Cavaillon : des voitures de police brûlées suite à des opérations anti-drogue

33, place du Clos, à Cavaillon (Vaucluse). Voici l’adresse du commissariat devant lequel quatre véhicules de police ont été incendiés, aux alentours de 5 heures du matin, dans la nuit du mardi 8 au mercredi 9 octobre. Les flammes se sont ensuite propagées à la façade du local des forces de l’ordre, qui ont été contraintes d’évacuer les lieux. Cinq personnes qui étaient en garde à vue ont été transférées dans un commissariat d’Avignon. La fumée provoquée par l’incendie a également conduit à la prise en charge d’habitants d’un immeuble voisin par les secours. Aucun blessé n’est à déplorer.
#Cavaillon : #commissariat assiégé !
Les véhicules de service incendiés en #représailles des opérations « place nette » ?
Nos #collègues et des #GAV etaient coincés dans le commissariat face aux flammes..#chocdautorite #police #justice pic.twitter.com/goyZnTrKUm
— ALLIANCE PN (@alliancepolice) October 9, 2024
Selon Rudy Manna, porte-parole du syndicat Alliance Police, cet acte aurait été commis « en représailles à plusieurs opérations Place nette ». Sur BFM TV, William Maury, délégué national Nuit du syndicat Alliance Police nationale, a donné du crédit à cette thèse : « On pense à des représailles parce qu'on a pas mal d'opérations Place nette qui ont été menées dans la cité du Dr-Ayme, il y a pas mal d'armes et de produits stupéfiants qui ont été saisis ces dernières 48 heures et on pense que ce sont des incendies criminels qui ont pu être déclarés à la suite d'une énième interpellation ».
Des représailles…
La veille, les policiers de Cavaillon avaient procédé à trois interpellations, dont le locataire d’un box dans lequel se trouvaient 1 kg de cocaïne et 4,5 kg de cannabis, mais également trois fusils à pompe, une arme de petit calibre et diverses munitions.
Cette affaire serait donc une nouvelle fois liée au trafic de stupéfiants. Elle montre combien le narcobanditisme a pris de la place sur le territoire français, même dans des villes de moins de trente mille habitants, mais aussi à quel point ces réseaux se sentent puissants et intouchables.
Bénédicte Auzanot, députée (RN) de la deuxième circonscription de Vaucluse, revient sur l'événement pour BV : « Il faut qu’il y ait une enquête [elle a été ouverte par le parquet d'Avignon pour destruction, détérioration ou dégradation du bien par moyen dangereux pour les personnes, commise en raison de la qualité de la personne dépositaire de l’autorité publique de son propriétaire ou utilisateur, NDLR] mais si ce sont bien des trafiquants qui sont à l’origine de cet acte, cela montre qu’ils n’ont pas peur de grand-chose et que la Justice est trop clémente avec eux ». Pour elle, cette affaire est également le signe que les dealers « veulent tester l’autorité de l’État, tester sa force ou sa faiblesse ».
#Marseille : le cartel de la DZMAFIA diffuse une allocution cagoulée pour démentir toute implication dans la mort d’un Chauffeur VTC.
La France est devenue le Mexique.pic.twitter.com/PobyJ1rOq7— Damien Rieu (@DamienRieu) October 9, 2024
Pendant ce temps, à Marseille...
À soixante-quinze kilomètres de là, à Marseille, la DZ Mafia semble dans le même état d’esprit. Ce mercredi 9 octobre, ce cartel originaire des quartiers nord a publié une vidéo pour démentir son implication dans le meurtre de Nessim Ramdane, abattu par un tueur à gages de 14 ans, dans la nuit du 3 au 4 octobre. Le porte-parole du gang y déclare : « Le communiqué d'aujourd'hui est fait dans l'intention de rétablir la vérité. Tout d'abord, nous adressons toutes nos sincères condoléances à la famille des défunts, en leur souhaitant force et courage dans leurs épreuves [...] La DZ Mafia n'est pas impliquée, ni de près ni de loin, avec ce qu'il s'est produit ». Il ajoute : « Aujourd’hui, notre nom est devenu une marque utilisée par de nombreuses personnes malveillantes et malintentionnées qui n’ont rien à voir avec nous ». Il faut le voir pour le croire, la DZ Mafia ne souhaite pas que sa réputation soit entachée.
… et des provocations
En communiquant de la sorte et en se souciant ainsi du qu’en-dira-t-on, elle normalise son activité et prouve qu’elle a moins peur de la police et de la Justice que des rumeurs qui pourraient affaiblir son business. Dans ces deux exemples, les dealers provoquent et défient l’État, ils montrent qu’ils sont les plus forts. Preuve que les opérations Place nette, instaurées par Gérald Darmanin lorsqu’il était à la tête du ministère de l’Intérieur, sont loin d’avoir eu l’effet escompté.
Face à ce constat, Bénédicte Auzanot demande plus de fermeté : « Il va falloir frapper vite et fort avec des peines exemplaires qui puissent décourager et donner le doute aux trafiquants de drogue. Il faut qu’ils comprennent qu’ils risquent gros. L’État doit être intraitable ». En est-il capable ? La question est posée.

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30 commentaires
Durcir les peines d’accord mais si l’on veut vraiment éradiquer le trafic de drogue, il n’y aura jamais assez de place dans les prisons. De nombreux pays appliquent la peine de mort pour les délits liés à la drogue.
Je ne vois pas pourquoi on aurait des égards vis à vis de délinquants qui n’ont manifestement aucun respect pour la vie humaine. (overdoses, vies détruites, règlements de compte)
Par ailleurs, évidemment, il faut s’attaquer aux consommateurs. Et comme il n’y a pas de place en prison, il faut les frapper au portefeuille : confiscation de véhicules par exemple. Après tout, sont-ils en état de conduire intoxiqués?
Le résultat de décades de laisser faire.
C’est ke résultat d’un certain laxisme et d’un manque de discipline dans notre police nationale, beaucoup trop syndicalisée à mon avis. Pourquoi ces véhicules n’étaient pas à l’abri ou sous garde? Chercher l’erreur Monsieur Rufy Manna. Je pense qu’elle émane de « vos collègues » pour reprendre l’expression favorite des syndicats de policiers.
Bof ! Et un évènement de plus, ce n’est pas bien grave n’est-ce pas ? Juste une petite remarque, que coûte au contribuable cette « plaisanterie », 400 – 500000 € (4 véhicules spécialisés avec leurs équipements, bâtiments…) ? Personne ne l’évoque, peu importe, la France est riche. Je suis dégoûté par cette société et nos politiciens complices de tout cela.
Rien à ajouter
Ces racailles n’ont qu’une idée en tête d’abord mettre le feu aux véhicules de la police puis ensuite passer peut-être à la kalachnikov et Macron qui regarde pendant ce temps là les mouches au plafond
Les opérations « place nette » ont la même efficacité sur le trafic de drogue que l’incision des bubons dans les cas de peste noire. C’est spectaculaire, mais cela n’a aucun effet sur le mal. Cela donne l’impression qu’on fait quelque chose, alors qu’en vérité nous sommes totalement désarmés devant un problème grandissant.
On croit rêver, ou plutôt cauchemarder. Comment imaginer qu’un gang puisse aujourd’hui se payer le luxe d’avoir un service de communication pour justifier et expliquer ses actions ? On croirait entendre l’état islamique revendiquer un attentat à l’autre bout du monde. Bientôt ils auront un QG établit officiellement dans un bel immeuble à Marseille et convoqueront les médias sur le perron pour une conférence de presse. Nous sommes à deux doigts de l’officialisation d’un syndicat du crime et de la drogue en France. Si cela continue, ils seront reçus à l’Assemblée nationale pour répondre aux questions des députés et on leur déroulera le tapis rouge.
La France devient petit à petit une province de la Colombie du temps de Pablo Escobar. Nos politicouards ne stopperont pas l’avancée du narcotrafic qu’avec leurs belles paroles de com et de soutiens qui n’en sont pas.
» Il faut qu’ils comprennent qu’ils risquent gros. L’Etat doit être intraitable. » En est-il capable ? » c’est bien là que le bas blesse , si l’état était capable il y a belle lurette que ces trafiquants ne séviraient plus sur notre sol .
L’état est intraitable pour les contraventions pour stationnement en zone bleue, pour le trafic de drogue, c’est plutôt le « pas de vagues « , le sursis et l’aménagement de peine qui sont de rigueur. Pas de quoi faire trembler des gens qui commanditent des assassinats.
Combattre ces organisations et leurs leaders sur le terrain financier serait sûrement plus efficace que de déployer une compagnie de CRS pendant trois jours sur un point de deal à grand renfort de communication médiatique, puis d’abandonner les habitants du quartier à leur triste en sort le quatrième jour, après avoir saisi 3 g de cocaïne, 200 g d’herbe et un couteau à cran d’arrêt.
Le « renversement de table » de Retailleau est très attendu: sa crédibilité est en jeu. Je lui donne un peu de temps pour prendre « son élan », mais j’ai tout de même des doutes grandissants.
Entre le président « pas de vagues » et le garde des sceaux « il n’y a pas de laxisme judiciaire », le ministre de l’Intérieur « renversement de table » risque de finir « les quatre fers en l’air ».
La réponse au trafic de drogue et aux sauvageries qu’il entraîne doit évidemment être globale pour avoir un sens. Avoir le courage de s’attaquer aux pays producteurs (un peu complices et que l’on connaît), aux pays protecteurs et hébergeurs (que l’on connaît aussi) des barons, aux réseaux nationaux et locaux, aux peines de prison ferme, etc.
Mais ce qui me dérange plus que tout, c’est que personne ne parle du consommateur. Un peu comme si il n’existait pas, comme si le trafique de drogue ne s’adressait à personne, ou comme si ça dérangeait tout le monde, les responsable s’entend. Or, quiconque a été entrepreneur sait que, quel que soit le business, sans acheteur, il n’y a pas de chiffre d’affaires. Quel que soit le produit ou le service.
Vraiment, pourquoi personne, ou très peu de personnes, n’en parle ? Serait-il possible que certains de nos décideurs soient prêts à laisser la France se Mexicaniser pour protéger les quelques particules festives occasionnelle personnelles ? Je ne veux pas le croire.
Amande maximum et prison ferme dès la première arrestation pour consommation. Exzmple tout simple, donc tout bête, 5000 € et 1 ans ferme à la première arrestation. Il n’est pas nécessaire de parler de la deuxième arrestation tant cela parait dissuasif.
C’est certain, ce n’est pas très sexy ni populaire, mais ce serait, à mon sens, terriblement efficace.
De plus, ça permettrait d’identifier immédiatement (de par leur opposition au projet) les responsables politiques qui veulent que rien ne change sur ce sujet… et je suppose qu’ils ne se trouvent pas uniquement dans les partis auxquels on pense.
Car après tout et au delà de tous les bla bla, le consommateur, quel qu’il soit, très occasionnel ou non, petit ouvrier ou homme d’affaire puissant, ou même magistrat, a et aura du sang sur les mains.
Le sang de toutes ces victimes qui font l’actualité depuis des années. C’est un fait !
La réalité, c’est que seule la moitié des amendes est réellement payée. L’état est bien plus efficace à récupérer l’impôt sur le revenu ou les charges URSSAF que l’argent des auteurs d’infractions et de délits. En France, il vaut mieux être délinquant que travailleur ou employeur, c’est nettement moins risqué.
D’accord avec vous .
Je rappelle en 2017 , que le syndicat police « alliance » soutenait macron aux élections
ces « gens » la nous font la guerre, alors il faut nous aussi leur faire la guerre avec les mêmes moyens et méthodes qu’eux utilisent, pas de règles, pas de sentiments. priorité a l’efficacité.
La France suivrait-elle désormais le chemin du Mexique, emprunté jadis par la Colombie et le cartel de Medellín de Pablo Escobar de sinistre mémoire ? … Retailleau aura-t-il le courage et surtout les moyens et le soutien du premier ministre et du président pour prendre enfin les mesures qui s’imposent ?… Rien n’est moins sûr, hélas !
Arrêtez de confier à des juges timorés cette charge insupportable. Les clients sont coupables. Eliott Ness reviens.
La faute des melons de cavaillon..
Il est temps d’imploser la déchéance de nationalité française pour les binationaux délinquants.
Nous récoltons ce que nous avons semé. Tout simplement.