncent aux fidèles de leur paroisse leur décision de quitter la cité des ducs de Bretagne. Incivilités quotidiennes, menaces, insultes et trafic de drogue ont finalement eu raison des deux bénédictines qui ont préféré retourner en Champagne dans leur maison mère. Cette tentation de l’exode, beaucoup de Nantais semblent aujourd’hui la connaître, comme le rapporte Le Figaro. « Mes parents sont partis à cause de la bordelisation dans la ville, témoigne, auprès de BV, un ancien Nantais. Ça a commencé avec la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Tous les week-ends, il y avait des manifestations dans le centre-ville, tous les magasins restaient barricadés et on ne pouvait pas sortir sans prendre un gaz lacrymo. » « Puis il y a eu une montée de l’insécurité, la multiplication des faits divers, des fusillades et des règlements de comptes… », énumère un autre Nantais.

De « Versailles de l'Ouest » à ville coupe-gorge

Car si la municipalité peut se targuer de voir les chiffres de la délinquance baisser, le sentiment d’insécurité, qui devrait faire l’objet d’un rapport municipal ultérieur, lui, reste bien réel. Dans les rues de la ville, des collectifs se mobilisent ainsi pour demander un sursaut face au trafic de stupéfiants et aux violences. Bagarre dans la rue, attaques au couteau, rodéos urbains… Ces derniers jours encore restent marqués par de nombreux faits divers. À cela s’ajoutent d’importants problèmes de circulation. En janvier, Nantes intégrait ainsi le Top 10 des villes les plus embouteillées de France, devant Lyon, pourtant bien plus densément peuplée. Création de larges pistes cyclables, sens uniques, travaux sur la voirie… La ville est devenue un enfer pour bon nombre d’automobilistes. « Avant Nantes, c’était un peu le "Versailles de l’Ouest". Mais maintenant, les familles bourgeoises ne veulent plus s’y installer », note un habitant.

Résultat : plusieurs familles choisissent de déménager. Certains optent pour Angers, située à seulement 90 kilomètres. Ville à taille humaine, Angers offre à ses habitants « tous les services d’une métropole, sans en avoir les inconvénients », se réjouit Christophe Béchu, maire Horizons de la commune, interrogé par La Tribune Dimanche. Son adjoint à la Jeunesse et à la Vie étudiante souligne qu’une étude de « notre équipe des Noxambules à Angers nous a rapporté, lors du dernier bilan, que des étudiants nantais leur disaient venir à Angers pour sortir car à Nantes, c’était trop dangereux. Nantes est devenu le contre-exemple à suivre dans bien des domaines. » Mais Angers commence également à connaître les mêmes maux que Nantes. Christophe Béchu, qui réfléchit à armer sa police, le concède lui-même : « Nous sommes confrontés à des phénomènes nouveaux d’insécurité. » À titre d’exemple, ce lundi 14 avril, un militaire a été retrouvé blessé à la gorge dans le centre-ville d’Angers. La « douceur angevine », si chère à Joachim du Bellay, serait-elle en passe de disparaître également ?

« On va finir comme Nantes ! »

À Bordeaux, même constat. « Si ça continue comme ça, on va finir comme Nantes ! », s’alarme un Bordelais, contacté par BV. Cet habitant de longue date se souvient de l’époque où la capitale girondine avait la réputation d’être une cité bourgeoise tranquille. Mais aujourd’hui, la « Belle endormie », aux mains des écologistes, montre un tout autre visage. « Ça a beaucoup changé, note ce Bordelais. Déjà, le fait d’avoir amené le tramway en centre-ville a apporté beaucoup de délinquance. Désormais, il y a une vraie insécurité à Bordeaux, même en centre-ville ! » « À cela s’ajoute l’immigration qui ne cesse d’augmenter sur le territoire de la commune », poursuit-il. Cet habitant de Bordeaux « ne se sent désormais plus en sécurité ». Il en veut pour preuve les récents faits divers en plein cœur de la ville. « Mon fils s’est d’abord fait voler son vélo. Puis on lui a volé sa trottinette alors qu’elle était à l’intérieur d’un centre de sport fermé ! » Cette délinquance - +10 % sur la période de 2020 à 2023 - conduit des familles à opter pour le déménagement. « Dans mon entourage, je commence à voir des familles qui décident de vendre leur résidence principale à Bordeaux pour se mettre en location à la campagne, au calme. C’est un vrai phénomène ! », nous indique ce Bordelais.

Les familles ne sont pas les seules à fuir ces villes. Les entrepreneurs et industriels hésitent également à s'y installer. Interrogé, lundi, par une commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les freins à la réindustrialisation de la France, Olivier Andriès, patron de Safran, annonçait ainsi : « Pour moi, il n’est plus question, aujourd’hui, d’investir en France dans une ville qui est détenue par une majorité écologiste. » En cause, un mauvais accueil réservé à Rennes, ville socialiste, au groupe tricolore en février 2024. « On a été surpris d’être critiqués par les écologistes à Rennes, qui ont mis en cause la majorité municipale à Rennes. [...] Les écologistes nous ont jeté des tomates, sur le thème : "c’est scandaleux, c’est l’avion, ils vont polluer, et puis c’est militaire, c’est pas bien" », explique le DG de Safran.

Picture of Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

88 commentaires

  1. Les écolos, les socialos et l’extrême gauche sont une arme de destruction massive de la France, bravo au directeur de SAFRAN tellement criant de vérité.

  2. C’est la vallée des larmes à tous niveaux. J’en ris et m’en réjouis pour cette majorité de français qui les ont installés en votant pour…Ahahah !

  3. Qui sait que le manège qui illustre cet article coûtait 1 Mio € en maintenance annuelle il y a 10 ans et roulait au gazole .Un jouet pour bobo parisien parti vivre à la campagne

  4. La « capitale de l’Europe » est dans la même situation, désindustrialisée, elle est aux mains des socialo-écolos. La dernière grosse usine, Audi, vient de fermer, et en même temps comme dirait l’autre, ça se canarde dans les rues, et quand il est question de ré-ouvrier l’usine pour y construire du matériel militaire, c’est non, « car ce pourrait être une cible en cas de guerre ». Même idéologie, même dégât…
    Quant au tram en centre ville qui amène l’insécurité, ça, je n’ai jamais entendu et je suis amateur pro en cette matière, je pense plutôt que c’est l’usage du tram par certains qui est à considérer. A noter que pour Bordeaux c’est le centre ville, à Bruxelles c’est un faubourg du sud de la ville ( le XXIème arrondissement parisien bien connu, Uccle quoi !) qui ne veut pas du métro car il va amener une population disons, non – demandée, depuis le centre-ville !

  5. Dans quelques années ces villes de gauche périclitantes se retournerons contre l’état en le rendant responsable inévitablement, quant dans les années 40 à 70 je me rappel de Nantes et que j’entends actuellement ce qui s’y passe alors je mesure les méfaits de la gauche.

  6. Ces villes paisibles dans le passé sont devenus des coupe-gorges. Les électeurs écolos en sont certainement satisfaits puisqu’ils ont porté cette idéologie à la tête de leurs villes. Là aussi, un défaut de culture générale. On vote par principe sans préalables informations instructives. On se fie au son des sirènes, séduits. Alors qu’il est si simple de se fier à sa propre nature, agir personnellement en écologiste. Pas besoin d’épouvantails .

  7. J’applaudis sans réserve ce patron qui met le doigt là où ça fait mal, et j’espère qu’il ouvrira les yeux de nos prétendues élites, mais je n’y crois pas trop tant l’idéologie et les minorités gouvernent ce pays. Pour mémoire, et toujours pour ce qui concerne Rennes et sa région, en 2017, le Groupe Le Duff (35 000 personnes) projetait de construire une usine de viennoiserie Bridor à Liffré, et promettait à la clé 500 emplois. En mai 2023, las des chicanes élevées par les écolos, Louis le Duff, patron du groupe éponyme et breton du Nord-Finistère annonçait renoncer à son projet en France, pour renforcer ses usines au Portugal, en Allemagne et aux USA ! Oui, sous l’emprise des écolos, la décroissance est bien à l’oeuvre en France, et en même temps les guignols qui nous gouvernent déclarent qu’il faut réindustrialiser le pays !

  8. L’intervention du Président de Safran, Olivier Andriès, à la commission d’enquête est une pépite, un joyaux, un « mustsee », disponible sur YouTube !
    Cet homme est d’une franchise exceptionnelle.
    Il mérite d’être fait commandeur de la Légion d’Honneur avec les deux dignités, grand officier et grand’croix !
    Olivier Andriès a servi à l’écologie un enterrement de 1ère classe, son cercueil sur un véhicule militaire de reconnaissance*.
    * Reconnaissance, à prendre au sens propre comme au figuré !

  9. Dans la vie comme dans l’agriculture on ne récolte que ce que l’on sème et en plus grande quantité en plus.Donc il n’est pas étonnant que la moisson amène ses fruits et légumes amers. Tout ce que tout touche les écolos-gauchistes se transforme en poison. Puis pour l’insécurité à Bordeaux, monsieur Bechu « réfléchit » encore à armer sa police municipale.C’ est tout pareil dans ce pays, on réfléchit à un problème pour ne pas le résoudre, on fait une réunion en prévision d’un prè-debat, puis enfin le débat,puis une concertation avec certains, ensuite une autre réunion suivie d’une délibération donnant sur la première mise en œuvre d’une future décision. J’exagère à peine.

    • Bechu est marié à une artiste, ancien bébé Sarkozy puis macroniste et maintenant chez horizon. Aucune colonne vertébrale idéologique, aucune valeur, du vent pour faire tourner sa girouette.

  10. Pour qu’il y ait des villes écolo gauchistes, il a bien fallu que des électeurs « éclairés » votent en leur faveur ! Jacques-Bénigne Bossuet souligne que «  Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes  ». L’immigration, la délinquance, les injustices, le surendettement du pays, la spoliation des classes moyennes, des retraités, le chômage et la misère… la liste est longue. Les Français de ces villes dirigées par ces démagogues idéologiquement corrompus qui les ont voulus et qui, aujourd’hui encore pour certains, en redemandent ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes.

    • Il y a eu, bien sûr, des électeurs qui ont voté pour eux, mais il y a eu surtout quantité d’électeurs de l’autre bord qui se sont abstenus. Souvenez vous, c’était en pleine période du covid et le taux d’abstention a été énorme, surtout dans les villes gagnées par les écolos. Et qui s’est abstenu par trouille? Les électeurs de droite…

  11. Enfin un chef d’entreprise qui ose dire stop .Nous avons quitté Nantes il y a bientôt 11 ans après l’épisode dévastateur des opposants à l’aéroport de NDL et fait le constat aussi que le délire fiscal local qui s’annonçait nous empêcherait de continuer à y vivre décemment .Le maire avait fait le constat qu’il suffirait d’offrir des jouets en or massif , les machines de l’île , pour y attirer les entreprises et les cadres , le patron de Safran vient de lui démontrer le contraire .Bravo

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