Assassinats : une « minute de silence parlementaire » très sélective

De « l'aplaventrisme » tout en souplesse de Yaël Braun-Pivet, l'extrême gauche sort doublement gagnante.
Capture écran Assemblée nationale
Capture écran Assemblée nationale

Après l’avoir initialement refusée, faute de raison valable, la présidente de l'Assemblée nationale a finalement accepté une minute de silence en mémoire d’Aboubakar Cissé, victime d'un meurtre dans la mosquée de La Grand-Combe, dans le Gard, le vendredi 25 avril. Cet épisode résume à lui seul le haut degré de foutoir qui règne à l’Assemblée nationale, lequel profite à l’extrême gauche de l’Hémicycle, passée maître dans l’art d’instrumentaliser les commémorations et de profiter de la gestion erratique de son perchoir par Yaël Braun-Pivet.

L'extrême gauche à la manœuvre

Au départ, le groupe parlementaire de La France insoumise avait donc réclamé à grand bruit un hommage. S’auto-amnistiant par avance d’une récupération politique dont elle accuse systématiquement et généralement à tort ses adversaires, LFI a donc jugé le tueur d’Aboubakar Cissé coupable « d’islamophobie » (anti-musulman, en langage frériste), alors même que ce dernier, à peine arrêté en Italie, avait immédiatement affirmé qu’il ne visait pas particulièrement un musulman mais la première personne qu'il avait croisée, voulant devenir un tueur en série. L'instruction devra tirer ça au clair.

La présidente de l'Assemblée nationale, lasse d’être désormais systématiquement harcelée par les hordes insoumises à chaque incident du genre, avait rappelé avoir, en janvier dernier, édicté des règles concernant les minutes de silence qui ne pourraient plus être accordées « pour des cas individuels ». Définition aussi floue que peu scrupuleusement appliquée, car « depuis janvier, il y en a eu, des "cas individuels" : Jean-Louis Debré le 28 janvier et Ohad Yahalomi (un otage du Hamas) le 5 mars », a fait remarquer le site Regards.fr.

Or, face au tollé déclenché à gauche par son refus d'honorer silencieusement Aboubakar Cissé, Yaël Braun-Pivet a exécuté une de ces volte-face dont elle a le secret : « Aucun consensus n’était apparu, ce matin, en conférence des présidents. J’ai échangé, depuis, avec certains présidents de groupe. Face à l’émotion légitime et compte tenu de l’ignoble instrumentalisation faite par certains de sa mort, j’ai souhaité que nous puissions saluer tout à l’heure sa mémoire. » Pourtant, si « instrumentalisation » il y a eu, qui en sont les auteurs, si ce ne sont, justement, ces députés d’extrême gauche à qui elle venait de donner satisfaction ? Longue minute de silence, sur ce point, aussi...

Aplaventrisme macroniste

De « l'aplaventrisme » tout en souplesse de Yaël Braun-Pivet, l'extrême gauche est sortie doublement gagnante, d’ailleurs, obtenant une minute de silence pour un acte dont le caractère « anti-musulman » n’est qu’une hypothèse de début d’enquête et réussissant du même coup à invisibiliser l’attaque sauvage du lycée de Nantes, qui a fait quatre victimes, dont une a succombé aux 57 coups de couteau reçus de son bourreau.

Non. Lorène, petite Bretonne de 15 ans, n’aura pas droit aux honneurs parlementaires. Décrite au micro de BFM TV par une camarade comme « une personne souriante, qui ne cherchait pas les problèmes » et « qui ne voulait que du bien autour d'elle », elle était sans doute trop bretonne, trop lisse, trop bien élevée, ne faisant à l’évidence pas le poids. Avec pudeur et dans la discrétion, ses parents ont ouvert une cagnotte « à destination de structures pour l'aide psychologique à l'enfance, lancée par les parents de Lorène, victime de l'attaque au couteau au lycée Notre-Dame-de-Toutes-Aides, le 24 avril 2025 ». Dans le libellé, il y est précisé que « l'objectif est de récolter des dons à destination du réseau d'intervenants à l'aide psychologique des enfants et des adolescents. Cette aide pourra être bénéfique pour les victimes de cette tragédie mais aussi pour pallier le désengagement financier du service public. » Et à l'attention d'éventuels malveillants, il est ajouté que « la totalité de la cagnotte sera reversée vers les différentes structures sans prélèvement de la famille ».

La légion des oubliés

Lorène et bien d'autres victimes sont désormais condamnées à rejoindre la légion des oubliés. Si Philippine et Thomas ont réussi, en leur temps, malgré les vociférations de l’extrême gauche, à obtenir l’hommage silencieux des parlementaires, Lorène n’y aura donc pas eu droit, sauf de la part des Nantaises du collectif Némésis. En octobre 2022, la petite Lola, 12 ans, sauvagement violée, torturée, tuée puis retrouvée dans une valise, avait dû se contenter de la minute de silence observée par les députés RN devant le palais Bourbon. Et en janvier dernier, à la demande de la Fédération française de football, Élias 14 ans, poignardé à mort à Paris, avait eu droit à l’hommage de ses pairs footballeurs sur tous les terrains de France. Une solidarité sportive qui ne peut faire oublier le tri sélectif odieux que pratique, désormais, une représentation nationale qui, sous influence, ne représente souvent plus que certains intérêts idéologiques et électoraux de couleur rouge.

Vos commentaires

56 commentaires

  1. Le deux poids deux mesures érigé en principe à LFI et autres gauchistes est devenu tout simplement ignoble. Il est consternant que l’aplat ventrisme de la macronie et de la droite molle le légitime malheureusement chaque jour un peu plus.

  2. Ils ne le font même pas pour un soldat ou un policier tombé en service.
    Mais pour un clandestin tombé dans une mosquée. C’est donc ça la France en 2025.

    • C’est la France macron-mélenchon un duo de traîtres à la nation et indifférents aux malheurs des vrais français.

  3. L’hémicycle transformé en cirque qui ne produit quasiment rien et qui coûte pas moins de 600 M€ par an aux contribuables.

  4. Honte à YBP qui se laisse manoeuvrer par un parti qui fait la honte de l’actuelle Assemblée Nationale…

  5. Au rythme où vont les assassinats dans ce pays coupe-gorge qu’est devenue la France, l’Assemblée Nationale passerait donc son temps debout et silencieuse si elle respectait Le Principe D’ÉGALITÉ en toute honnêteté morale.
    Ayant choisi une ligne erratique, qu’elle se garde donc de faire respecter cet exercice de  » minute de silence  » une fois pour toutes, évitant ainsi de bafouer la mémoire de tous ceux qui n’ont pas eu cet  » honneur  » à géométrie variable.

  6. Le racialisme à l’œuvre…ne manque plus que le genou à terre obligatoire « en raison de la race, de la croyance ou de la religion ». Pas une évocation, en revanche, d’éventuelle « récupération nauséabonde »…

  7. Je pense aussi à Philippine assassinée il y a quelques mois.
    Oui mais, cette étudiante de 19 ans, issue de la bourgeoisie Versaillaise n’avait pas le bon profil pour être honorée.
    Un musulman en situation irréguliere avait par contre tous les sacrements pour faire l’objet d’un hommage national.

  8. La pauvre Lorène, paix à son âme, n’aura pas les honneurs du silence de nos parlementaires décidément si peu les représentants des français. Elle n’était pas étrangère ni clandestine ni musulmane. LFI sait faire la différence entre un « fait divers » et un crime « islamophobe ». Il faut espérer que cette démonstration de haine contre la France fasse réfléchir aux prochaines élections.

  9. L’Assemblée Nationale sous l’emprise de la grande trouille , c’est le règne de la terreur .

  10. Quelle honte ! Yaël devrait se couvrir la tête de cendres.
    Faire une minute de silence pour un migrant illégal montre son niveau de bétisev

  11. démagogie quand tu nous tiens et qu’il s’exprime comme une évidence, la pays va mal, très mal.

  12. Mme Braun- Pivet avec ses tergiversations continue de nous montrer qu’elle est aussi honnête qu’un âne qui recule !

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