Agressions à la machette : la créolisation de l’insécurité

Ce nouveau mode de règlement de comptes illustre les évolutions démographiques subies par notre pays.
machette
Photo de Mufid Majnun sur Unsplash

Un phénomène en plein essor. En moins de 24 heures, deux attaques à la machette ont ensanglanté la France. La première s’est déroulée dans la nuit de samedi à dimanche, devant une boîte de nuit d’Albi, en Occitanie. Une « rixe » a éclaté entre plusieurs clients de l’établissement nocturne et s’est soldée par la mort d’un homme, tué à coups de machette. « La victime présente au moins deux plaies par arme blanche », a précisé le parquet. Peu après l’ouverture de l’enquête, quatre personnes âgées de 18 à 38 ans ont été placées en garde à vue.

La seconde attaque a eu lieu quelques heures plus tard, dimanche 4 mai à Valenton, dans le Val-de-Marne. Un adolescent de 15 ans a été agressé par un « groupe de jeunes » et blessé grièvement à la machette. Présentant deux plaies profondes sur le haut du bras, le jeune homme a été transporté à l’hôpital. Lui et ses agresseurs seraient scolarisés dans le même lycée. Suspecté d’être l’auteur des coups de machette, un élève âgé de 18 ans aurait pris la fuite avec l’arme et plusieurs complices.

Absent de nos contrées occidentales jusqu’à un passé encore très récent, l’usage de la machette à des fins de règlement de comptes s’observe désormais un peu partout sur le territoire. À Montpellier, deux agressions à la machette se sont produites, coup sur coup, les 11 et 12 avril derniers. À Aix-en-Provence, un homme armé d’une machette a semé la panique parmi les élèves d’un lycée, le 21 mars, avant d’être identifié, interpellé puis placé en garde à vue.

L’importation d’une barbarie étrangère

N’oublions pas, non plus, le jeune Elias, tué à coups de machette dans le XIVe arrondissement de Paris, en janvier dernier, par deux « jeunes », déjà connus de la Justice. À l’époque, l’AFP avait prétendu que le malheureux avait succombé à un coup de couteau. Il avait fallu que les parents du défunt prennent la parole et publient un communiqué pour que la vérité soit révélée dans sa crudité : leur fils avait, en réalité, « reçu un profond coup de machette », « et non un simple coup de couteau »... C'est peut-être un détail, pour vous, mais pour nous, ça veut dire beaucoup.

https://twitter.com/ojim_france/status/1891444595373818219

Pourquoi cette répugnance à rendre compte du réel tel qu’il est ? Parce que la machette est un marqueur culturel. Les Français n’ont pas pour tradition de s’en servir pour perforer des poitrines ou couper des mains. Dans notre pays, l’usage de cet outil se limite au domaine agricole.

De la même manière qu’on évite de quantifier les attaques au couteau – recensées en France pour la dernière fois en 2017 - ou qu’on invibilise les égorgements - qualifiés, pudiquement, d’« attaques au niveau de la gorge » ou d’« atteintes à la carotide » -, les coups de machette ont désormais mauvaise presse parce qu’ils signent l’origine de leurs auteurs. Ils illustrent les changements culturels et démographiques subis par notre pays.

En effet, la « créolisation » de la France tant désirée par Jean-Luc Mélenchon ne se traduit pas uniquement par la multiplication des revendications communautaires ou la dilution du peuple historique. Elle se matérialise aussi par le développement de nouveaux modes d’expression alternatifs : rixes, affrontements tribaux, règlements de comptes à coups de hache ou de machette… Mais ne faisons pas la fine bouche et rappelons que cet apport culturel extérieur est, à n’en pas douter, « une chance pour la France ».

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Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

26 commentaires

  1. Mon petit fils fait partie d’une assos d’étudiants qui vont chercher les étudiants à la gare pour les ramener au campus, car ils sont souvent dépouillés et les filles agressées, il met un T-shirt et un tour de cou en kevlar que je lui ai offert voilà où on en est arrivé en 2025 en France.

  2. Il ne faut pas sous estimer les anciennes « technos ». Le monde n’est pas entièrement numérisé pas plus qu’il ne vit qu’en accord avec l’IA. Le génocide des Tutsis du Ruanda – 800 000 morts, s’est « contenté » de machettes. Un précédent peut-être utile à rappeler.

  3. Je dirais même plus, dans le domaine agricole et jardinier, c’est la serpette qui est bien connue et ce ne sont pas nos druides qui vont me contredire.

  4. Bande de jeunes , tiens donc , on ne cite plus les prénoms , je ne pense pas que ce sont des gaulois qui utilisent des machettes

  5. Remarquez, quand un journaliste interroge un « invité » lors d’un jt ou une  » table ronde », si c’est un bardella quelconque, le stylo du journaliste se transforme vite en fléchette comme au bistro ahahahah.

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