[L’ÉTÉ BV] [VIVE LA FRANCE] La deudeuche fête ses 75 ans !

Tout l'été, BV vous propose de relire certains articles de l'année écoulée. Ici, des nouvelles de notre civilisation.
Elle est LA voiture que l’on loue pour le plus beau jour de sa vie ou celle que l'on rebaptise par un surnom affectueux : deuche, deudeuche, titine… Symbole de l'insouciance sur la route des vacances, on lui doit aussi nos fous-rires au cinéma, toutes générations confondues, avec Louis de Funès et sœur Clotilde sur les voies endiablées de Saint-Tropez. On ne compte plus, sur Internet, les forums d’amoureux de la 2 CV, rassemblant passionnés et collectionneurs qui s’échangent des bons plans pour sortir ou bricoler des pièces détachées. Plus qu’un véhicule utilitaire, c’est un art de vivre à la française qui se nomme Cocorico ou Charleston. Une ambassadrice élégante qui souffle ses 75 bougies sans aucune ride !

La 2CV Cocorico est dessinée par Serge Gevin en 1986 pour la coupe du monde de football, une série qui met à l'honneur l'esprit français. ©Citroën
Cette voiture mythique a été mise à l’honneur, le 7 octobre, au Conservatoire Citroën à Aulnay-sous-Bois. Ce dernier organisait un rassemblement ouvert au public pour marquer cet anniversaire mémorable. Ainsi, soixante-quinze 2 CV restaurées et entretenues avec amour par des collectionneurs privés sont exposées. Une belle occasion, pour les visiteurs, de découvrir ces joyaux de l’histoire automobile, d'échanger avec leurs propriétaires mais également de visiter le Conservatoire, qui abrite près de 250 modèles emblématiques de la marque aux chevrons.

Une 2 CV devant le Mont Saint-Michel en 1960, une femme et ses trois enfants sortent par le toit ouvrant. ©Georges Guyot
Quête d'authenticité
À l’Isle-sur-la-Sorgue (Vaucluse), avec son accent ensoleillé, Laurent Estibal décrit son plaisir à proposer des circuits découverte dans sa Provence natale. Un amour de la 2 CV qui remonte à son enfance et qu’il décrit comme « le fil conducteur de [s]a vie ». En 2015, il lance Deuche Forever et propose des balades avec ou sans chauffeur et la location de 2 CV pour des mariages ou tout autre événement. Il nous explique que « ceux qui choisissent de se marier en 2 CV le font pour avoir une jolie voiture vintage ou rechercher l’authenticité ».
Même plaisir partagé, au téléphone, avec Stéphanie Boulais, co-gérante avec son mari Pierre Boulais de Vendée Deuch, un garage spécialisé dans ces modèles emblématiques. Elle aime son métier et cela s’entend aux rires enthousiastes ponctuant chacune de ses réponses. Comme si parler de la 2 CV créait à chaque fois ce même climat familier de convivialité. Celle qui évoque ces petites voitures comme « ses bébés » analyse l’évolution de l’usage de la 2 CV, d’abord utilitaire devenu incontestablement « un achat plaisir ». Elle observe également une prise de conscience, après le Covid, de clients qui souhaitent désormais « prendre le temps de vivre et de ne plus reporter l’achat de leur rêve »…
Un objet de collection
Lorsque débute sa production, au mois de juillet 1949, la 2 CV est une petite voiture équipée d’un moteur bicylindre à plat de 9 chevaux, refroidi par air, de 375 cm3 pouvant atteindre une vitesse maximale de 50 km/h.

Boulanger mettant des baguettes dans le coffre d'une 2CV en juin 1949. ©Citroën
Avec ce modèle, Citroën a su révolutionner l’industrie automobile en proposant un véhicule économique et polyvalent. « Si la voiture était populaire à ses débuts, elle l’est malheureusement moins aujourd’hui », regrette Stéphanie Boulais. Phénomène de société devenu objet de collection, le marché de la 2 CV se porte très bien : « Le cap des 10.000 euros est passé, quand cela ne l’était pas, il y a dix ans », résume-t-elle. Et si le succès est toujours au rendez-vous, c’est parce que malgré l’arrêt de sa production, il est toujours possible de changer toutes les pièces détachées à partir de la carte grise. En somme, de la faire revivre éternellement, preuve réjouissante que la mythique demoiselle, image de la France que l'on aime, a encore de beaux jours devant elle.

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23 commentaires
Moi qui vis entre Londres et Rhodes (Grèce), binational, père français mère américaine, j’ai toujours été surpris très agréablement par ce succès français qu’est la 2CV.
Les français seraient surpris de voir ici ou là des 2CV en Grande-Bretagne, bichonnées comme des Rolls-Royce, des clubs de fans, etc.
C’est la même chose aux USA.
Et même ici à Rhodes en Grèce il y en a deux dans un état extraordinaire.
Merci à Citroën pour ce bijou automobile !
ma première voiture ! je venais d’avoir le permis, en 1966, je la regrette encore…..même si vieille diesel C2 de 2005 est encore bien vaillante
A quand la deudeuche électrique ?
Elle existe déjà. Une entreprise des Bouches du Rhône électrifie depuis plusieurs années des 2CV, mais elles n’ont que 90 km d’autonomie.
Je suis né en 1953 et j’ai des photos du magnifique camping car de mes parents. Une belle 2cv avec un auvent et la chambre à coucher dans la voiture.
On pourrait parler de deudeuches au pluriel tant il y eu d’évolution au cours de sa longue carrière. La photo montre
une 2cv 4/4 avec un moteur à l’arrière d’ou la roue de secours sur le capot, capot qui au début était nervuré puis est
devenu plat. Les moteurs aussi ont évolué 375 cc puis 425 et 602 cc. mais quelle praticité avec des sièges démontables en deux minutes!
Ah, la 2CV! Quelle voiture! Mes premiers souvenirs. Mes parents en avait une à ma naissance, et dans mon hamac de nourisson, j’étais bercé par des suspensions très souples. (souvenirs maternels) Sur la RN7 de l’été qui nous descendait vers le Midi, 2 jours de route, je n’ai jamais braillé.
Plus tard, avec un autre modèle plus moderne, 2 feux stop et des clignotants automatiques et non plus manuels…, j’ai rallié Londres ou les 2 Alpes, avec mes amis de classe, pour les vacances. Anecdote : un début de nuit en montagne, alors qu’il neigeait très fort, les Gendarmes arrêtaient les automobilistes pour leur faire installer des chaînes. Mais ils laissaient passer les Deuches et autre Dianes, sachant que la tenue de route de ces voitures était incomparable.
Que de souvenirs, que de plaisirs… Que la France était belle !
La photo de présentation de l’article montre une 2CV saharienne. C’est à dire un modèle à quatre roues motrices et deux moteurs, un à l’avant et un à l’arrière. Il n’en existerait que 750 exemplaires dans le monde et chacun vaut une petite fortune.
Je n’en dirai pas autant du futur de nos voitures électriques, emblème, elles, de la société de consommation à outrance…
un vendeur de voitures d’occasion me disait qu’il était embêté pour faire essayer une voiture électrique à un potentiel acheteur car il avait 1 chance sur 2 de ne pas pouvoir la démarrer s’il n’avait pas pris la précaution de la charger auparavant. En moins d’une semaine, les batteries sont à plat.
Et la prime de Citroën à celui/celle qui réussirait à retourner une « deudeuche! », quelle aventure pour ceux qui ont essayé!
De bons souvenirs, d’une époque ou avoir une deuch rendait les gens heureux, maintenant il faut des SUV, électriques ou hybrides de plus de deux tonnes, fonçant à plus de deux cent km/h, (on se demande bien pourquoi faire) coutant aussi cher que l’appeau d’ Écouille et auxquels ne peuvent accéder que les gens très aisés. Alors qu’avec les technologies actuelles, les ingénieurs sont capables de nous faire des moyens de déplacements dits « voitures », fonctionnant aux hydrocarbures, pesant cinq cent kilos ne dépassant pas cent km/h et consommant deux litres aux cent, avec très peu d’émissions de gaz à effet de serre avec en complément pour des flottes captives de zonez urbaines, quelques véhicules électriques: poste, livraisons, ect.. Tout ceci à des prix raisonnables accessibles au plus grand nombre. On peut rêver, non?
Ma première voiture sur laquelle j’ai appris à conduire, à éviter les jours de fortes pluie!
Et oui, la 2CV n’avait pas de problème de tenue de route sous la pluie, mais les essuie- glaces des modèles des années 50 ne fonctionnaient pas avec un moteur électrique. Ils étaient branchés directement sur le moteur de la voiture donc leur vitesse d’action était proportionnelle à celle du véhicule et ils s’arrêtaient bien sûr lorsque le véhicule était à l’arrêt.
Ils étaient branchés sur le compteur kilométrique par une tirette manuelle.
J’adhère totalement à vos propos Madame Bridier et c’est un excellent choix d’avoir consacré votre article à notre 2CH nationale, personnellement j’en ai possédé cinq, j’ai parcouru l’Europe avec il y à quarante à cinquante ans de ça et nombreux furent les contacts grâce à cette mécanique « bizarre ». Merci à vous et longue vie à la Deuche-deuche !!
Super voiture que de bons souvenirs de jeunesse ….
Ce fut ma première voiture … Elle était « moderne » car elle avait des feux rectangulaires ! …Ce sont des voisins paysans qui m’ont fait ce « cadeau » à mon retour de mon Service National car mes parents « nourriciers » n’en avaient pas les moyens …
Le premier de mes « bijoux matériels » qui a changé ma vie ! …
Touchant témoignage, merci .
Les premières 2CV sont sorties de chaînes en septembre 1939, mais la déclaration de guerre stoppa sa production. La 2CV n’a donc pas 75 ans mais 84. La deudeuche représentait la France du bien vivre où si l’on ouvrait la porte d’une autre 2CV que la sienne, ce n’était pas pour y voler quelque chose, mais parce qu’on s’était trompé et tout le monde en riait. C’était la voiture qui vous emmenait partout quelque soit le temps et l’état de la chaussée. Un vrai art de vivre à la française.
Au moins avec la de deuche, à cette époque on n’étaient pas emmer…. par ces bobos d’écolos ! La vengeance sera terrible !