Boycott de Mercato : Jamel Debbouze lâché par les siens

Jamel Debbouze en est resté à la France de 1998 et apparaît en décalage total avec les préoccupations de ses « frères »
Jamel Debbouze dans “Mercato”. © Mika Cotellon
Jamel Debbouze dans “Mercato”. © Mika Cotellon

Sorti le 19 février, le film Mercato se passe dans le milieu du football où les joueurs s’achètent et s’échangent en millions d’euros. Jamel Debbouze y incarne Driss, agent de joueurs qui « a sept jours pour sauver sa peau avant la fin du mercato ». Et le film, combien de jours a-t-il pour sauver la sienne, de peau, face aux appels au boycott ?

Un des scénaristes est le fils d’un « philosophe raciste »

Mercato se place en 9e position pour sa première semaine, avec 16 entrées par séance. Va-t-on nous dire, comme pour Toutes pour une, que le film est victime d’une cabale de l’extrême droite contre Debbouze ? Ce sera difficile à soutenir, car tous les appels au boycott proviennent des soutiens inconditionnels aux Gazaouis face à « l’État sioniste ». Ils reprochent à Debbouze de ne pas avoir eu le moindre mot pour soutenir la Palestine.

Ils lui rapprochent aussi certaines accointances. Selon EuroPalestine, le silencieux Debbouze est un « grand ami d’Arthur, de Darmon et d’autres comédiens pro-israéliens ». Le producteur est « Ilan Goldman, sioniste et ancien membre de la milice juive d’extrême droite et violente, le Bétar ». Le scénario a été écrit par deux « fils de » : Tristan Séguéla, fils de Jacques, « ancien chargé de com' de l’ex-Premier Ministre israélien Ehud Barak », et Thomas Finkielkraut, fils du « "philosophe" raciste » (sic). Il s’en faut de peu qu’EuroPalestine ne traite Debbouze d’« enjuivé ».

« Jamel qui va au McDo »

Sur TikTok, de multiples comptes se réjouissent du boycott effectif et appellent à l’aggraver. Prénoms, drapeaux, tenues, vocabulaire… Ces comptes ne cachent pas leur identité communautaire. Les arguments sont plus ou moins élevés. Tel a vu dans le film « un Black avec kippa, Jamel qui va au McDo et boit du Coca ! Tous les ingrédients de son allégeance. » Tel autre prend l’acteur à partie : « Tu as fait comme si les 100.000 morts [sic] de Gaza n’existaient pas. Bah, tu vois, maintenant, c’est ton film qui n’existe pas. » Et ne parlons pas des commentaires qui enrichissent toutes ces publications. À grand renfort de « frère » et de « wallah », Debbouze se fait dézinguer.

Même son handicap n’est pas épargné. Mehdi78 l’imite avec son bras mort. Pour Ballek75, l’acteur est un « nabot », un « moins que rien » : « Quand on a une dégaine comme ça et puis on a une tête comme ça, on reste dans sa cité, mec. » À la suite d’une « contre-enquête », Ballek75 dit avoir découvert que c’est fait « exprès » de mettre en avant des gens comme Debbouze : pour donner « une mauvaise image des Arabes et des musulmans en général ».

@linfodujour09Mercato♬ son original - Ballek75

La France de 1998, c’était il y a mille ans

Jamel Debbouze a 49 ans. Il a émergé avec la série H sur Canal+ (1998-2002), où son jeu comique, nouveau, détonnait. Enfants de l’antiracisme et de la diversité, Debbouze, ses potes Éric et Ramzy saisissaient la chance que leur offrait la France « black-blanc-beur », dans la foulée d’Élie et Dieudonné. C’était la grande entente de la Coupe du monde 98, référence omniprésente dans les interviews de Debbouze. La France « black-blanc-beur » était un mythe mais certains y croyaient dur comme fer.

En un quart de siècle, les choses ont changé. Le communautarisme règne. Il prospère avec, pour terreau, la haine de la France et du Blanc, et l’islamisme. Debbouze n’a jamais mis sa foi musulmane en avant : là encore, il appartient à une autre époque, maintenant que des influenceurs délivrent la bonne parole sur les réseaux. Même l’emblématique Zinédine Zidane se voit reprocher son silence sur Gaza. Lui aussi en est resté à l’époque de 98.

Le couple que forme Debbouze avec Mélissa Theuriau, mixte à tous les points de vue, est passé d’atout médiatique à sujet sensible. « J'ai appelé mon fils Léon Debbouze et ça m'a valu les foudres de ma communauté », constatait-il, en 2017. Tout anecdotique qu'est le boycott de Mercato, il nous en dit long sur une évolution sociétale antifrançaise qui se précipite.

Picture of Samuel Martin
Samuel Martin
Journaliste

Vos commentaires

87 commentaires

  1. Triste à dire, « ils » ne veulent pas saisir la chance que la France leur donne, ils veulent la saisir au collet pour qu’elle leur ressemble. Voila la vérité.

  2. L’immigration et le vivre ensemble sont un vrai poison pour notre démocratie, enfin pour ce qu’il en reste !

    • Un pantin médiatique. Je vénère ma télécommande qui me permet de le boycotter depuis des années, il ne me fait pas rire du tout, ses attitudes surfaites son pénibles et pathétiques.

  3. Quand je lis que c’est un humoriste , je m’étouffe…
    Personnellement , pour moi lui et d’autres du même genre c’est 100% boycott

  4. L’arroseur arrosé ! Il cochait pourtant toutes les cases et avait toujours un avis conforme à la doxa bien-pensante. Dépassé Debbouze ? L’embourgeoisement ne lui a pas réussi semble-t-il…

  5. C’ est un peu le scénario de la fièvre à ceci près que les scénaristes bien-pensants n’ avaient pas prévu (ou avaient soigneusement évité) d’ aborder l antisémitisme des islamo gauchistes… Cette campagne de boycott est tout simplement abjecte quoi qu’ on puisse penser d’ un film que je n’ irai certainement pas voir!

  6. Je ne sais pas si cette affaire va me rendre les Ramzy, Achourd ou Debouzze plus sympathiques. Ont-ils déjà dénoncé le racisme anti-blanc, anti-noir et les extrémismes de leurs « frères » ? A ne pas prendre partie, sauf évidemment pour dénoncer, parfois avec haine, « l’extrême droite » ou tout ceux qui défendent la France, ils récoltent ce qu’ils ont semés. Qu’ils se débrouillent. Je n’irai pas vois son film, non plus.

    • On se retrouve dans notre pays avec des conflits importés par des cultures étrangères et qui gangrènent notre pays…. Le vivre ensemble … jolie fumisterie ils n’arrivent déjà pas à vivre entre eux

      • C’est complètement vrai ! Et cela veut donner des leçons à une France qui avait réussie jusque là a faire vivre en bons terme des régions aussi différentes que des Corses et des Bretons .

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

Il faut faire des confettis avec le cordon sanitaire
Gabrielle Cluzel sur CNews

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois