À deux mois du bac, une école catholique hors contrat fermée par le rectorat !

Pour le personnel comme pour les parents, la fermeture du collège Frassati relève de « l’acharnement ».
© Capture écran - Instagram Collège Frassati
© Capture écran - Instagram Collège Frassati

« Mon fils avait les larmes aux yeux quand il a appris qu’on fermait son école. » En cette fin de vacances scolaires de la zone B, les familles du collège-lycée Frassati, un établissement hors contrat situé à Mandres-sur-Vair (Vosges), ont appris une bien mauvaise nouvelle. Par un courriel du directeur, les parents de la quarantaine d’élèves scolarisés ont appris la fermeture immédiate et définitive de l’école par un arrêté préfectoral. La direction a tenté de faire appel de cette décision. Mais, ce 17 avril, le tribunal administratif de Nancy a considéré que la fermeture de l’établissement « ne portait pas une atteinte manifestement grave et illégale à la liberté d’enseigner et au droit à une scolarisation ». Les élèves et leurs familles se retrouvent donc sans « réelle solution », à quelques semaines des examens du brevet des collèges et du baccalauréat.

« On a fait ce qu’ils demandaient »

L’arrêté était tombé ce 9 avril, au milieu des vacances scolaires. Sur la base de deux rapports de l’inspection académique, de juin 2024 et février 2025, la préfecture dénonçait « des carences de l’établissement relatives à la préservation de la sécurité des mineurs, aux enseignements dispensés au regard des obligations auxquelles le Code de l’éducation le soumet ainsi qu’une gestion administrative insuffisante des élèves ». Contactée par BV, l’académie de Nancy-Metz pointe, de son côté, du doigt « des constats répétés de manquements en matière de sécurité, d’hygiène et de conformité pédagogique ». « Malgré les précédentes mises en demeure, l’établissement n’a pas apporté les mesures nécessaires pour assurer un environnement éducatif conforme aux exigences réglementaires », précise l’académie. En cause, des locaux jugés sales et des enseignements lacunaires, notamment « sur certains sujets », note le représentant du rectorat lors de l’audience. « Il n’y a qu’une seule opinion présentée aux élèves. […] Par exemple, dans les cours qui leur sont dispensés sur la procréation, cette dernière ne s’entend qu’entre un homme et une femme mariés. »

« On est une école de confession catholique. On ne force personne à venir s’y inscrire », rétorque Fabien Camus, responsable de la section STMG et du rugby au sein de l’école, contacté par BV.

L’établissement a tenté d’invoquer « l'intérêt supérieur des élèves » devant les juges pour obtenir une suspension de l’arrêté jusqu’au 31 juillet. En vain.

Pour Fabien Camus, comme pour les parents d’élèves joints par BV, cette procédure lancée contre l’école Frassati relève de « l’acharnement ». « On a essayé d’être à l’écoute du rectorat, de faire ce qu’il demandait. On a mis en place des cours d’arts plastiques, des cours de natation, puis des cours d’éducation morale et civique. On a fait 350.000 euros de travaux… Mais à chaque inspection, ça n’allait jamais », se désole ce membre du personnel, qui rappelle que « l’année dernière encore, on a eu 100 % au brevet et au bac ». Le directeur de l'établissement, qui s'est confié à Vosges Matin, dénonce également des motifs « ridicules » pour justifier la fermeture de l'école. « J’ai le sentiment qu’on pourra mettre tous les moyens du monde, cela ne changera rien. » Une mère d’élève, jointe par BV, pense pour sa part que le directeur a été « dépassé » par la situation et n’a sans doute pas su répondre à toutes les demandes du rectorat.

Des parents déboussolés

La fermeture de l’établissement laisse surtout 38 élèves et leurs parents dans l’embarras. Le rectorat promet de proposer des « solutions de scolarisation adaptées aux élèves, et un accompagnement spécifique sera mis en place pour permettre à tous les élèves de passer leurs examens dans les meilleures conditions ». Insuffisant pour les familles… « On est estomaqué par cette décision prise contre l’école, témoigne, auprès de BV, la mère d’un élève en classe de terminale. Nos enfants adorent cette école. À la fin de sa première semaine, il est revenu avec une telle banane ! Vous en connaissez beaucoup, des adolescents qui adorent leur école ? Et après trois ans passés là-bas, il est hyper épanoui et est devenu un jeune adulte responsable. » « Cette école accueille tous les enfants, leur fait confiance, leur permet de faire beaucoup de sport et leur donne une grande liberté », poursuit-elle.

Restent, maintenant, de nombreuses questions. « Comment mon fils va-t-il récupérer ses affaires ? Il passe le bac dans quelques semaines, comment ça va se passer ? Faire déménager son enfant, c’est hyper complexe ! Qui nous dit qu’un établissement acceptera de le reprendre alors qu’il a plus de 16 ans ? Sera-t-il bien préparé pour son bac ? Et où passera-t-il ses examens ? », s’interroge cette mère de famille. « Frassati accueille certains élèves qui ont de grosses difficultés. Certains se sont sentis rejetés par les autres écoles et là, ils avaient trouvé un cadre pour s’épanouir. Avec une méthode fondée sur la bienveillance, nous les sortons de l’eau », souligne Fabien Camus. « Cette école a sorti beaucoup de garçons de la difficulté scolaire », abonde une autre mère de famille. Où vont-ils aller, maintenant ?

Picture of Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

59 commentaires

  1. Ah! Ces écoles cathos si elles pouvaient ne pas exister. Il y en a ici, comme de l’autre côté de la méditerranée, qui seraient ravis de les remplacer pour un enseignement non mixte et surtout nombreux seraient les sujets interdits, écartés et voilés. Petit à petit nous courons à notre perte sans beaucoup nous en préoccuper. Un léger frémissement mais sans plus.

  2. Tout ça n’est là que pour rétablir l’équilibre lorsqu’ une école musulmane fermée , Gabriel Cluzelle a évoqué ce sujet dans « Face à l’info » sur Cnews. De plus,il y a une volonté délibérée wokiste de nuire et de supprimer ces écoles privées. Ne cherchons pas plus loin. Les choses sont souvent ce qu’elles paraissent.

  3. Après une lecture minutieuse de la fin de l’article, il semblerait que dans ce pays en perdition, on puisse fermer un collège sans avoir prélablement recasé TOUS ses élèves dans des etablissements voisins. C’est ce que je trouve de plus grave dans toute cette affaire.

  4. J’ai une explication : il n’y a pas d’enfants d’élus nationaux ou de ministres dans cette école. Donc on peut la fermer et ça servira de test pour en fermer d’autres !

  5. A quand une manifestation comme en 1984 ? pas loin de 1 million de personnes ?
    Il faut cesser de subir le DIKTAT

  6. C’est surtout de la jalousie une école ou les élèves sont reçu à 100% et une école Catholique en plus,et ils sont pour que une femme et un homme puissent avoir des enfants,et là le wokisme rentre en jeu.

  7. C’est effrayant ces décisions hors sol sans considération de l’état des élèves avant les examens ces décisions totalitaire

    totalitaire

  8. ces fonctionnaires gauchistes de l’inspection académique ne sont pas aussi rapide pour fermer les écoles coraniques dont les élèves sont voilées ! ils sont la honte de la France ! honte à ces destructeurs !

  9. Le tribunal administratif a considéré, étonnant ce qu’il considère sur des rapports tant objectifs des l’inspections académiques que l’on connait pour son efficacité dans des affaires tels celle Samuel Pati et Dominique Bernard. Cà donne des décisions particulièrement surprenantes pour des écoles a caractères religieuses catholiques, toutes les écoles religieuses d’autre confessions ne sont pas vraiment concernées il semble.

  10. La procréation entre un homme et une femme mariée : la phrase qui tue. Pouah ! à l’éducation nationale, on est woke ou on n’est pas

  11. L’école publique en faillite n’a plus que ça pour durer, interdire les autres écoles, cette méthode va vite atteindre ses limites

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