À Pessac (Gironde), l’imam chéri de LFI, condamné pour apologie du terrorisme

Abdourahmane Ridouane, qui avait justifié l'attaque du 7 octobre, écope de deux ans d'interdiction de territoire.
capture écran Plans (Tribunal de Meaux )
capture écran Plans (Tribunal de Meaux )

Le verdict est tombé. Ce lundi 10 mars, en début d’après-midi, selon le parquet de Meaux (77), le président de la mosquée Al Farouk de Pessac (Gironde) a été condamné, en première instance, à quatre mois de prison avec sursis, deux ans d’interdiction de territoire et une inscription au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions terroristes (FIJAIT), pour apologie du terrorisme. Abdourahmane Ridouane, imam nigérien de 59 ans, avait été interpellé le 8 août dernier pour avoir justifié l’attaque du 7 octobre au festival Nova ou encore rendu hommage, après sa mort, à Ismaïl Haniyeh, le leader du Hamas, aux commandes du massacre du 7 octobre. Ses messages publiés sur les réseaux sociaux, soutenant la Palestine sans considération des crimes commis, ont valu à l’imam une accusation pour apologie du terrorisme. Selon les accusations portées à son encontre, il aurait « provoqué à la discrimination ou à la haine envers les pays occidentaux, l'État d’Israël ainsi que l'ensemble des personnes de religion juive ».

C'est donc une nouvelle condamnation pour l'imam, qui est également sous le coup d'une procédure administrative d'expulsion depuis l'année dernière. Interpellé et conduit en centre de rétention administrative (CRA) au centre du Mesnil-Amelot, en Seine-et-Marne, il y était resté 90 jours, le temps de la durée maximale de rétention dans ces établissements. Au terme de ce séjour en novembre dernier, le mis en cause avait ensuite été assigné à résidence. La préfecture de Seine-et-Marne précise son statut : « Les autorités de son pays d'origine n'ayant pas encore délivré de laissez-passer consulaire, la procédure d'expulsion va désormais se poursuivre sous le régime de l'assignation à résidence. » Le communiqué poursuit : « Il demeure désormais en situation irrégulière sur le territoire et ne sera pas régularisé. Il doit pointer trois fois par jour au commissariat, n'a pas le droit de travailler et ses déplacements sont autorisés dans les limites de la commune de Pessac. »

LFI, soutien incontestable du condamné

Selon Samir Bousnina, ami de l’imam présent lors de la délibération, Ridouane a fait immédiatement appel de la décision. Il explique que l’imam n’abandonnera pas le combat, car il est convaincu d’être innocent. Ce qui se joue dans ce procès, dit-il, c’est une « certaine idée de la France ». Selon lui, le président de la mosquée est victime d’une réelle cabale juridique, injuste, uniquement fondée sur la défense de la Palestine. L’apologie du terrorisme ne serait, dès lors, qu’un prétexte pour museler cette opinion.

 

 

Abdourahmane Ridouane est soutenu par quelques personnalités politiques. Il semble être devenu le chouchou de La France insoumise, depuis son arrestation. Thomas Portes et Aurélien Taché ou encore Andrée Taurinya, tous députés LFI, se sont fendus d’un tweet pour apporter leur soutien à l’imam nigérian : « Procédures baillons islamophobes, intimidations des voix en soutien au peuple palestinien, privation de liberté. Ces persécutions politiques doivent cesser » ; « son seul tort est d'avoir apporté son soutien au peuple palestinien » ; « Stop à l’instrumentalisation de la justice par Darmanin et Retailleau. Stop à la criminalisation des soutiens à la Palestine », scandent-ils. De son coté, le Collectif contre l’islamophobie en Europe (CCIE) apporte également son soutien. Pour rappel, ce collectif s’est formé à partir du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), dissous par le gouvernement après l’assassinat de Samuel Paty.

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Raphaelle Claisse
Journaliste stagiaire à BV. Etudiante école de journalisme.

Vos commentaires

26 commentaires

  1. Est il parti ?? si non quand part il ?? Jamais il reste bien au chaud chez lui où il pourra continuer à « distiller » sa haine !!!

  2. « […] condamné, en première instance, à quatre mois de prison avec sursis, deux ans d’interdiction de territoire et une inscription au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions terroristes (FIJAIT), pour apologie du terrorisme. » Vu la célérité avec laquelle les OQTF sont exécutées, voilà un « brave homme » qui n’a pas fini de se la couler douce, en France, à nos frais, et qui va tranquillement continuer à diffuser la bonne parole …

  3. Encore une justice frileuse.
    Cet imam reviendra dans 2 ans ou restera en France si son pays ne l ‘accepte pas.
    Pour cracher sa haine de la France, soutenu par LFI.

  4. Qu’attendent Samir Bousnina et son copain l’immam pour aller défendre sur le tas la Palestine, qui soi-dit en passant appartient autant, voire plus, aux Israéliens qu’aux Palestiniens ?

  5. L’assignation à résidence c’est le moyen de mettre quelqu’un dans une prison dont les portes sont grandes ouvertes.

  6. Deux ans seulement d’interdiction de territoire…
    Quand on rapproche cette indulgence des sanctions contre le Maire de Béziers dont la seule « faute » était d’avoir célébré Noël avec une crèche devant la mairie…
    « La justice, c’est comme la Sainte Vierge : il faut l’avoir vue pour y croire » (M. Audiard)
    Vous la voyez vous ?

  7. Et les juges appellent ça une condamnation !!!
    Si je comprend bien l’article, cet homme est en récidive donc sa peine sans sursis devrait s’alourdir de la précédente !
    Un bon point quand même : il est assigné à résidence, voici une méthode qui devrait être efficace et économique !!!

    • Efficace et économique : Économique, peut-être, faut faire le calcul, quant à efficace, je suis loin d’être convaincu, s’il veut se barrer, c’est jouable ! Le renvoyer chez lui serait la meilleure option, mais bon, paperasse administrative quand tu nous tiens… Vive la France, enfin ce qu’il en reste !!

  8. Un OQTF de plus , et une peine de plus qui ne sera jamais appliquée . On se fout de nous …..

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