[ANIMAUX] Marineland : les animalistes avaient-ils anticipé le sort des orques?

Le 15 février, l’association One Voice a manifesté devant le Marineland d’Antibes… qu’elle a contribué à faire fermer en début d’année. Elle a alerté sur l’avenir des animaux, en particulier les orques Wikie et Keijo. Peut-être fallait-il y penser avant ?
Cela faisait au moins dix ans que les associations animalistes exigeaient la fermeture du Marineland, le plus grand zoo marin européen, vieux d’un demi-siècle. La loi de 2021 « visant à lutter contre la maltraitance animale », qui entrera en vigueur fin 2026, leur a donné gain de cause. En particulier l’article L. 413-12.-I., qui interdit « les spectacles incluant une participation de spécimens de cétacés et les contacts directs entre les cétacés et le public ». Le modèle du Marineland représentait-il un modèle périmé ? Possible. Les actions publiques menées par les associations de défense de l’environnement influencent, en tout cas, la perception qu’en a le public.
L’Asie n’est pas la solution
Le Marineland avait 4.000 animaux, du petit poisson à l’orque de quatre tonnes. Il faut maintenant trouver un nouvel accueil pour chacun d’entre eux. Des phoques et des otaries ont été cédés au zoo de Madrid. Mais, affirme One Voice, certains de ces animaux ont été transférés par Madrid en Chine, au Hainan Ocean Paradise. En Asie, le bien-être animal est un concept flottant. Une situation dénoncée par le collectif « C’est Assez », qui note une tendance des zoos européens à envoyer au loin leurs animaux « sous pression face au rejet croissant de la captivité des cétacés ». C’est Assez milite, justement, « contre la captivité des cétacés ». On frise l'inconséquence.
Des phoques et des otaries sont des animaux plus faciles à recaser que des orques. Wikie et Keijo (mère et fils) étaient le clou du spectacle présenté par le Marineland. Le zoo voulait les placer dans un delphinarium japonais. Le ministère a bloqué cette solution : l’Asie n’est décidément pas assez sûre. Le Marineland a alors envisagé de les envoyer à Loro Parque, dans les Canaries. Pour One Voice, cela représente « le choix entre la peste et le choléra » : « On veut nous faire croire que Loro Parque, ce lieu où quatre orques sont mortes ces dernières années, est une solution décente. De qui se moque-t-on ? De quel bien-être animal parle-t-on, en envoyant croupir Wikie et Keijo dans ces minuscules piscines ? » Doit-on comprendre que le Marineland, ce n’était pas si mal ?
La piste d’un sanctuaire
Chez Sea Sepherd, même mécontentement. Envoyer les orques à Loro Parque serait « une trahison fondamentale de l’esprit de la loi française sur le bien-être animal ». Il y a un an, l’ONG avait proposé de créer un « sanctuaire » pour les orques - une solution encouragée par le ministère de la Transition écologique. Sea Shepherd proposait un sanctuaire au large de Brest. Le ministère des Armées y a mis son veto. Et c’est heureux, au moins pour les dauphins, espèce protégée dont les orques sont particulièrement gourmandes. Les réformes souhaitées par les animalistes peinent à coïncider avec les réalités de la nature. Sea Shepherd étudie, aujourd’hui, « des alternatives de sanctuaire en Europe ».
BV a interrogé One Voice sur une éventuelle incohérence dans la démarche des défenseurs des orques. Voici sa réponse : « L’association a toujours demandé la création et le financement de sanctuaires, vous semblez confondre notre lutte pour les animaux avec une lutte contre Marineland. » Pourtant, la chaîne YouTube Ecotalk (Environnement, Nature et Diversité), dit elle-même que « la fermeture de Marineland n’est pas une bonne nouvelle pour les animaux ». One Voice rétorque : « Nous avons toujours tendu la main au parc pour trouver des solutions, il nous a toujours tourné le dos. »
Nous n’avons pas réussi à joindre le Marineland pour recueillir sa version des faits. Cependant, le témoignage de Loïc Dombreval, rapporteur de la loi de 2021, va dans le sens d’une impréparation : « En 2021, notre priorité était d’abolir certaines pratiques, pas d’assurer un avenir aux animaux. » Et le sort de Wikie et Keijo reste en suspens, ce qui est la triste leçon de cette fermeture.

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31 commentaires
Puisque Marineland a ou va fermer, pourquoi ne pas laisser mère et fils y finir leur vie? Les pastèques seront contentes car l’exploitation capitaliste aura cessé et la municipalité ainsi que le conseil général des Alpes-Maritimes pourraient assumer la charge financière. Après tout, Marineland a généré des retombées financières pendant un demi-siècle et les contribuables verraient sans doute d’un bon oeil la poursuite de l’entretien de ces animaux exotiques qui ont été une chance pour la région.
Si les écolos avaient un cerveau cela fait belle lurette que ça se saurait… ils agissent et ensuite ils essaient de réfléchir
On trouve un documentaire sur Arte.tv sur le transfert de deux orques dans une réserve naturelle d’Islande. En fait une baie où se trouve déjà deux rescapés du mercantilisme ordinaire. La solution est là, ils seront quatre et non plus deux/
. faites passer l’info ! Merci pour les bêtes innocentes.
C’est l’exacte vérité que One Voice demandait à Marineland, longtemps avant sa fermeture, de prévoir un point de chute pour les cétacés. Je pense qu’en dehors de ramasser du fric c’était le dernier souci de ce centre de loisirs…
Il ne faut pas inverser les rôles : c’est à ceux qui obligent le Marineland à fermer d’envisager un point de chute pour ces animaux, évidemment ils ne pensent pas non plus aux personnels employés dans une spécialité peu commune, ça les dépasse.
Il y a des amalgames et des abus qui visent à nous prendre pour des sots. Je suis moi-même contre la maltraitance animale et l’élevage intensif « mille vaches » peu pratiqué en France par rapport à d’autres pays de l’U.E. etc ( c’est ennuyeux de se « justifier » ainsi ). Ceci-dit, certaines choses sont présentés avec outrances afin d’interdire un peu, beaucoup, à la folie. En Espagne, le Figaro expliquait qu’à Malaga, ils vont interdire les calèches de chevaux, car ces pauvres bêtes souffrent par 40° des après midi entières. Personne ne songe à préserver ce charme ( romantique ) en cessant l’activité par grandes chaleurs et seulement pendant 1h ou 1h30 ( pas plus ) en veillant au bien être des chevaux, afin de garder cette activité qui plait aux touristes. Tout est à l’avenant. Interdire ! Les animalistes devraient nous dire ( par exemple ) ce qu’est une vache libre ? Bref, ce qu’ils veulent c’est interdire un peu au début et puis crescendo…
Ce sont toujours les mêmes ceux qui ferment les centrales nucléaires mais rouvrent des centrales thermiques, ceux qui veulent des éoliennes – pas devant chez eux – totalement improductives par rapport au coût, ceux qui veulent des normes alimentaires mais votent pour le Mercosur, etc… et à leur t^te il y a qui ?
Encore de l’escrologie de salon qui n’en a rien à faire des animaux. Bien sûr que le seul but était la fermeture de ce parc.
Quand ces 2 orques finiront en rouge à lèvre ils seront contents
Ces gauchistes destructeurs qui se font passer pour des écologistes sont en train de comprendre que le Marineland était somme toute un assez bon sanctuaire pour les orques. Un peu tard…
Les orques nagent sur des milliers de kilomètres dans l’océan ! Faut-il beaucoup d’imagination pour comprendre que ces animaux, pesant des tonnes, se retrouvant dans une « grande piscine » souffrent et sont malheureux le reste de leur vie. Ils deviennent fous !