« Ça nous rappelle Samuel Paty » : dans les Yvelines, un professeur diffamé

Des élèves reprochent à l'enseignante d'avoir montré en cours un tableau sur lequel figurent cinq femmes nues.
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« Danger imminent. » Vendredi 8 décembre, devant les grilles du collège Jacques-Cartier à Issou, dans les Yvelines, les professeurs ont décidé d’exercer leur droit de retrait. Ce 11 décembre, les cours sont toujours suspendus. Insultes, injures harcèlement, violence… après des semaines sous tension, les enseignants ont décidé de rompre le silence et en appellent à leur hiérarchie. Ils assurent se sentir en « danger » depuis qu’une enseignante de français a montré à ses élèves le tableau Diane et Actéon, peint par Giuseppe Cesari au XVIIe siècle, sur lequel figurent cinq femmes nues. Un cours qui vaut à l’enseignante d’être aujourd’hui diffamée. Gabriel Attal s’est rendu sur place ce lundi 11 décembre.

Des femmes nues sur un tableau

Les faits remontent au 7 décembre. Dans le cadre d’un cours de français sur les Métamorphoses d’Ovide, une professeur de français fait le choix de présenter à ses élèves de 6e l’œuvre de Giuseppe Cesari qui illustre le châtiment d’Actéon par la déesse Diane. Sur ce tableau, Diane et ses nymphes apparaissent toutes entièrement dénudées. Certains élèves auraient alors détourné le regard car cette représentation serait « contraire à leurs convictions » et se seraient indignés qu’une telle œuvre leur soit présentée, rapporte le site d’informations locales Actu 78. Une fois le cours achevé, l’affaire prend une tout autre ampleur. Une rumeur circule dans les couloirs de l’établissement. Le professeur de français aurait tenu des propos racistes et aurait essayé de mettre mal à l’aise les élèves musulmans. Le professeur principal de cette classe de 6e se rend rapidement compte du caractère diffamatoire de ces accusations. Mais le mal est fait. La rumeur arrive aux oreilles de certains parents vindicatifs qui, depuis le début de l’année, remettent en cause le contenu de nombreux cours. L’un d’eux écrit alors une lettre au chef d’établissement dans laquelle il s’offusque de ce cours de français, rapporte Le Figaro.

C’en est trop pour les enseignants de ce collège des Yvelines. Depuis la rentrée scolaire, ils subissent une forte pression dans cet établissement où une quinzaine de faits ont déjà été signalés, contre seulement trois sur toute l’année précédente. Les professeurs sont à bout. L’un d’eux témoigne sur les réseaux sociaux : « [Nous faisons face à] une remise en question agressive et constante de la pédagogie et des cours. Il y a des élèves violents, et pour l’un d’eux, il y a un risque majeur de passage à l’acte. Le point de rupture est imminent. » Dans ce contexte tendu, le professeur de français diffamé a porté plainte et demandé une protection fonctionnelle [protection des agents publics contre les attaques ou menaces dont ils peuvent faire l’objet dans le cadre de l’exercice de leurs fonctions, NDLR].

Remise en cause des cours

S’ils peuvent compter sur le soutien de leur chef d’établissement et des élus locaux, ces professeurs dénoncent le silence de leur hiérarchie académique. Une lettre adressée au rectorat est restée longtemps sans réponse. Finalement, après la médiatisation de l’affaire, Gabriel Attal, ministre de l’Éducation nationale, a décidé de se rendre sur place pour rencontrer la communauté éducative du collège. Il promet des « sanctions » à l’encontre des élèves ayant diffamé l’enseignante. «  À l’école de la République, on ne détourne pas le regard devant un tableau » martèle le ministre

Cette pression et ce sentiment d’abandon, nombreux sont les enseignants qui les ressentent aujourd’hui. L’ombre de l’assassinat de Samuel Paty pèse toujours sur les mémoires et beaucoup craignent pour leur sécurité. Et ce, d’autant plus qu’un récent sondage mené par l’IFOP révèle qu’un musulman sur deux souhaiterait que les élèves puissent ne pas assister à un cours qui heurterait leurs convictions religieuses. À cette remise en cause de plus en plus fréquente du contenu des cours et de la laïcité à l’école s’ajoute une violence accrue à l’encontre des enseignants.

En Normandie, des professeurs ont eux aussi exercé leur droit de retrait après qu’un élève a été exclu seulement trois jours pour avoir frappé son professeur. Le Sénat planche actuellement sur le signalement et le traitement des pressions, menaces et agressions dont les enseignants sont victimes. D’ici les conclusions attendues de cette mission, les professeurs comptent sur la fermeté du ministre de l’Éducation nationale pour pouvoir exercer leur métier dans de bonnes conditions de travail et de sécurité.

Picture of Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

60 commentaires

  1. Des professeurs agressés par des morveux de 10 à 12 ans ! et voilà le résultat de cette profession majoritairement gauchisante et qui, aujourd’hui, paie son idéologie pro-immigration !

    • Tout à fait, ils récoltent ce qu’ils ont semé ! Et de plus, ce sont des pleutres ! Les petits voyous ont bien compris la leçon, il suffit d’une menace pour que tout le monde tremble !

  2. Si ils sont offusqués par l’enseignement dispensé en France, ces élèves et leurs parents on toujours la solution d’aller se faire enseigner ailleurs, dans un pays musulman, bien à l’abri de notre histoire et de notre culture de mécréants.

  3. Le nombre , toujours le nombre , la France est le pays de l’UE qui compte le plus de musulmans dans sa population , ils ont le taux de natalité le plus important , donc de plus en plus d’élèves musulmans dans les écoles ,élèves dressés par leurs parents à surveiller leurs professeurs , et des parents à l’affût pour attaquer et faire respecter leur loi religieuse.
    Et c’est ainsi que le nombre fait la loi .

  4. Ces enseignants, que je m’oblige à respecter leur noble fonction, ont un sérieux problème de part leur orientation de gauche qui les aboutis a défendre une politique qui ne conviens pas à un maintiens de l’ordre. En effet le maître d’école était respecté et quant il nous mettais au piquet voir même avec une encyclopédie à bout de bras, où encore un coup de règle sur le bout des doigts, on osaient pas se plaindre car la réponse ne s’attendait pas de demander ce que l’on avait fait. Ces interdictions donnent une impunité totale à ces chérubins qui conduit à la perte d’autorité et qui conduit des programmes scolaires en conformité à certaines culture d’obscurantisme, alors voilà le résultat. La solution c’est des enseignements spéciaux à même de créer deux mondes séparés qui s’affronteront tôt où tard, bravo.

  5. Ils sont coincés dans l’islam comme des mouches dans un pot de colle bien incapables de prendre les bonnes mesures. Ces gens là ne comprennent que la violence ils ont face à eux les plénipotentiaires des accords de Munich. Dans moins de dix ans des secteurs entiers seront placés sous le régime de l’islamisme total. Des enfants de 6eme choqués par une œuvre du 17eme exposée au Louvre mais en admiration devant des vidéos de massacres de juifs. Voilà la seule vérité. Votre État , votre république seront détruits avant l’heure et les seuls responsables seront bien entendu la gauche et votre faiblesse.

  6. Ce sont les parents qui sont responsables. Les enfants ne font que reproduire à l’extérieur ce qu’ils entendent dans leur famille. Ce sont donc les parents qu’il faut punir. Il y en a assez de ces gens qui viennent en France pour fuir un pays où ils seraient malheureux et qui, sitôt arrivés, non de cesse de vouloir nous imposer ce qu’ils ont soi disant rejeté.

  7. Mais quelle idée de montrer cette bacchanale à des élèves de 6 ème. Un tableau médiocre. En quoi le sujet ee ce tableau correspond-il à des élèves de 6 ème ? Je suis sûrement la seule Française à trouver ce tableau moche et à dire que pour initier des petits Français à l’art on a le choix. Certes on élimine tous les sujets religieux. Mais il y a la Joconde, Vermeer, tous les Hollandais etc. Je trouve le choix de ce tableau idiot sinon provocateur. Je regrette d’être la seule à le constater.

  8. … « certains parents vindicatifs… »
    Voyons voir, ceux-ci seraient-ils à l’origine de ce fameux « sentiment » qui règne en France, oh pardon, en Macronie ?
    Ce « sentiment » très largement partagé par les français de confession : chrétienne, protestante, juive, boudiste, voire même par ceux qui sont tout simplement agnostique ?
    Quoiqu’il en soit, et eu égard aux derniers événements, il apparaît urgent qu’un sérieux coup de balai soit donné dans ces « académies », qui ressemble plus à des « planques-jusqu’à-la-retraite », qu’à autre chose pour lesquelles elles furent créées.
    On a l’impression que même au sein de l’éducation nationale, « on » se sent abandonné, si non trahi, par cette gauche soi-disant humaniste, qui l’a trustée depuis des décennies.

  9. les Métamorphoses d’Ovide en 6ème ??? C’est au programme ? Ces deux questions étant posées, ce sont toujours avec les mêmes que l’on a des problèmes. Plutôt que de geindre et d’exercer leur « droit de retrait », les profs devraient prendre le taureau par les cornes et affronter le problème de face. Mais ni le bon sens et encore moins le courage n’ont cours dans l’EN.

  10. Il s’agit sans doute de ces fameuses « chances pour la France » si bien intégrées et fiers des valeurs de notre pays, sans doute…

  11. Une idée sur la religion de ces réfractaires à la culture française ? Et que dire de ces parents qui osent imposer leur prosélytisme ??? Leur retirer les allocs???

  12. Et ça continue et rien n’est fait pour les arrêter , ils attendent probablement le prochain meurtre à se demander lesquels ont des actions dans les bougies et les fleurs . Honte à ce gouvernement même pas capables de se faire respecter par des gamins .

  13. A tous les jeunes musulmans appelant de leurs voeux l’application de la Charia, je rappelle que l’on doit couper la main du voleur et lapider la femme adultère. Pour le refus d’obtempérer, on ne sais pas. Bon appétit.

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