Aujourd’hui Mayotte, demain la France ?

Plus de 8.000 kilomètres séparent Paris de Mayotte. Le département d’outre-mer situé dans le très stratégique canal de Mozambique est aujourd’hui à feu et à sang. Ce lundi, le président du RN Jordan Bardella a appelé l'État à « reprendre le contrôle » à Mayotte au risque que la situation n'illustre « notre futur ». Mais que s’y passe-t-il et quelle est la réalité de la situation ?
Jordan Bardella appelle à «reprendre le contrôle» à Mayotte au risque que ça devienne «notre futur» https://t.co/jF6XymeG2b
— Europe 1 (@Europe1) November 28, 2022
L’insécurité explose
« Parfois, on coupe une main ou un pied. » Les échos donnés par la presse de la réalité des exactions commises par de véritables bandes armées qui sévissent en toute impunité impressionnent. À quelques encablures de la capitale Mamoudzou, les rues ne sont pas sûres et la peur est omniprésente. Tout serait parti de l’attaque par caillassage d’un bus, le 16 novembre dernier. C’est dire à quel point la situation était déjà tendue. Plus de 200 jeunes cagoulés et armés de machettes sont alors descendus dans la rue pour caillasser des magasins, saccager des voitures, couper les routes et paralyser la circulation. Un jeune de 20 ans a été tué à la machette, un automobiliste poignardé, son pronostic vital engagé… En trame de fond, des guerres de bandes se disputant le contrôle de quartiers. Des rixes que la métropole connaît déjà avec ces agressions parfois mortelles impliquant des jeunes de 14 ou 16 ans. Une situation de « guerre civile » pour la députée mahoraise Estelle Youssouffa (LIOT), qui réagissait sur « Télématin », le 25 novembre.
L’immigration massive : facteur principal
« Ah non, c'est à Mayotte le kwassa-kwassa [...] Mais le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien, c'est différent. » La petite blague d’Emmanuel Macron, en mai 2017, avait fait grincer des dents, et particulièrement celles des Mahorais. Derrière cette saillie qui se voulait humoristique (et qui aurait, au passage, valu à n’importe quel autre homme ou femme politique un aller simple pour le bûcher médiatique) se cachait en réalité le fait que personne, dans l’exécutif, n’ignore la sinistre réalité de Mayotte. Et c’est tout sauf amusant. Un habitant sur deux de l’archipel est étranger.
« 80 % des affaires au tribunal à Mayotte concernent des étrangers en situation irrégulière. Oui, la violence qu'on subit est liée à l'immigration ! » Les propos de la députée Estelle Youssouffa tenus ce mois-ci dans les couloirs de l’Assemblée nationale ne souffrent d’aucune ambiguïté. Mayotte compte entre 250.000 et 300.000 habitants, dont 48 % sont étrangers. Et 95 % de ces étrangers sont des Comoriens qui ont embarqué pour la plupart depuis les îles voisines sur ces embarcations légères (les fameuses kwassa-kwassa). « Ne serait-ce qu’au niveau hospitalier, c’est l’embolie, affirme un fin connaisseur de l’archipel. Les Mahorais qui en ont les moyens partent se faire soigner ou accoucher à La Réunion. Ici, les maternités sont remplies par les Comoriennes qui veulent faire naître leur enfant à Mayotte pour qu’il puisse profiter du droit du sol. » Une information confirmée par Europe 1 : « Ils sortent de leur pays pour venir ici, pour la plupart, ce sont des Comoriens, expliquait à nos confrères, en 2019, une cadre de santé locale. Tout le monde vient chez nous car tout le monde connaît la situation de Mayotte. » Même si l’exécutif a rendu plus difficiles les conditions du droit du sol à Mayotte, l’effort est insuffisant.
Dans ce contexte, autant préciser qu’on ne voit pas là-bas d’un bon œil la future loi Darmanin-Dussopt sur l’immigration de main-d’œuvre. Daniel Zaidani, conseiller départemental RN de Mayotte, le rappelait, début novembre : « Ce serait un "appel d’air", il en veut pour preuve la régularisation des pêcheurs opérée il y a quelques années, « juste après, ils ont changé de métier et on s’est retrouvé avec de nouvelles vagues d’immigration », affirmait-il sur la chaîne de télévision 1ere. L’élu local a demandé que les deux députés de l’archipel joignent leurs voix à celles du RN en rejetant cette loi.
« Mayotte, c’est une REP géante » (réseau d'éducation prioritaire, ancienne zone d'éducation prioritaire), soupire un habitant de l’archipel joint par téléphone. C’est ce qui devrait, d’ailleurs, inquiéter l’exécutif : si le numérateur de Mayotte est bien plus élevé, le dénominateur est le même qu’en métropole. Terrible fraction annonçant la fracture et, un jour, une addition sanglante.
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27 commentaires
Demain le France ? Mais c’est déjà comme ça depuis longtemps. Je suis toujours surpris que la plupart des Français ne s’en rendent toujours pas compte.
Mayotte est un laboratoire expérimental vers quoi s’oriente le continent français. Le laisser-faire apparent qui s’inscrit dans le respect des lois conduit à ce qui paraît comme le nez au milieu de la figure. Aux yeux de certains, cf Dupont-Moretti, Mayotte en serait toujours au stade du « sentiment d’insécurité », notion qui n’est toujours pas corrigée pas le dit Garde des Sceaux. Dans cet esprit bienveillant, beaucoup de chemin à parcourir avant de tomber sur des réalités dérangeantes à reconnaître.
La métropole dans le même état que Mayotte, c’est comme si nous étions déjà, et comment voulez-vous qu’il en soit autrement quand on voit un Président qui manque totalement d’autorité et de savoir faire .Macron a abandonné la France et les français, Macron n’aime pas la France, et encore moins les français . Nous devons nous débrouiller tout seul et sans patron pour nous diriger . Le régalien n’existe plus , Monsieur Macron à tout cassé, tout saboté .
Et pour la même situation en France métropolitaine c’est pour quand ???
Patience, ça vient vite avec la bénédiction de Macron et du Gouvernement !
Pour y avoir vécu deux ans il y 25 ans rien d’étonnant c’était déjà la boîte de Pandore de l’immigration clandestine. Ce département français sur le papier n’en est pas un et ne nous apporte que des inconvénients à part des bulletins de vote n’est ce pas monsieur Sarkozy. C’est une terre musulmane et qui n’aime que l’argent des métropolitains. Nous n’avons rien à faire là bas.
Nous contribuables avons donc à charge tous ces clandestins en plus de ceux sur le sol français . Et cela ne suffit pas à Macron pour arrêter cette immigration ni à certains maires qui subventionnent les passeurs .Comme le dit Guy Maurin , à moins de virer ce gouvernement sur le champ et par tous les moyens , nous sommes vraiment foutus.
Juste une petite remarque : Mayotte est le premier département musulman de France. On peut dire que l’Islam en est la religion officielle. Ce qui se passe aujourd’hui dans cette île préfigure l’avenir proche ici.
Mayotte un territoire STRATEGIQUE pour la France !??? Mais l’Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique n’ont pas de territoires comme cela. S’en portent ils plus mal ? Quelle folie d’avoir départementalisé ce territoire, nous avons vraiment été dirigés per des ânes et ça continue . A quand la République Comorienne de Massilia ?
+++
Nous n’avons et nous ne sommes pas dirigés par des ânes, mais par des traîtres qui veulent notre peau, ils ne nous défendent pas, ils nous détruisent. Nuance. Cordialement.
Allez , essuyez encore un peu vos lunettes et vous verrez que la suite du film est déjà chez nous.
Eh oui, Mayotte, c’est de la science fiction, dans un genre assez particulier qui a connu un essor ces dernières années, -sans doute parce que les lecteurs voient ce genre d’éventualité se rapprocher-, le roman post-apocalyptique … Pour fixer les idées : « Le dernier combat » de Luc Besson …
La première erreur a été d’en faire un département, mais une autre bombe se prépare, rentré de la Réunion il y a 3 jours, une immigration de Sri Lankais devient envahissante et mal vécue par les réunionnais, il faut se méfier, car le sabre à canne est le compagnon de la plupart des habitants qui peuvent avoir le sang chaud.
Bonjour,
Comores , Une et indivisibles !
Merci SARKO ; rendons ce dernier Département de l’erreur au plus vite et prenons en compte la complexité et conséquences des migrations sans contrôle .
Finalement nos » hommes d’Etat sont inconséquents » et c’est au peuple de payer les pots cassés un jour ou l’autre.
Le cauchemar (Camp des Saints ) se profile, ce n’est déjà plus une vision ou une hypothèse, encore moins un sentiment.
il n’y a plus rien à dire , à part que nous sommes foutus !!
Il n’y a pas que dans le DOM Mayotte (situé à l’ouest de Madagascar) que se dessinent les contours sociologiques futur du pays appelé « Algérie 2 » (nouveau nom de la France). Cela se passe aussi dans le DOM Réunion (situé à l’Est de Madagascar) où la mayonnaise est de bien prendre ! Le « vivre ensemble » est remplacé par le « vivre en ensembles ».
C est déjà kif kif , juste une différence de nombre , qui sera bientôt atteint , la caf les paye pour ça et nos politiques leur déroule le tapis rouge